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s’épaississant et se lignifiant autour du fruit qu’elle peut même envelopper
complètement, et qui est un achaine, le g l a n d , inséré par une
large surface en forme de cicatrice, au fond de sa copule, dont il finit
généralement par se séparer, et surmonté des restes du calice supère et
des styles. Il ne renferme ordinairement q u ’une seule graine fertile, descendante,
accompagnée, en un point très variable de sa hauteur, des cinq
autres graines, petites et stériles, et qui contient, sous ses téguments, un
gros embryon charnu, dépourvu d’albumen, cà cotylédons épais, plan-convexes,
tantôt lisses, et tantôt plus ou moins ridés ou ruminés en dehors,
et à courte radicule supère, en partie ou en totalité cachée par la base
prolongée des cotylédons. Il y a des Chênes dans tontes les parties de
l’hémisphère boréal des deux mondes, et quelques-uns habitent leurs ré gions
tropicales. Ce sont des arbres , rarement peu élevés, à feuilles
persisbantes ou qui tombent en hiver, alternes, cTccompagnées de deux
stipules latérales Ccaduques. Leur limbe est penninerve, entier ou plus
ou moins profondément découpé, plissé longitudinalement dans la préflo-
riiison, et enveloppé d ’abord dans des bourgeons à écailles imbriquées
formées par les stipules. Les inflorescences, ordinairement unisexuées,
ont quelquefois des fleurs femelles à la bcase et des mâles dans leu r portion
supérieure, qui se détache de bonne heure. Les chatons mâles, pendants
ou dressés, naissent de l’aisselle des feuilles inférieures des jeunes
rameaux ou bien de celle des bractées qui les remplacent à ce niveau,
plus souvent de bourgeons latéraux aphylles ou paucifoliés. Les chatons
femelles, terminés pcar une fleur ou par un petit nombre de fleurs qui
avortent, naissent des aisselles supérieures des feuilles ou de bourgeons
terminaux. On a décrit dans ce genre, depuis plus d ’un siècle, un nombre
d’espèces trop considérable sans doute; c’est-à-dire plus de 400; il peut
être réduit d’un tiers environ. Les principales espèces qui intéressent la
pratique, sont au nombre de cinq :
1. Chêne Rouvre {Quercus Ro bur L. — Q. sessiliflora Sm. —
Q. pedunculata E h r h . — ■ Q. racemosa Lamk. — Q. intermedia D o n .
— Q. pubescens W.). Gette espèce, qui renferme à la fois les C. mâle
{sessiliflora) et femelle {pedunculata) , est encore nommée dans nos campagnes
Robre, Roble, Dure l in et Cravelin . Elle a des feuilles à pétiole
plus ou moins long et quelquefois presque n u l , oblongues-obovales,
inégalement tronquées ou atténuées à la base, plus ou moins profondément
s inuées , pennatilobées , à lobes obtus et mutiques. Ses pédoncules
floraux sont 4 à 6 fois plus longs que le pétiole dans la variété
pedunculata, et à peine égaux aux pétioles ou presque nuls dans la variété
sessiliflora, avec tous les intermédiaires possibles entre ces deux dispositions
extrêmes. Les feuilles sont glabres ou pubescentes dans leur jeu nes
se; et, dans la variété pubescens, elles sont couvertes d ’abord d ’un
toraentum laineux et plus tard plus ou moins pubescentes en dessous. Le
fruit ou gland est plus ou moins longuement ovoïde.
Nous ne parlerons pas des qualités du bois du Ghêne-Rouvre , bois plus
d u r el plus estimé dans la variété pedunculata. Son gland est riche en
fécule, mais il est rendu impropre à l’alimentation de l ’homme par son
âpreté, et les procédés destinés à lui enlever son astringence sont d’un
prix trop élevé pour être facilement pratiques. L’écorce seule sert en médecine
comme astringent puissant, à peu près uniquement à l’extérieur;
séchée et pulvérisée, elle constitue le tan. Elle renferme de l’a cidegwem-
FiG. 2819. — Quercus Ro b u r. Branche florifère mâle.
tannique en proportion de 7 à 10 pour 100, et de la quercine (Gerber),
substance neutre, cristallisable et amère. La tige est épaisse, blanchâtre
ou d’un rouge pâle à l’intérieur quand elle est jeune; plus tard rougeâtre
en dedans, mais raboteuse, crevassée, noirâtre ou brune en dehors. Elle
présente extérieurement plusieurs couches espacées de liège auxquelles
sont interposées des zones inégales de parenchyme, formées chacune en
dehors de phytocystes à section transversale quadrangulaire, à paroi sèche,
à cavité vidée ou à peu près de son phytoblaste ; et en dedans, de phytocystes
un peu plus grands, plus, irrégulièrement quadrangnlaires , à paroi pâle
et contenant leur phytoblaste. Ges derniers constituent une couche phello-
génique. On y voit, ir régulièrement disposés, des groupes inégaux de
phytocystes scléreux, à paroi épaisse et ponctuée, et des phytocystes iusi-
formes, à paroi également épaisse et à cavité très étroite. Les zones emboîtées
que nous venons d’énumé re r s’exfolient les unes après les autres
avec l’âge. Intérieurement se trouve le liber, formé de faisceaux séparés