présente deux bandeleltes commissurales. Cette espèce est cultivée dans
nos jardins botaniques; elle a fleuri à Moscou et en Angleterre. Elle
donne une drogue fétide, extraite de la racine, prescrite en teinture
comme stimulante et toniciue ; elle a surtout été préconisée contre le cbo-
lé ra et comme siibstitiilif du musc dans les affections à forme ataxique et
adynamique. Elle est surtout abondante à Magliian, ville située sur la
l'ivière du même nom, non loin de Pianjankent, petit établissement
misse. Pa r les caractères de son inflorescence, elle relie, de même que le
P. Nar thex , les Ferula proprement dits aux deux espèces suivantes, qui
appartiennent à la section Dorema dn genre Peuc edanum.
5. Le Peuc edanum Ammo n ia c um H. iU ' {Dorema Ammo n ia c um
D. Don. — Diserneston g ummi f e r um Jaub. et S p .) est une grande herbe
vivace, dont la lige atteint 2-3 mètres de haut et s ’atténue graduel lement
de la base au sommet. Sa portion supérieure
est teintée ou tachée de pourpre, principalement
au niveau des noeuds, et cbargée d ’abord d ’un
fin duvet blanc qui se détacbe facilement. Ses
branches latérales s’échelonnent tout au to u r
d ’elle, au nombre d ’une douzaine, de façon à
donner à l ’ensemble une forme pyramidale. Les
feuilles sont peu nombreuses ; quatre ou cinq
sont basilaires. Leur pétiole se dilate inférieurement
en line large gaine, et leur limbe est
bi-tripinné, à ' pinnules irrégulièrement oblon-
gues-triangulaires, ou les latérales subtrapézoïdales,
aiguës ou un peu obtuses au sommet,
plus ou moins obliquement coupées à la base et
comme décurrentes sur les nervures. Sur la tige,
les feuilles sont espacées en petit nombre, régaines
embrassantes , de couleur pâle, souvent
Eig. 2856. — P e u c e d a n um
{Ferula} A m m o n ia c u m .
Eruit.
duites de larges
réfléchies au sommet qui porte un limbe plus on moins rudimentaire
ou en est dépourvu. Les fleurs sont,* comme dans le P. Na r th e x , groupées
en petites, inflorescences, échelonnées sur les côtés de l ’axe
principal, stipitées et représentant cbacune une ombelliile globuleuse,
couverte d ’abord d ’un [duvet blanchcâtre. Les pétales sont blanchâtres et
l’ovaire est couvert d ’un duvet épais. Le fruit est courtement stipité,
ovale, très comprimé parallèlement à la cloison, laineux ou glabre ; à
méricarpes aplatis, souvent tordus, d ’un brun pâle, bordés de jaune, avec
des bandelettes solitaires dans chaque vallécule, et deux répondant à la
commissure. Gette espèce babite la .Perse austro-occidentale, surtout
près de Yesdekbâst et s’étend ju sq u ’au nord du pays, au travers du Kobis-
tan et du Kborassan, notamment aux environs d ’blérat et à Gorian où elle
a été observée a u n e altitude de 4000 mètres, puis dans les plaines arides
qui bordent au sud la mer d ’Aral.
Toute la plante est gorgée d ’un suc laiteux qui s ’écoule en abondance,
à certaines époques, par les plus petites incisions ; et l’on pense qu’il
s ’échappe de la tige, non par des plaies faites de main d ’homme, mais pa r
des piqûres d ’insectes. Le liquide exsudé se concrète sur la tige elle-
même, ou tombe et se solidifie sur le sol ; il constitue ainsi des larmes de
gomme-ammoniaque, qui sont récoltées à la fin de juin, conservées isolément
ou rapprocbées en masses, puis envoyées â Ispahan, ou dans l’Inde,
exportées ensuite p a r le port de Bombay. Il paraît q u ’une certaine quantité
entre aussi en Europe par la voie d ’Astrakan. Le fruit, attaqué par des
insectes, peut aussi donner de la gomme-ammoniaque, car on le voit souvent
mélangé au produit dans certaines sortes qui arrivent à Bombay.
6 . Le Peucedanum Auche r i H . B n {Dorema Au c h e r i Boiss. — D. robus-
turn L o f t . — D. Am mo n ia c um L o f t . , nec D o n ) est une espèce de la
section Dorema, qui se distingue surtout de la précédente par ses tiges
moins élevées, les divisions plus étroites de ses feuilles, leur couleur
plus sombre, des fleurs à pétales jaunes et des fruits ovales-oblongs, longuement
stipités, avec des bandelettes nulles ou peu visibles dans la commissure.
Gette plante est répandue aux environs d ’Ispahan et dans les
provinces occidentales de la Perse. On assure q u ’elle donne de très bonne
gomme-ammoniaque, en larmes plus petites et plus colorées que celle du
P. Ammo n ia c um.
Nous devons secondairement signaler dans le genre Peucedanum un
certain nombre d ’espèces imparfaitement connues ou ne produisant
qu’avec doute des médicaments aujourd’hui employés.
Le Peuc edanum Jaeschkeanum {Ferula Jaeschkeana Y t k e . — F. foel i -
d i s s ima R g l et S c h m a l h . ) , espèce abondante au Gachemyr, doit produire,
d’après M. Regel, l ’asa-foetida de ce pays, parce q u ’il en a l ’odeur très
prononcée. G’est une espèce caractérisée par ses divisions foliaires secondaires
et tertiaires décurrentes , régulièrement et étroitement crénelées.
Ses fruits sont bien plus grands et bien plus épais que ceux du P. Na r th e x ,
dont la plante a d’ailleurs les organes de végétation. Les bandelettes sont
solitaires dans les vallécules et les plus larges q u ’on connaisse parmi les
Ombellifères de ces régions. Gette plante est cultivée dans quelques j a r dins
européens.
Le P. galbani f luum H . B n {Ferula galbani f lua Boiss. et B u h s e ) est
une plante du même groupe, à tige élevée et solide, haute de 1 à 2 mètres,
qui passe depuis une trentaine d ’années pour produire le g a lbanum. Ses
feuilles basilaires (longues de 50-70 centimètres) ont un long pétiole
tomenteux, à base plus ou moins é la rg ie ; et leu r limbe, dont l’ensemble
est triangulaire, est très décomposé, avec les divisions principales opposées
et écartées, et les pinnules ultimes très petites, ovales, pinnatifides
ou bipinnatifides ; à segments linéaires, divariqués, plus ou moins rap p ro chés.
Les fleurs sont polygames, et les ombelles terminales sont formées
de fleurs femelles ou hermaphrodite s ; les latérales, de fleurs mâles. Les