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1218 TRAITÉ DE ROTANIQÜE MÉDICALE.
ploient les Ticunas; ils négligent les racines et les feuilles. L’écorce est
épuisée par l’ean froide, qui se colore en rouge, après quoi le liquide est
Fig. 3135. — S try c h n o s C astetnæ ana. Rameau florifère.
soumis à l’ébullition, avec les plantes additionnelles dont il sera question
plus loin, pendant une demi-douzaine d’beures, ju sq u ’à ce que le mélange
DICOTYLÉDONES. 1219
soit arrivé à consistance d ’extrait, lequel est encore additionné d ’autres
plantes pulvérisées, pour constituer le curare solide, qui s ’envoie le
plus ordinairement en Europe.
En dehors des régions dont nous avons parlé, on peut dire que chaque
peuplade indienne a son Strychnos avec lequel elle prépare le curare.
Au voisinage des possessions anglaises de la Guyane, c’est (Schomburgk)
le S. to x i fe r a B e n t h . , dont les feuilles sont ovales-aiguës, l ’inflorescence
ombelliforme, et dont les corolles sont, comme la plupart des jeunes
parties de la plante, couvertes d’un abondant duvet ferrugineux; mais ce
curare n ’est probablement pas employé en Europe. Dans le Haut-Parou,
chez les Indiens Trios, vers le nord de l’embouchure de l’Amazone, c’est
(Crevaux) le S. Cr e v a u x ia n a l l . B n {S. Cr e v a u x i i G. P l . ) (fig. 3I36-3I39),
espèce grimpante qui atteint 40 mètres de haut et qui a des petites feuilles
elliptiques-lancéolées, aiguës aux deux extrémités et penninerves ; les
deux nervures secondaires qui se détacbent de la base du limbe demeurant
très fines et souvent à peine visibles. La plante porte, en outre, sur
des rameaux très grêles, des feuilles qui sont la réduction des précédentes,
à l ’échelle de I centimètre au plus. Les fleurs sont disposées en
grappes axillaires, simples, courtes, à bractées décussées. La corolle est
en entonnoir et toute velue en dedang. Celte espèce a des crocs parfois
fortement enroulés ; c’est avec l’écorce de sa racine que les Trios p ré parent
le curare. Elle appartient à la section Ro u h amo n du genre
Strychnos, et c’est à cette même section que se rapporte la plante avec
laquelle, au commencement de ce siècle, Humboldt et Kunth ont vu
préparer le curare près de la montagne de Jovita, et qui avait été nommée
par Kunth Las ios toma ? Curare. C’est le S. Curare H. B n (Rouhamon
Curare DC.). Ses fleurs sont inconnues; mais ses feuilles ovales-oblongues,
longuement acuminées, sont triplinerves à la base, comme celles de
tant d’autres Strychnos. Leur très court pétiole et les rameaux qui les
supportent sont chargés d’un duvet roux. L’écorce renferme, dit-on, un
suc jaune et vénéneux.
On cite encore comme plus ou moins curar i sant s : les S. Johertiana
H. B n , tr ipl inervia Ma r t . , depauperata H . B n , subcordata P r o g . (Rouhamon
subcordatum S p r u c e ) , guianens i s (Rouhamon guianense A u b l . ) ,
brasi liensis Ma r t . , Cubleriana G. P l . , rubiginosa A. DC., cogens
B e n t h . , tous du Brésil ou des pays voisins ; il n’est pas inutile de rema r quer
que quelques-unes de ces espèces peuvent, a-t-on dit, posséder dans
quelques-unes de leurs parties des propriétés tétanisantes. D’ailleurs nous
avons vu que ce n ’est pas toujours le même organe dont on extrait le poison
pour la préparation du curare, et il peut y avoir, dans une espèce
extrêmement active par plusieurs de ses parties, des organes complètement
inoffensifs ou utiles comme médicaments. Ainsi le péricarpe d’un
grand nombre de Strychnos des deux mondes est comestible. On l ’a dit
de celui de la noix vomique et du S. (Rrehmia) spinosa : ce qui demande