feuilles fraîches ou s èches , a l ’odeur aromatique des feuilles. Jaune
d ’abord, elle brunit et se résinifie au contact de l ’air. Son principe constituant
avait été considéré comme une sorte de campbre et nommé euca-
lyptol (Cloez). C’est un mélange (Homeyer) de deux hydrocarbures
distincts, qu’on a nommés tcrpène et cymol.
L’essence, la poudre, l’extrait alcoolique et l’eau distillée des feuilles
servent aujourd’bui à une foule d ’usages thérapeutiques, notamment au
traitement des affections chroniques des bronches, du poumon et du
larynx, de l’appareil ur inaire, du tube digestif, des articulations, de la
peau et surtout des fièvres intermittentes. L ’E. Globulus ne renferme
pas d ’alcaloïde comparable à ceux du q u inquina; et cependant on possède
un grand nombre d ’observations de fièvres paludéennes coupées
par son essence ou par ses feuilles. On prépare avec ces dernières des
infusions pectorales, digestives, des lotions, des sirops et bonbons bécbi-
qnes. Les feuilles se fument à la façon du tabac. Employées topiquement,
elles constituent un excellent pansement antiseptique (Gimbert). La plus
précieuse des propriétés de l’arbre est relative à ra s sa inis sement des
localités basses et marécageuses. Là où il a été planté avec abondance, les
lièvres d’accès qui décimaient les populations ont totalement ou en grande
partie disparu. La végétation rapide et puissante de la plante paraît être,
a -t-on dit, un moyen de puiser dans le sol, avec les liquidés qui passent
dans 1 atmosphère, les miasmes qui demeuraient accumulés à la surface
lies eaux stagnantes, dans leur profondeur et dans les vases sous-jacentes;
el, d autre part, les exhalations aromatiques des feuilles iraient jusque
dans l’atmosphère combattre les effluves qui se dégagent des eaux stagnantes.
C est ce q u ’avait du moins pensé P. Ramel, qui fut le propagateu
r en France et en Algérie, de VE. Globulu s, qui consacra sa fortune et
une grande partie de sa vie à l ’étude de cette question et qui, dépouillé
par les uns du mérite de ses travaux, calomnié pa r d’autres qui abusèrent
de leur haute situation scientifique pour contester effrontément la valeur
de ses observations, est mort récemment dans la pauvreté et l ’oubli, sans
se douter qu un jo u r peut-être une statue lui serait élevée au milieu des
bois d Eucalyptus v e rd o y an tj sur les plaines marécageuses où régnait
ju sq u ’ici sans partage la malar ia.
L ’E. amygdal ina L . v b i l l . {E. longi fol ia L i n d l . — Lindle yana DC.
E. tenui rami s Miq. ) est uñe espèce qui atteint aussi de grandes
dimensions. Ses feuilles sont linéaires ou largement lancéolées, droites
ou falciformes, plus épaisses quand elles sont larges, sinon minces, à
veines peu nombreuses, obliques, peu visibles. Les fleurs sont disposées
en petit nombre (4-8) sur des pédoncules axillaires ou latéraux, arrondis.
Elles sont petites, claviformes dans le bouton, avec un opercule hémisphérique
obtus ou à peine apiculé, d ’un blanc un peu jau n â tre , dit-on, et fort
odoiantps. Le fruit est subglobuleux-tronqué et présente de nombreuses
variations dans sa lorme. Cette espèce croît en Australie, dans la Non-
DICOTYLÉDONES. 1023
velle-Galles du Sud, â Victoria et en Tasmanie, où il porte les noms de
Pepermint -tree et de Whi te-Gum. Il est encore peu cultivé, rela tivement
à l’espèce précédente, mais devient très beau sur le bord des lacs
de l’Italie supérieure. Il est très odorant, riche en buile essentielle, d’nne
odeur agréable et possède toutes les propriétés, pour l’usage médical
interne et externe, de VE. Globulus : mais on lui a parfois donné la pré férence
pour le pansement des plaies et les qualités fébrifuges (P. ï r o u -
betskoy). On a fabriqué des liqueurs digestives et stimulantes avec les
deux Eucalyptus que nous venons d ’étudier.
Reancoup d’autres espèces sont utiles à divers litres : les unes pour
leur bois, comme VE. colossea, qui atteint 400 ou 500 pieds de haut, les
E. calophylla; cornuta , coriacea, Leucox y lon, odorata, albens, rostrata,
Sideroxylon ; VE. m arginata, dont le bois est comme injecté de carbonate
de cbaux. L ’E. resinifera donne une sorte de Kino et une Manne aus tralienne.
De même les E. manni fe ra ei dumosa. Une sorte de gomme es!
produite par les E. Ganni i , obliqua, robusta, pipe r i ta et gigantea.
Il y a beaucoup de plantes utiles dans la série des Barringtoniées,
mais aucune d’elles n ’a pénétré dans notre pays à titre de médicament. Le
Bar r ingtonia racemosa R l . a des graines amères et astringentes, et une
racine également amère, prescrite contre les fièvres d’accès. Le B. speciosa
L. a des graines oléagineuses et des fruits qui servent â enivrer le
poisson. Les Lecythis ont souvent les graines oléagineuses, notamment
les L. grandiflora, Pù o i i i s , Ollaria, lanceolata, etc., et un liber plus
ou moins textile, comme les L. Zabucago et Ollaria. Les Amande s
d’Andos sont les semences à embryon comestible du Couroupita g u ia nensis
A u b l . , dont le fruit porte le nom vulgaire de Boulet de canon.
Les Châtaignes du Brésil ou Ama n d e s du Para, d’Amé r ique , sont les
grosses graines trigones, à embryon indivis, oléagineux, du Bertholletia
excelsa H. R. (fig. üOl), un des pins beaux arbres de la famille.
Grenadier.
Le Grenadier {Punica Gra n a tum L.) (fig. 2841-2846), dont on a
souvent fait le type d ’ime petite famille des Punicées ou Granatées, et
qui a aussi été rapporté à celle des Lythrariacées, peut être considéré
comme formant à lui seul une série de Myrtacées. Ses fleurs sont régulières,
hermapbrodites, à réceptacle concave, obconique ou à p e u ,p r è s ,
dont le fond est rempli par l ’ovaire adné, pendant que le bord porte le
périanthe. Celui-ci est formé de quatre à buit sépales, colorés comme le
réceptacle, et comme lui coriaces, épais, valvaires, pers is tants ; et d’un
même nombre de pétales alternes, insérés dans l’intervalle des sépales,
membraneux, corrugués, imbriqués dans le bouton. Les étamines sont en
très grand nombre, et elles s’insèrent à différents niveaux, sur presque
toute la surface interne du tube que le réceptacle forme au-dessus de
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