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852 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
Cet arbre babite l’État de Vénézuéla, notamment près des bords du Ca-
roni, à Villa de Upatu, à Ciipapui, Tumeremo, Uri et Alta-Gracia; on le
dit aussi commun dans tout le golfe de Sante-Fé, près de Cumana,
L’écorce s’exporte, pour l’Furope, directement de la côte ferme ou par
l’intermédiaire des Anlilles, pour l’Angleterre, ou pour l’Fspagne où elle
porte les noms de Cascari l la del An g o s tu r a et de Quina de Caroni.
Ou la rencontre sous forme de morceaux ou de plaques de dimensions
très variables et dont l’épaisseur est de 4/2 à 2 millimètres. Plus ou moins
concaves en dedans, ils y présentent une teinte d ’un jaune fauve, ou
plus ou moins rosé, plus souvent brunâtre quand l’écorce est suffisamment
fraîcbe. Les coucbcs les plus intérieures sont assez molles; elles s’enlèvent
facilement par une sorte d ’exfoliation imparfaite, et l’ongle peut les
entamer. Les coucbes secondaires qu’on peut séparer les unes des antres,
sont peu nettes. Plus extérieurement, l’écorce est lisse, serrée, d ’un tissu
plus dur, plus brun, â cassure netlc et sècbe. La couclie tout à fait extérieure
est, au contraire, molle, comme spongieuse, blancbâtre ou g r isâtre,
ou d ’uii jaune pâle un peu verdâtre, suivant l ’âge de l’écorce. File
peut être recouverte d’un siiber à éléments aplatis, bruns et secs, au dedans
duquel est une coucbe de parencbyme formée de pbytocystes courts,
irréguliers, inégaux, à paroi molle et épaisse, contenant parfois des gouttes
d’buile. Cette zone représente les portions extérieures du parencbyme'
cortical, en partie d étruites ; on voit par là que l ’écorce peut avoir perdu
avec l’âge son épiderme et la portion extérieure de son parencbyme. Les
coucbes plus intérieures, la brune et la jaunâtre, sont formées d ’éléments
â paroi épaissie et de faisceaux libériens interposés, composés eux-mêmes
de fibres courtes, à coupe transversale polygonale, alternant plusieurs fois
avec des zones parencbymateuses. Les phytocystes-cellnles renferment des
granulations amylacées ou çà et là des faisceaux de rapliides. Une porlion
des fibres corticales présente une teinte jaune assez intense, due, non à
un dépôt solide, mais à un liquide jau n e , transparent. Les pbytocystes de
la coucbe profonde renferment en quantité variable des masses ovoides ou
spb'ro'ides, brunâtres, qui répondent â autant de réservoirs de substance
peut-être oléo-résineuse. Les zones fibreuses et parencbymateuses du
liber sont segmentées en bandes radiales par des rayons médullaires formés
de deux ou trois rangées de pbytocystes à coupe à peu près quadran-
DICOTYLÉ DONES. 853
gulaire et à paroi mince. Les morceaux d’écorce d’Anguslure un peu
volumineux se rencontrent parfois dans le commerce enveloppés de
feuilles de Palmier, soutenues par des baguettes flexibles. L’odeur faible
et peu agréable de cette écorce est due à une essence dont elle
renferme près de 1 pour 100 (Herzog). Son amertume, d ’abord assez peu
prononcée, est due à la cuspar ine ou angus tur ine , matière neutre, cristallisable
et soluble dans l ’alcool. Le sulfate ferreux ne colore point
l’écorce en noir: ce qui fait penser qu’elle ne renferme pas de tannin.
Elle doit donc son astringence à d’autres principes, de même que ses
vertus toniques et sa grande renommée contre les dyspepsies, les diarrhées,
la dysenterie. Elle fait partie de certains vins fébrifuges et stomachiques,
et on l’a vantée à un certain moment à l’égal du qu in q u in a ; mais
elle est relativement peu usitée de nos jours. Elle paraît être surtout
tombée en défaveur depuis qu’on lui a substitué des écorces vénéneuses
de St ry chnos portant le nom de Fa u s s e -An g u s tu r e et dont il existe
malheureusement encore d ’anciens restes dans certaines officines.
Les Ticorea sont très voisins des Cal ipea; ils ont une corolle d’ordinaire
longuement tubuleuse, des anthères appendiculées inlérieurement,
souvent au nombre de 2 seulement, quoique l’androcée comporte 7-10 éta-
Fig. 2539-2541. — Ticorea ja sm in iflo r a . Flf-ur enliôre et coupe longitudinale;
gynécée et disque.
min e s , des feuilles alternes ou opposées, simples ou 1- 3-foliolées. Au
Brésil, les T. febr i fuga A. S.-H. et ja smin i f lo ra A. S.-H. (fig. 2539-254-1)
sont estimés comme remèdes ; une décoction des leuilles du dernie r passe
pour guérir la terrible affection cutanée n o m m é e Frainboesia et Babas par
les Portugais. Dans le même pays, VFsenbcckia febri fuga M a r t . , plante
iippartenaiit aussi à un genre voisin, mais plus étroitement alliée aux Zan-
thoxylées, est un succédané du quinquina. Il g ro d u i lVAngus tur edu Brésil
DU China Pioi, qui a été substituée à l ’Angusture vraie du Véiiézuéla, et
jouit d’une grande réputation sous les noms de Tres folhos vermellas et
Laranjer io do mato. Le Monnie ra t r i fol ia L. est aussi une Guspariée;
c ’est VAlfavaca de cobra des indigènes et un des Jaborandi brésiliens
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