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 forêts américaines  que  dans  ceux qu’on  cultive  dans  le  nouveau  monde  et  
 même  ceux  qui  sont  plantés  dans  nos  serres.  Dans  l ’Inde  et  à  Java,  les  
 procédés  de  culture  ont  même  accru  la  proportion  d’alcaloïdes  contenus  
 dans  les  écorces.  Les  parties  de  celles-ci  qui  sont  soustraites  à  la  lumière  
 étant,  comme  l’observation  l’a  démontré,  plus  actives,  on  a  eu  l ’idée  
 (Mac-Yvor)  de  recouvrir  de mousse les  pieds  cultivés pour augmente r  leur  
 rendement  en  alcaloïdes.  Le moussage  convenablement ordonné  a pu  faire  
 rendre  plus  de  G1  pour  1000  d’alcaloïdes  à  des  Cinchona  officinalis  dont  
 le  rendement  antérieur   ne  dépassait  pas 37  ;  et  des  écorces  de  C.  P a h u diana, 
   normalement  très  pauvres  en  alcaloïdes,  en  ont  rendu  plus  de  
 20  pour  1000  alors  qu’elles  avaient  été  moussées. 
 Quelle  idée  pratique,  en  effet,  doit-on  se  faire  de  ces  expressions  
 d’écorces  ricbes  ou  pauvres  en  alcaloïdes?  La  richesse  se  calcule  en  sulfates  
 d’alcaloïdes  évalués  relativement  à  un  kilogramme  d’écorce,  et  quelques  
 chiffres  authentiques  suffisent  pour  fi.xer nos  idées. Lue bonne  écorce  
 de  0 .   Calisaya  renferme  de  30  cà  32  grammes  de  sulfate  de  quinine  et  de  
 6  à  8  grammes  de  sulfate  de  cinchonine.  Certaines  écorces  de  la  même  
 espèce  ont  donné  jusqu’à  GO  et  80  grammes  pour  1000  de  sulfate  de  quinine. 
   Les Carabaya  donnent  de  30  à  40  pour  1000  d’îilcaloïdes.  Les  bons  
 Q. Pi tayó  donnent  de  25  à  40  grammes  de  sulfate  de  quinine.  Le  C.  succi 
 rubra  renferme  de  20  à  25  grammes  de  sulfate  de  quinine  et  de  10  à  
 12  grammes  de  sulfate  de  cinchonine.  Dans  l ’Inde,  la  même  espèce  a  souvent  
 rendu  de  30  à 40  grammes  de  sulfates d’îilcaloïdes.  Certains C.  officinal 
 is ont donné près  de 8 pour 100 d’alcaloïdes dans  les cultures indiennes,  
 tandis  que  de  véritables  L o xa ,   plus  ou  moins  ricbes  en  cinchonine,  ne  
 donnaient,  nous  l ’cavons  vu,  aucune  trace  de  sulfate  de  quinine  (Howard),  
 mais  seulement  de  la  cinchonine  et de  la cinchonidine. L’écorce  du C.  cor difolia, 
   pauvre  en  quinine,  n’en  contient  que  2  ou  3  grammes  par   kilogramme  
 (Delondre  et  Boucbardat). 
 Les  genres  Cas car i l la,   Ladenbc rgia,   Hymenopogon,   Mac rocne -   
 mum,   Hippoti s,   Co n d amin e a , Hymenodictyon,   Crossopteryx,   Bathysa,   
 Danais,  Exos tema  (fîg.  G66),  plus  ou  moins  voisins  des  Cinchona,   renferment  
 des  espèces  qui  ont  leurs propriétés toniques  et  astringentes, mais  
 ne  sont  pas  fébrifuges  ou  ne  le  sont  qu’à  un  faible  degré;  de  sorte  que  la  
 pratique  médicale  a,  dans  nos  pays, généralement renoncé  à  leur  usage.  Il  
 n’en  est plus de même actuellement des  Remi j ia,   primit ivement rappor tés  
 au  genre  Cinchona  lui-même. 
 Remijia. 
 Avec  les  fleurs 5-mères  des Cinchona,   ce  genre  a  un  calice  dilaté;  une  
 corolle  à  lobes  courts,  arrondis ,  ou  aigus  ou  acuminés,  épais,  valvaires; 
 5  étamines  inclu ses;  un  disque  épigyne  orbiculaire  ou  cupuliforme.  Le 
 fruit  est  une  capsule  cylindrique,  ovoïde  ou  presque  globuleuse,  septicide  
 du  sommet à  la base,  avec  des  graines  ailées,  comme  celles  des  Cinchona. 
