1398 TRAITÉ DE ROTANIQÜE MÉDICALE.
peu près semblables à ceux de l’épiderme, sauf le plus intérieur, qui a été
souvent signalé comme zone de renforcement et dont les pbytocystes ont
d’ordinaire la paroi relativement moins épaisse. On arrive alors au large
parencbyme que limite intérieurement la gaine protectrice des faisceaux
et qui est formé de pbytocystes polyédriques ou arrondis, à paroi mince et
transparente . Leu r contenu est variable ; c’est généralement de la fécule,
quoiqu’elle soit peu abondante ici relativement à ce qui s’observe dans des
Sm i l a x d’autres pays. Certains d ’entre eux renferment des cristaux,
notamment des rapbides. La zone protectrice des faisceaux, qui vient
ensuite, est formée d ’un cercle d’éléments à paroi très épaissie en dedans et
sur les côtés, mais non en dehors : ce qui lui donne une apparence très caractéristique.
Cette zone est doublée , d ’un tissu qui rappelle beaucoup, par
les caractères de ses phytocystes, le sous-épiderme de renforcement dont il
a été question plus h au t; il constitue en général quatre couches successives.
En dedans de lui commencent des faisceaux fibro-vasculaires, disposés en
cercle et dont l ’organisation est celle des faisceaux fermés des Monocotylédones
en général (p. 331, 332). Plus en dedans, entre les faisceaux précédents
et le parenchyme fondamental de la racine, qui en occupe le centre,
on voit un grand nombre de vaisseaux à lumière très large, isolés ou
réunis en petit nombre et enveloppés d ’un épais étui de pbytocystes pro-
senchymateux, analogues à ceux qui protègent les faisceaux iibro-vascu-
laires. Le contenu des phytocystes du parenchyme central est le même
que celui des éléments du parenchyme extérieur à la gaine protectrice.
Les autres Smi la x indiqués, mais généralement sans preuve certaine,
comme produisant certaines salsepareilles du commerce, sont : le S. p a p
y racea P om., espèce brésilienne fort mal connue, qui, avec les caractères
du S. off ic inalis, aurait des tiges multiangulaires ; il fournirait,
a-t-on dit, la salsepareil le du Para.
Le S. syphi l i l ica K., de la Colombie, à fausses-ombelles disposées en
grappe, donnerait aussi une salsepareille du Para.
Le S. cordato-ovata Ricii., plante également mal connue, fournirait
une partie de la salsepareille du Brésil.
Le S. P u r h am p u y Ruiz (S. eucalypt i fol ia K. ?), source supposée d ’une
salsepareille du Pérou, est encore à peu près inconnu. On a également
attribué les racines commerciales provenant de ce pays au S. obliquata.
Le S. pseudosyphi l i t ica K. a aussi été considéré comme source d’un
médicament usité (Berg et Schmidt), et l’on a également cité les S. cuma-
nensis , maypurens is , lappacea, tomentosa, etc. Dans l’état actuel de
nos connaissances, nous sommes forcés de nous en tenir à la classification,
non irréprochable, il est vrai, mais assez pratique, dont on se contente en
Angleterre, où 1 on se borne à distinguer deux catégories commerciales de
l acines, les unes dites fa rineuses, et les autres non far ineuse s , suivant
1 abondance relative de la fécule dans leurs parenchymes.
Les principales salsepareilles non far ineuses sont la S. de la Ja-
MONOCOTYLÉDONES.
màique (produite par le S. officinalis, p. 1394); la S. de Guaiaqui l (qui
a peut-être la même origine), et la S. de la Vera-Cruz ou du Mexique (pro-
xenant du S. medica, p. 1393).
Les sortes farineuses, les moins usitées en général, sont principalement
la S. de Guatemala, la S. de H onduras et la S. du P a r a , du Brésil ou de
Lisbonne (dont la provenance ne peut ju sq u ’ici être attribuée d’une manière
certaine à aucune espèce déterminée).
T1 y a eu d ’autres Sm i la x médicaux que les espèces américaines ; ils
n’ont pas aujourd’hui d ’importance au point de vue pratique. Les espèces
asiatiques donnent des Squines, jadis vantées outré mesure comme anti-
.syphilitiques, moins actives encore que les sortes américaines ; ce sont
principalement le S. China L. (S. fe rox W a l l . ) , du Japon, de la Chine
et de l’Inde ; le N. glabra R o x b . et le S. lancoefolia R o x b . Les S. tam-
noides L. et Pseudo-China L., des États-Unis, remplacent, dit-on, dans
ce pays, les Squines asiatiques. En Europe, le S. aspe raL. (fig. 918, 919)
passe pour sudorifique et se substitue, dit-on, aux sortes d’Amérique.
Colchique.
L’espèce de Colchique communément employée en médecine, le Col-
chicum autumnale L. {Tue-chien, F a u x saf ran, Bel le- toute-nue)
(flg. 3425-3434), a des fleurs bermaphrodites et régulières. Sur leur petit
réceptacle convexe s’insère le long tube blanc du périanthe, légèrement
trigone à sa base et bien plus dans sa portion supérieure. Son limbe,
obové dans le bouton, est formé de 6 lobes à peu près égaux, concaves,
disposés sur deux verticilles trimères , d’un lilas clair plus ou moins lavé
de rose ou de blanc et imbriqués ou tordus dans la préfloraison. Les étamines
sont aussi disposées sur deux verticilles et insérées au sommet du
tube. Leurs filets sont libres et se continuent par un épaississement plus
ou moins prononcé sur la paroi du tube. Supérieurement, ils s’atténuent
en pointe et viennent s’insérer sur la face interne d’un connectif allongé
qui porte deux loges d’antbère adnées, déhiscentes vers les bords ou sur la
face interne par des fentes longitudinales. Les étamines superposées aux
folioles extérieures du périanthe sont plus courtes que les trois autres.
Le gynécée est libre et s’insère sur le réceptacle, tout au fond du tube du
périanthe; il est formé de 3 carpelles, unis seulement par-leur bord in te
rn e dans leur portion ovarienne et devenant tout à fait indépendants dans
leur portion stylaire, qui a la forme d ’un long blâment blanc, parcourant
toute la longueur du tube floral et venant se terminer au-dessus de sa gorge
pa r une extrémité stigmatifère mousse, non renflée, un peu arquée, repliée
par le milieu sur elle-même et formant ainsi une gouttière dont les deux
lèvres portent les papilles stigmatiques. Dans l ’angle interne de chacune des
loges ovariennes s’insèrent de nombreux ovules, disposés d’abord sur quatre
rangées verticales, supportés par un funicule droit ou coudé qui vient s’ini
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