P I P E R A G E E S
l’inflorcsceiice, sauf sur les bords, et des feuilles penninerves. Le Kawa a
des bractées peltées et pédicellées, crénelées sur les bords, et des feuilles
inultiiierves, longueinent pétiolées, cordées à la ba^e, surmontées d’un
La famille des Pipéracées est presque uniquement composée aujourd’hui
du genre Poivrier (Piper). La plus connue de ses espèces utiles est le
Poivrier commun ou P. noir (P. n ig r um) , dont les fleurs sont disposées
en longs épis, où elles occupent chacune l’aisselle d ’une bractée. Elles
sont ou bermapbrodites, ou unisexuées. Dans les premières, on observe,
dans une fossette située au-dessus de la bractée et bordée sur chaque côté
d’une crête saillante, un gynécée libre, avec une étamine de chaque
coté, formée d’un blet court, inséré sous l ’ovaire, souvent aplati, et d’une
anthère basifixe, articulée, à deux loges adnées, qui s’ouvre par deux fentes
longitudinales, puis se sépare en quatre valves pour laisser échapper son
pollen. Le gynécée se compose d’un ovaire sessile, uniloculaire, atténué
supérieurement en un style qui représente un très court goulot et se
partage bientôt en trois, quatre, ou même en un plus grand nombre de
petites languettes inégales, réfléchies, stigmatifères. Dansla loge ovarienne
se voit un petit placenta presque basilaire, qui supporte un seul ovule,
à peu près dressé, orthotrope, à micropyle supérieur . Le fruit, vulgairement
nommé grain de Poivre, est une baie sessile, monosperme ; et la
graine renferme, sous ses téguments, un gros albumen farineux, dont le
sommet est occupé par un autre albumen, relativement très petit, et
cbarnu, qui enveloppe un embryon minime, à radicule supère,^ très
courte, et à cotylédons larges et déprimés. Le Poivrier noir est une plante
herbacée, grêle, grimpante, dont les tiges noueuses portent des racines
adventives. Ses feuilles sont insérées au niveau des noeuds renflés et a r t i culés;
alternes, simples, pétiolées, ovales-acuminées, penninerves et
subtriplinerves à la base. Leur pétiole se dilate inférieurement en une
gaine qui se prolonge en deux stipules intrapétiolaires ; celles-ci se séparent,
à un moment donné, des bords du pétiole avec lequel elles se continuaient
et laissent à ce niveau une cicatrice longitudinale ; puis, plus bas,
une cicatrice circulaire répondant à leur base d’insertion sur le rameau.
Les inflorescences sont de longs épis, simples, pédonculés, oppositifoliés
ou, plus rarement, terminaux. D’autres Poivres, bien connus pour leurs
usages, tels que le P. long, le Bétel, le Cubèbe, le Kawa, etc., ont la même
organisation générale et ne diffèrent que par des caractères de détail.
Ainsi le Poivre long (fig. 2447) doit son nom à l’agencement de ses baies
en un cylindre serré dans lequel elles sont étroitement appliquées, comprimées
les unes contre les autres et contre leurs bractées ; d’où leur forme
obpyramiclale, leur sommet demeurant seul libre. Dans le Bétel, les
bractées sont arrondies, sessiles, insérées par le centre, et les feuilles sont
multiplinerves à leur base. Le Cubèbe (fig. 2416) a des baies stipitées
(d’où son nom vulgaire de P. à queue), des bractées adnées au rachis de
Fig. 2411-2415. — Piper n ig r um . Rameau fructifère; portion d’inflorescence;
diagramme floral; fruit entier et coupe longitudinale.
acumen aigu, penninerves, 11-13-nerves à la base ; les trois nervures centrales
se prolongent ju squ’au voisinage du sommet. D’autres espèces du
genre Pipe r diffèrent encore des précédentes : par le nombre de leurs