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834 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
— P. orientalis C o l . — P. sativa Tuss. — P. vulgaris DG. — Carica
Papaya L. — C. Mama y a V e l l o z . ) est une espèce à tronc simple ou r a mifié,
nu à la base, à feuilles subovales ou suborbiculaires, 6-9-fides ou
partîtes, à lobes ovales-aigus, sinués ou irrégulièrement dentés, les infér
ieurs rapprocbés du pétiole; le limbe est mou, peu solide, d ’un vert foncé
en dessus, pâle en dessous, avec les nervures digitées, épaisses, reliées
par des veines ir régulièrement anastomosées el comme elles très saillantes
en dessous. Le pétiole est cylindrique, sauf vers sa base dilatée où
il est creusé d ’un sillon mousse interne. Les fleurs sont d ’un blanc verdâtre
ou jaunâtre. Le fruit, de forme variable, ou ovoïde-oblong, ou plus
court, à côtes peu prononcées ou nulles, a un péricarpe épais, vert, puis
d’un jaune plus ou moins orangé. Ce fruit est aussi, suivant les variétés,
plus ou moins longuement pédonculé, tantôt dressé ou ascendant entre les
bases des feuilles, tantôt, au contraire, plus ou moins longuement pendant.
(Dimensions : épaisseur du tronc, ju sq u ’à 1/2 mè tre ; feuilles :
pétiole, 30-50 centimètres ; limbe, 20-40 cent, de long et de la rg e ;
fleurs, 2,3 cent. ; fruit : 2, 3 décimètres.)
Pendant longtemps le Papayer n’a été connu que p a r s e s fruits, qu’on
mange beaucoup aux colonies et dont la fadeur déplaît à bien des pe r sonnes.
Aussi les fait-on souvent cuire. Avant la maturité, ils sont gorges
d’un latex blanc et épais qui se retrouve dans toutes les parties de la
plante et qui est contenu dans des laticifères très irrégulièrement anastomosés
(fig. 874). Dans plusieurs colonies, ce latex est considéré comme
un vermifuge énergique; on le prescrit contre le tænia et la plupart des
autres belmintbes. Il est amer, mais non âcre, et si ricbe en substances
albuminoïdes, qu’on l’a comparé â du sang dépouillé de matières colorantes
(Vauquelin). Les graines pulvérisées ont aussi des qualités vermicides;
ce qui s’expliquerait pa r ce fait qu’elles renferment également du
latex Quelques gouttes de celui-ci donnent à l ’eau la propriété d ’attend
r ir rapidement la cbair trop fraîcbe ou celle des animaux trop âgés ; et
l’on obtient, dit-on, le même résultat en laissant la viande enveloppée
pendant une nuit dans une feuille de Papayer. Les semences mâcbées ont
la saveur piquante des Capucines (Wigbt), et la racine a l’odeur des radis
gâtés. La pulpe du fruit bien mùr, employée comme cosmétique, passe
pour enlever les tacbes de la peau dues à l ’insolation, et les fleurs mâles
servent aux Moluques à préparer des conserves. Mais c’est principalement
à cause des qualités digestives de son suc que cet arbre est devenu depuis
quelques années l’objet de l ’attention des médecins européens. On a découvert
dans ce latex une sorte de pepsine à laquelle on a donné le nom
de papaine (Wurtz et Boucbut). Cette substance attaque et dissout la
viande, la fibrine, l’albumen, le gluten, la caséine; elle digère des belmintbes,
des fausses membranes, etc., et elle agit sur les aliments albuminoïdes,
non seulement en présence d ’un acide, mais même dans un
milieu neutre ou légèrement alcalin. On a fait en tre r la papaïne dans un
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grand nombre de préparations, mais il y en a malbeureusement beaucoup
qui n ’en renferment aucune trace à l’état de solution.
On énumère comme Pa p a y a à fruits comestibles les P. caul i f loraVom.
{Vasconcellea caul iflora k .BC . ) , dodecaphyl laE.Bi s {Jacarat ia dodeca-
phy l la A . BC.), M ama y a , mic rocarpa P o i r . , na n a e\ p y r i f o rm i s H. B n
{Carica p y r i fo rmi s U q o k . ) . Au nord du Brésil, le P. digi tata H. Bn
{Carica digi tata P oe p p . et E n d l . ) passe pour un poison mortel, aussi te r rible
que les Upas de Java. Son latex brûle énergiquement la peau et y
produit des pblyctènes, qui sont parfois suivies d’ulcérations.
Fig. 2512. — Cistus creticus. Rameau üoriière.
Les Cochlospermum, Bixacées agrande s fleurs hermaphrodites, rema r quables
par leurs cloisons ovariennes plus ou moins complètes, leur
fruit capsulaire et leurs graines à arille pileux, sont riches en matière
colorante. Le C. t inc tor ium Gu i l l e m . et P e r r . passe au Sénégal pour
emménagogue. Au Brésil, le G. ins igne se prescrit contre les contusions,
les douleurs et comme ma tu ra tif des abcès. La production de la gomme
Kut teera, analogue à l’adraganle, a été attribuée, mais probablement à
tort, au C. Gos s ypium DG., espèce de l’Inde, à duvet séminal abondant,
servant à rembour re r des coussins, etc.
Les Cistes (fig. 2512) appartiennent à la famille voisine des Ci s t a -
cÉEs ; ils ont des fleurs dipérianthées, souvent pentamères, beaucoup
d’étamines bypogynes et un ovaire à placentas p a r ié tau x , supportant de
nombreux ovules^ orthotropes ou à peu près. Leur fruit est capsulaire, et
leurs graines sont albiiminées> Ce sont des arbustes ou des herbes suffru-
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