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1274 TIUV1TÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
une corolle tordue, un calice à divisions souvent larges et foliacées, des
étamines incluses, un gynécée sans disque et un fruit formé d’une ou
deux drupes à graines dépourvues d ’albumen. Plusieurs espèces, reconnues
comme très vénéneuses, ont été, à faible dose, employées comme
médicaments dans les pays tropicaux ; mais la plus célèbre, le Tanguin
de Madagascar, l’un des poisons judiciaires de ce pays, est le C. venení fera
S t e u d . {C.Ta n g h in H o o k . — Tanghinia veneni fcraVom. ){ñg. 3213),
bel arbre à lalex d ’un blanc verdâtre, à longues feuilles acuminées, rap -
Eig. 3213. — Cerbera ve n e n ífe ra .
Fleur et boutons.
Fig. 3214. — Vahea g um m ife ra . Fruit, coupe
longitudinale.
procbées au sommet des rameaux, noircissant p a r l a dessiccation, à longues
corolles bypocratérimorpbes, qu’on dit rosées, à fruits drupacés. On
emploie surtout comme poison l’embryon ; il détruit l’irritabilité musculaire
et paralyse bientôt les contractions du coeur.
Les Carissa, qui ont donné leur nom à la série des Garissées, se distinguent
d abord de la plupart des Apocynacées par leur ovaire unique.
Il est ou biloculaire, à placentation axile, ou uniloculaire, avec 2 placentas
panétaux. Les ovules sont généralement peu nombreux, et il peut même
n’y en avoir que deux ou un seul sur cbaque placenta. Le fruit est une
baie, monosperme ou oligosperme, et les graines peltées ont un albumen "
cbarnu. Ce sont des arbustes, à feuilles opposées, à rameaux souvent
spinescents, simples ou bifurqués. Leurs fleurs, solitaires ou rap p ro chées
en cymes contractées, ont une corolle tordue qui rappelle celle de
nos Jasmins. Le C. Xylopicron D u p . -T h . est le Bois amer ou Bois d’absinthe
de Maurice et de Bourbon. On l’emploie, comme tonique-amer,
fébrifuge, aux mêmes usages que le Quas s ia et le Picræna. Les C. Car
a n d a s L., dans l’Inde, et le C. edul is V a h l , en Abyssinie, sont des
espèces à fruits comestibles : ce qui est une exception dans cette famille.
Les AUamanda sont aussi des Garissées. Ils ont de belles fleurs, sou-
DICOTYLÉDONES. 1275
vent jaunes, à corolle tordue, un ovaire à 2 placentas pariétaux, multiovulés,
et un fruit capsulaire à graines ailées, imbriquées, albuminées. Ce
sont des arbres et des arbustes de l’Amérique tropicale, à feuilles verticillées,
opposées ou parfois alternes. L’A. cathar t ica L. (A. L in noei P o i i l .
— Orelia grandi f lora A u b l . ) , de la Guyane, est riche en latex, qui est un
purgatif énergique, précieux surtout, a - t-o n dit, dans le traitement de la
colique de plomb (Allamand). L’infusion de ses feuilles est un cathartique
excellent (Anislie). A haute dose, c’est un évacuant dangereux.
A cette série se rapportent encore deux genres dont certains représentants
ont pris depuis quelques années une grande importance au point de
vue de la production du caoutchouc dit d ’Apocynacées. Celui-ci est fourni
dans l ’Amérique du Sud, par VHancornia Gom . , qui est \ eMa n -
gahiba de Marcgraff, bel arbuste du Brésil, à feuilles oblongues et à f leur i
de Jasmin, avec nn ovaire uniloculaire à 2 placentas pariétaux pluriovulés,
auquel succède une baie; et dans l’Afrique tropicale, orientale et occidentale,
par les Landolphia ou Vahea, arbustes grimpants, d ’un genre très
voisin, qui ont le même gynécée et une baie à graines analogues à la Fève
de Saint-Ignace. On distingue surtout comme espèces à caoutcbouc les
L. owariensis, florida, Ma n n i i , Ki r k i i , Petersiana. Les Vahea g um m i fe
ra L amk (fig. 3214) et madagascar iens i s Boj., qui sont des L a n d o l phia,
sont les principales lianes à caoutchouc de Madagascar. Ce produit
est encore fourni, dans la même famille, dans l’Inde et l ’arcbipel Indien,
par lesWi l lughbeia Burbidgei, Treacheri, edulis, les Urceola elastica et
esculenta, le Leuconot is eugeni folius, le Chilocarpus flavescens, le
Chonemorpha macrophyl la, VAnodendron p a n i c u la tum, VAl s tonia cos-
tu lata, etc.; et il y a certainement un grand nombre d ’autres Apocynacées
tropicales auxquelles on s’adressera désormais pour obtenir des quantités
et des qualités variables de ces caoutchoucs dont la consommation est aujourd’hui
si considérable et la production tout à fait insuffisante.
G e l s e m i u m .
Les Gelsemium, ordinairement classés parmi les Loganiées, sont des
Apocynacées exceptionnelles, à fleurs régulières et hermaphrodites. Leur
réceptacle convexe porte 5 sépales, libres ou à peu près, imbriqués, et
une corolle infundibuliforme à 5 lobes, dont 3 sont tordus, et les 2 autres
plus intérieurs. Les 5 étamines, insérées sur le tube de la corolle, sont
formées d ’un filet et d ’une anthère basifixe, dont les deux loges marginales
s’ouvrent par des fentes tout près du bord. L ’ovaire, accompagné
d’un petit disque hypogyne, est surmonté d’un style dont les 2 branches se
partagent elles-mêmes chacune en deux rameaux stigmatifères. Il y a dans
l’ovaire 2 placentas, d ’abord pariétaux, qui se rejoignent finalement sur
la ligne médiane et portent de nombreux ovules ascendants, à micropyle
inférieur et extérieur. Le fruit est sec, comprimé perpendiculairement à
la cloison, et se partage d ’abord en 2 moitiés qui s ’ouvrent ensuite en
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