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1446 TRAITÉ DE ROTANIQÜE MÉDÍCALE.
il est blanc, spongieux à l’intérieur, et l ’on y distingue, séparés l ’un de
l’autre par une zone protectrice jaunâtre, un cylindre central tout par semé
de faisceaux fibro-vasculaires, et un parencbyme cortical épais.
Sècbes, ces parties sont grisâtres, ou jaunissent ou rougissent un peu ;
elles deviennent d’un bleu foncé sous l ’influence de l’iode. Leur parencbyme
est, en effet, ricbe en fécule. Il y a, en outre, des pbytocystes
pleins d ’essence, plus gros que les aul res, et ils sont, dans le parencbyme
cor tical, souvent placés au point de jonction des côtés des polygones
qui figurent dans le tissu des lacunes, découvertes par Albert le
Grand; celles-ci forment, en effet, en certains points, un réseau à
mailles polygonales ou plus ou moins arrondies (fig. 3487). 11 y a aussi,
dans le parenchyme du cylindre central, de la fécule et des amas d’essence.
La zone extérieure de l ’écorce est formée d’un suber brun. A la
surface, les rbizomessecs portent des cicatrices de feuilles, très prononcées
et pâles, et en dessous, des groupes de pores creux, entourés d’un petit
rebord pâle et souvent disposés avec une certaine régular ité; ce sont
autant de traces des racines adventives. Le principe actif de ces rhi zomes
est l ’essence dont on en peut extraire 1,25 pour 100. Elle les
rend stimulants, toniques ; et quoique moins employés aujourd’hui qu’autrefois,
ils pourraient avantageusement être substitués à un grand nombre
de végétaux aromatiques de l ’Indo-Chine, dont le prix est bien plus élevé
(Pereira). Dans l ’Inde, ils se vendent abondamment comme toniques et
lébrifuges. Ils sont surtout efficaces contre les gastralgies et les accidents
goutteux. Dans l ’Indo-Chine, on les emploie comme insecticides. On les
mâche pour remédier aux dyspepsies et aux enrouements. Il y a des bières
et des genièvres qu’on aromatise avec cette plante ; elle fait partie de la
tbériaque et de quelques autres préparations officinales.
L ’A. gramineus A i t . , de la Ghine et du Japon, espèce plus petite, à
leuilles linéaires, peu odorantes, cultivée chez nous, a les mêmes propriétés,
mais moins accentuées.
Beaucoup d ’Aroïdacées n’ont plus qu’un ovule pendu dans l’ovaire ;
le! est le Symplocarpus foet idus, de l ’Amérique du Nord, qui a été indiqué
comme antispasmodique. Les Bia rum, les Oront ium, etc., ont au
contraire un seul ovule basilaire ; mais chez les dernie rs le spadice est
complètement dégagé de la spathe, simulant un épi nu.
Les Pist ia, petites berbes flottantes, à feuilles en rosette, qu’on a
souvent placées parmi les Aroidacées, et qui en représenteraient un type
amoindri, n ’ont plus dans la spathe qu’un bouquet d’étamines et un seul
ovaire à ovules orthotropes.
Les Lentilles d’eau (L em m ) ont aussi été considérées comme un type
apauvri de cette famille. Elles n ’ont, dans une sorte de petite spathe,
que deux étamines et un ovaire à quelques ovules ou même à un seul.
MONOCOTYLÉDONES. 1447
Leurs organes de végétation se réduisent à une petite fronde, portant
inférieurement des racines adventives, filiformes, qui plongent dans l’eau
(flg. 37). On a, dans les campagnes, employé le L. minor L. [Lentille de
canard, de cane, de marai s ) , qui abonde dans nos mares, en cataplasmes
résolutifs; on l’a même appliqué sur les hernies étranglées;
mais c’est probablement une plante inerte.
Les plus simples des Lemna, dont on a fait le genre Wolf fia, sont les
moins compliqués,des végétaux phanérogames. N’étaient leurs fleurs qui
se montrent de temps à autre, émergeant de la gangue même du végétal,
formées seulement d’une étamine et d’un ovaire sacciforme, uniloculaire
et uniovnlé, ces plantes seraient réduites à une petite masse de parenchyme
verdâtre, globuleuse ou ovoïde, car elles sont dépourvues de racines adventives
; et elles servent ainsi de-transition vers les Cryptogames, dont
nous comptons faire, an point de vue médical, le sujet d’un ouvrage par ticulier.'
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