   Ce  sont des  arbrisseaux  ou  des  arbustes  grêles,  à  stipules  interpétiolaires, 
   parfois  grandes;   à  fleurs  blancbes  ou  rosées,  peu volumineuses,  
 disposées  en  grappes  ordinairement  longuement  stipitées,  axillaires,  et  
 sur   lesquelles  s’échelonnent  des  cymes. 
 Il  y  en  a  une  quinzaine  d’espèces,  qui  babilent  l’Amérique  tropicale.  
 Les  plantes  qu’on  a décrites  comme  des  Cwc/mwa brésiliens  (A.  de  Saint-  
 Hilaire)  appar tiennent  à   ce  genre ;  et  ce  sont  aussi  des  Remi j ia,   originaires  
 de  la  Nouvelle-Grenade,  qui  produisent  les  écorces  récemment  
 exploitées  sous  le  nom  de  Quinquina  cuprea,  nom  qui  vient  de  leur  
 teinte  e.xtérieure,  terne  et  métallique,  cuivrée.  Il  en  vient  de  Buccara-  
 manga,  dans la province de  Santander,   et de Tolima,  an  sud-est  de Bogota.  
 Celui  de  Tolima  est  fourni  par  \e R.  pedunculata  T r i .  (Cinchona p ed u n culata  
 Ka r s t . ) ,   espèce  à  stipules  obovales,  arrondies  au  sommet,   à  
 sépales courts  et  triangulaires, subarrondis au  sommet,  à  fruits  elliptiques.  
 Ces  écorces  renferment  de  12  à  20  pour  1000  d’alcaloïdes  (Arnaud),  qui  
 sont  de  la  quinine,  de  la  quinidine  et  de  la  cincbonine.  Les  Cuprea  de  
 Buccaramanga  sont  probablement  fournis  par  la même  espèce  ou  par  une  
 espèce  très  voisine  (Triana);  ils  sont  plus  riches  en  alcaloïdes  que  les  
 précédents. 
 Le  R.  Pu rd ioea n a W e d d . ,   qui  croîl  dans  la  province  d’Antioquia et  q m   
 se  distingue  de  l’espèce  précédente  par  des  inflorescences plus compactes,  
 des sépales  linéaires-lancéolés, des  stipules  oblongues  à sqmmet aigu, a été  
 accidentellement exploité et envoyé en Europe;   il renferme jusqu’à  10 pour  
 1000  de  cincbonine  et  un  alcaloïde particulier,  la cinchonamine (Arnaud).  
 Les  Remi j ia, dont  l ’importance médicale  est  grande,  pourraient  peut-être  
 avantageusement  se  cultiver  dans  certaines  de  nos,colonies. 
 11  y  a  aussi  une  Rubiacée  à  fruits  polyspermes,  proposée  comme  succédanée  
 des  Quinquinas  et  qui  aurait  l’avantage  de  pouvoir  être  cultivée  
 dans  l’Europe méridionale, car elle  appartient à  l’Amérique  du Nord. C’est  
 le Pinç kn e ya   pubensL.-C.  Ricii.  (fig.  255),  remarquable  par  ses  étamines  
 e.xsertes,  à  antbères  versatiles,  son  fruit  court,  subdidyme,  et  ses  sépales  
 dont  un  ou  deux  sont  développés  en  larges  expansions  foliiformes  et  
 pétaloïdes.  On  le  rencontre  quelquefois  dans  nos  jardins  botaniques. 
 Gambir. 
 Les médicaments  de  ce nom  sont  produits par  des Rubiacées-Ginchonées  
 sarmenteuses  du  genre  Ouroupar ia.   Ge  genre  a  un  ovaire  infère,  logé  
 dans  la  concavité  d’un  réceptacle  tubuleux  ou  fusiforme  et  dont  les  bords  
 portent  un  calice  tubuleux,  campanulé  ou  en  entonnoir.  La  corolle,  tubu-  
 leuse-infandibuliforrne,  a  la  gorge  glabre  et un  limbe  à   5  lobes imbriqués.  
 Les  étamines,  insérées  au  nombre  de  5  sur  la  gorge  de  la  corolle,  ont 
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