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860 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
(leux formes ou variétés d ’une même espèce ? C’est ce que l’état de no¿;
matériaux ne nous a pas permis de décider. Ou a, il est vrai, distingué le
P. Sel loanus par des feuilles à 2-3 paires de folioles, glabres des deux
côtés, des pédicelles floraux grêles, six fois aussi longs que le bouton,
tandis que le P. pennai i fol ius aurait 1-3 paires de folioles, avec des
poils eu dessous, principalement sur les nervures. Mais il y a beaucoup
de feuilles (ln P. Sel loanus ([ui ont 4 paires de folioles, et les folioles
d u 7b pennai i fol ius type, même jeunes, sont tout à fait, sur nos échantillons
vivants ou secs, dépourvues de poils sur les nervures , soit en
dessus, soit en dessous. Peut-être d ’ailleurs \es Ja b orandi du commerce
sont-ils aussi fournis par d’autres espèces voisines du genre Pi locarpus ,
telles que le P. (jrandiflorus E n g l . On a aussi parlé d’un Jaborandi dont
les feuilles membraneuses ont des nervures et un rachis recouverts de
poils roux et serrés (Holmes) ; c’est encore évidemment une autre plante.
Outre la pi locarpine qui est leur alcaloïde actif, les Jaborandi renferment
une essence volatile, \a pilocarpène. Les ré.servoirs de cette essence
sont des glandes internes dont la s tructure est la même que dans les
Eitrées et beaucoup d ’autres Rutacées. Les Pi locarpus et la pilocarpine
ont été introduits dans la thérapeutique comme diaphorétiques et siala-
gogues d ’une grande énergie. On les a recommandés pour favoriser la
sécrétion lactée, et aussi comme antagonistes de la Belladone (Vulpian).
On a dit aussi que la pilocarpine activait la croissance des cheveux. Si de
plus, comme on l’a annoncé dans ces derniers temps, les Pi locarpus et
leur alcaloïde guérissent la diphtérie, le croup et la rage, ils constitueront
un d(3S plus importants médicaments que possède la thérapeutique.
Mais les Jaborandi dont on s’occupe tant actuellement en Europe, ne
sont pas ceux qui furent célèbres dans l’ancienne médecine. Dans l’Amérique
du Sud, notamment au Brésil, ce nom a été de temps immémorial
appliqué à toute une série de plantes très diverses, mais présentant un
ensemble de qualités communes, comme d’être aromatiques, stimulantes,
diurétiques , sudorifiqnes, alexipbarmaques, etc.
Au milieu du dix-septième siècle, Pison et Marcgraff indiquaient déjà
trois Jaborandi qui sont probablement tous des Piper . Celui qu’au
Brésil on appelle encore aujourd’hui le vrai Ja b o ra n d i , est le Piper
(Ser ronia) Jabo ra n d i ,cd éh r e comme sternutatoire, masticatoire, guérissant
les catarrhes oculaires et « dérivant les pituites vers la bouche ». Ce
poivre est quelquefois cultivé dans nos serres. Plusieurs autres Piper
américains servent aux mêmes usages et portent le même nom vulgaire,
entre autres les P. re t iculatuni L., nodulosuni Lk et mollicomuni
(Ar lant l ie molUcoma Mi(>.). Le Z a n th o x y lum elegans E n g l . , espèce
piquante, très aromatique du Brésil, est aussi un Jaborandi . Le Monniera
I r i fol iala L., Guspariée herbacée dont nous avons parlé (p. 853) est
VAl favaca de cobra, autre Jaboiandi de l’Amérique tropicale. Marcgralf
le vante comme sialagogue, diurétique, sudorifique ; il compare sa saveur à
celle du Pyrètbre ; e t Pison l’a vu guérir d’une façon merveilleuse u n
empoisonnement par des cliampignons. Il y a aussi des Jaborandi dans
la famille des Scrofulariacées ; ce sont des Herpestes, tels que l ’/7. g ra -
lioloides, VH. Monnie ra et VH. colubrina que les Péruviens emploient
comme alexipbarmaques.
Les Ptelea sont des Butacées de la même série que les Pi locarpus . Ils
ont des fleurs poly;-ames, 3-5-mères, isostémones et un gynécée 2-3-mère ,
s térile dans les fleurs mâles, et dont l’ovaire a, dans les fleurs femelles^
Fig. 2551, 2552. — Plelea Irifoliala. Fleur entière et coupe longitudinale.
les loges biovnlces. Le Iruit est sec, orbiculaire, largement ailé, el les
graines sont aibnminées. Le P. t r i fol iata L. (tig. 2551, 25o2) est un
arbre de l ’Amérique du Nord, cultivé dans nos parcs et nos jardins , sous
le nom (VOrme de S ama r i e . Il a des feuilles trifoliolées et des fleurs d’un
blanc verdâtre. On le vante comme tonique-amer dans sou pays natal, ou
on le substitue au Houblon pour aromatiser la bière. On l’y emploie
souvent en médecine sous la forme d’un extrait auquel on a donné le nom
impropre de ptélêine.
Toddalia.
Les Toddal ia sont des Butacées-Zanloxylées â fleurs polygames, fort
analogues â celles des Claveliers, mais qui ont été considérées comme le
type d’une Iribu particulière parce que leurs carpelles sont unis en un
ovaire plnriloculaire. Ils ont 2-5 dents ou folioles au calice ; une corolle
de 2 -5 pétales, plus longs que le calice, valvaires ou légèrement imbriqués
; un androcée isostémoné, à pièces stériles ou nulles dans les fleurs
femelles, et un réceptacle qui se prolonge et se dilate plus ou moins
au-dessus de l’insertion de l’androcée. L’ovaire, rudimentaire dans les
fleurs mâles, est dans les femelles 2 - 8-loculaire, surmonté d ’un style à
tête stigmatifère plus ou moins profondément lobée, et cbaque loge r e n ferme
deux ovules descendants, à micropyle supérieur et extérieur. Le
fruit est charnu ou coriace, ponctué, 2- 8- loculaire ; et les graines, solitaires
ou géminées dans cbaque loge, sont pourvues d un albumen charnu
et d’un embryon courbe, à cotylédons foliacés ou linéaires. Les Toddal ia
appartiennent â l’Asie et à l’Afrique tropicales. Ce sont des arbustes, souvent
sarmenteux, inermes ou chargés d ’aiguillons, à feuilles alternes,