moins persistant, est ovoïde-aigu, à péricarpe papyracé et s’ouvre par le
sommet en deux valves qui se partagent elles-mêmes supérieurement en
deux. Les semences, petites et très nombreuses, sont ovoïdes-oblongues ou
légèrement réniformes, d’un brun pâle, réticulées, à mailles inégales et
sinueuses. L’embryon est droit ou très légèrement arqué. (Dimensions :
feuilles, 40-75 centimètres, sur 25-50 de large ; inflorescence, 10-25 cent.;,
pédicelles, 1-3 cent.; calice, 2 cent.; corolle, 5 cent, de b a u te u r ; diamètre
du limbe, 2 1/2 cent.; ovaire, 1 cent.; style, 4 cent.; fruit,
2 1/2 cent, de long, sur 2 environ de la rge ; graine, env. 1 millimètre.)
Cette plante est originaire de l ’Amérique tropicale, mais on ne sait au
jus te de quel pays. Les Espagnols avaient fait connaître, au milieu du
quinzième siècle, les propriétés du tabac à fumer, et c’est en 1560 que
les premiers pieds furent cultivés à Lisbonne. On en connaît plusieurs
variétés fort ornementales, notamment le iV. f ru t i c o s aL. Elles ne peuvent,
de même que le type, être cultivées cbez nous en plein air que comme
plantes annuelles. Leur principe actif est la nicot ine (G^°LP^AzQ, dont
nous ne rappellerons ni les propriétés, ni les dangereuses qualités. Les
feuilles, à tissu mou et peu rés is tant (fig. 943), renferment aussi de la
nicotianine ou camphre de tabac, cristallisable, de la résine, de la
gomme et des substances albuminoïdes, de l ’acide pbospborique, de la
potasse et de la cbaux qui forment l ’une et l’autre à peu près le quart des
cendres de la feuille brûlée.
Les N. quadr ivalvis P ü r s h et mul t ivalv i s L i n d l . servent aux mêmes
usages que le iV. Tabacum. Le N. r epanda W. s’emploie, assure-t-on,
â la Havane, à fabriquer des cigares très recbercbés. Le N. per s ica
L i n d l . produit, dit-on, le tabac de Sbiraz.
Le N. r u s t ic a L. est une espèce berbacée, annuelle, baute de 50 à
80 centimètres, simple ou peu ramifiée, à feuilles pétiolées, ovales-
obtuses, épaisses, molles et d’un vert foncé, couvertes de poils visqueux.
Ses inflorescences terminales, peu ramifiées, sont des grappes composées
de cymes. Ses fleurs ont un calice campanulé, couvert de poils glanduleux
et mous, et divisé supérieurement en 5 dents inégales. La corolle, d’un
jaune pâle, un peu verdâtre, a un tube assez large, un peu gonflé au-dessous
de la gorge, et un limbe court, perpendiculaire au tube, à 5 lobes
courts , arrondis ou émarginés , un peu ondulés. Les étamines sont
incluses, un peu inégales, et le style est terminé par une tête verte, obtusément
bilobée, atteignant à peu près le sommet des antbères. L’ovaire
ovoïde est entouré à sa base d’un court disque glanduleux, de couleur orangée.
Le fruit capsulaire est analogue à celui de l’espèce précédente, mais
plus petit et plus obtus. (Dimensions : feuille, 10-30 centimètres, sur 5-20 de
large; calice, 2 /3 cent. ; corolle, 2 cent, de long, sur 1 1/2 cent, de large.)
Cette plante est américaine; on la cultive dans nos ja rdins botaniques et
aussi en grand dans certaines campagnes pour la préparation du baume
tranqui l le dont font partie ses feuilles. On a cru que celles-ci servaient à
préparer en Orient le tabac dit Latak ieh; mais il paraît (Dyer) que c’est
avec le N. Tabacum qu’on le fait, et que son odeur particulière est due à
son exposition pendant plusieurs mois à la fumée du bois du Pin d ’Alep.
Datura.
Les Strarnoines (Datura) ont des fleurs hermapbrodites et régulières ,
dont le réceptacle porte un calice gamosépale, souvent spathacé, se détachant
circulairement un peu au-dessus de sa base qui persiste et s’accroît
au-dessous du fruit ; et une corolle en entonnoir, à 5 lobes plissés, souvent
acuminés. Les étamines, au nombre de 5, alternes avec les divisions de la
corolle, s’insèrent vers la base de son tube et sont formées de filets inégaux
et d ’anthères biloculaires, introrses. L ’ovaire est à 2 loges, antér
ie u re et postérieure, multiovulées; mais le plus souvent ses placentas se
prolongent sur leur ligne médiane en une fausse-cloison, incomplète au
sommet, qui partage chaque loge en deux demi-loges. Le fruit est une
capsule déhiscente en 4 panneaux, de hau t en bas, suivant la cloison et
la ligne médiane des loges. Les graines nombreuses qu’il renferme ont
sous leurs téguments un albumen charnu et un embryon subpériphérique,
fortement arqué. Ce sont des herbes et des arbustes des régions chaudes
et tempérées des deux mondes, à feuilles alternes, entières ou sinueuses-
dentées, à fleurs solitaires, grandes, pédonculées, répondant à l’insertion
d’une feuille, mais non axillaires, et disposées sur l ’ensemble des bran ches
comme elles le seraient dans une cyme scorpioïde. Les principales
espèces utiles sont les suivantes :
Le D. S t ramo n ium L. (fig. 3111-3116), ou Herbe du diable, des ma g i ciens,
des sorciers, des démoniaques, Endormie , Chasse- taupe, est une
herbe annuelle, haute de 40 centimètres à 1“ ,20, à tige glabre, d’un vert
clair, grosse comme le doigt à sa base. Très ramifiée, elle présente dans
ses dichotomies fausses soit une fleur, soit un fruit. Ses feuilles alternes,
mais qui, par suite d ’entraînements, peuvent, sans être opposées, occuper,
au nombre de deux, un même niveau des branches, ont un pétiole allongé
et un limbe ovale-aigu, inégalement arrondi ou subaigu à sa base insymétrique
dont une moitié est parfois plus ou moins saillante en auricule.
Leur sommet est aigu ou courtement acuminé, de même que les lobes
marginaux, inégalement incisés-dentés. La nervation est pennée ; et
les nervures secondaires sont a lte rn e s , concaves en des sus, pâles et
saillantes en dessous, de même que les veines. Le parenchyme est d ’un
vert sombre en dessus et plus pâle et terne en dessous. La fleur a un
calice en forme de sac longuement conique, à 5 angles saillants, répondant
au milieu de ses 5 divisions aiguës-acuminées et valvaires-indupli-
quées. La corolle, blanche et légèrement odorante, infundibuliforme,
éphémère, est supérieurement partagée en 5 lobes acuminés, qui sont à
la fois indupliqués selon leu r nervure médiane et tordus les uns sur les