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920 TRAITÉ DE BOTANIQUE SIÉDICALE.
obtuses, OU réduites à une courte crête, ou d isparaissant même totalement.
Un peu au-dessus de leur aisselle, le bourgeon avorté est généralement
indiqué par un pore déprimé. Çà et là, ce bourgeon se développe en un
jielit rameau cbarnu, semblable aux b ra n d ie s , ou parfois trigone. Les
fleurs sont polygames, le gynécée avortant dans un grand nombre d’entre
e lle s ; elles sont de couleur jaune, disposées, dans l ’aisselle des coussinets
supérieurs, en petites cymes bipares, à 3 on à un plus grand nombre de
llenrs. Celles-ci ont un périanthe campanulé, de couleur jaune, dont les
5 divisions sont très courtes, égalant à peine ou ne dépassant que très
peu les glandes alternes , au nombre de 4, 5, transversalement oblongues
ou subrhombo'idales. Les étamines, en partie exsertes, ont une petite
anthère à loges subdidymes, et les languettes interposées sont linéaires,
de la longueur du périanthe. Le gynécée, très développé, est supporté
par un pied fortement arqué et accompagné d’un court disque
3-lobé. Le fruit est profondément trilobé, déprimé, lisse, à coques carénées
sur le d o s ; et les graines ovoïdes-arrondies, finement papilleuses,
n ’ont pas leur tégument extérieur manifestement plus développé dans la
région micropylaire que dans le reste de son étendue. Cette espèce croîl
dans le Maroc, sur les flancs de l ’Atlas, entre autres dans la province de
Dimineb, dans le district do Misfiona et sur les montagnes de Netifa.
Elle est cultivée dans n o s ja rd in s botanistes et elle y a déjà fleuri.
On se procure par incisions le latex dont abonde cette espèce, comme
tant d ’antres de ses congénères. Il est blanc, visqueux, et d ’une âcreté telle
q u ’il enflamme la peau et que les indigènes qui incisent la plante sont obligés
de garantir leur visage, surtout leurs yeux, du contact des moindres
parcelles de ce latex. Une partie tombe à te rre , et la pins grande portion
demeure à la surface des branches, où elle se dessèche et se concrète, si
bien que les morceaux irréguliers de gomme ou résine d'Euphorbe,
euphorbium, qui se produisent, engluent souvent et renferment dans
leur masse des fragments d ’épines, d ’inflorescences et de fruits qu’on
retrouve dans la drogue telle que la présentent les officines. Ils sont d ’un
jaune clair ou plus ou moins bruns, d ’apparence céracée, trans lucides ,
légèrement aromatiques quand on les chauffe, et d’une saveur finalement
très âcre et brûlante. Cette drogue renferme plus d ’iin tiers de résine
amorphe et près d ’un quart Yeuphorbon (Flückiger), substance ternaire
(C26fiii 02^^ cristallisable, incolore, insipide et insoluble dans l ’eau, plus
du mucilage, du malate de chaux et de soude et quelques composés minéraux.
La plus grande portion de Veuphorbium est employée dans le pays
de production. Le reste est exporté par Mogador. C’est un puissant
remède évacuant, jadis employé comme purgatif et vomitif énergique.
Aujourd’hui son emploi est considéré comme dangereux et il est presque
tombé en désuétude, surtout pour l ’usage interne. C’est un sternutatoire
énergique, un puissant rubéfiant et vésicant, et on l’emploie parfois
comme tel dans la médecine vétérinaire.
d ic o t y l é d o n e s .
VEuphorbe Épurge (Euphorbia Lathyr is L.), ou Grande-Catapuce,
Ginousette (fig. 2G40-2G47), est aussi un médicament puissant, aujourd’hui
négligé. C’est une berbe dicarpienne, à tige dressée, simple ou peu divisée',
à feuilles opposées, disposées sur quatre rangées verticales, sessiles,’
oblongues, glabres et glauques, ricbes en latex comme la plante
entière. Ses fleurs jaunâtres sont disposées en cymes terminales ombelliformes,
dont les axes sont accompagnés de bractées ovales-triangulaires.
Les fruits tr ic o q u e s , subglobuleiix, sont d’abord presque charnus ou
plutôt spongieux, à cause de l ’épaisseur el de la consistance particulière
de leur exocarpe. Plus tard celui-ci s’amincit en devenant complètement
sec, de môme que l ’endocarpe, qui s’ouvre pour laisser échapper les
graines, courtement ovoïdes, obliquement tronquées, brunes et riigueuses-
réticiilées à la surface. Leur sommet est occupé par un gros arille micro-
Fig. 2640. — E u p h o rb ia La th yris. Rameau florifère et fructifère.
pylaire. Sous le nom de Grand regia min o r a et de Semina Cataputiæ,.
ces graines étaient employées à cause des propriétés évacuantes de leur
albumen et de leur embryon. Charlemagne prescrivait, à cet effet, la culture
de l’Épurge dans le voisinage des maisons religieuses. L ’huile extraite
de ces parties pourrait en effet être substituée à celle du Ricin; mais sou
action est beaucoup plus énergique, car elle qmrge à la dose de 1 a
2 grammes. Mais elle est aussi vomitive. Les graines ^en fournissent
environ 40 pour 1 0 0 ; elle est de couleur fauve, fluide, d’une odeur très
prononcée et d’une saveur très âcre.
Pa r l’huile de leurs semences'et par le latex âcre q u ’elles renferment,
beaucoup d’Eupborbes sont actives et pourraient être usitées comme médicaments.
Citons, entre autres, parmi nos espèces herbacées communes,
le Réveil le -mâtin (Euphorbia Helioscopia L.), VÉsuie on Embranchée
{E. Es u la h. ), dont la racine passait pour bydragogue, VE. Petit-Cyprès