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I. Scammonée {Convolvulus S cammo n ia L. — C. ps eudo-Scammonia
Kocn) (flg. 3195-3197). G’est une herbe vivace, atteignant plusieurs mètres
de bauteur, à grosse racine pivotante, cylindro-coniqne, parfois tordue, ou
renflée près de sa base, blanchâtre et de consistance ligneuse à l’intérieur,
d’un gris jau n â tre à la surface. Sa tige et ses branches, grêles et volubiles,
glabres, sont chargées de feuilles alternes, pétiolées, deltoïdes-sa-
gittées, plus ou moins profondément cordées à la base, avec le sommet
dn limbe et celui des deux ailes de la base très aigu; le bord de chaque
aile ordinairement formé de deux lignes qui se coupent suivant un angle
très obtus; entières d’ailleurs, digitinerves â la base, veinées-réticulées,
d ’un vert un peu terne et sombre, parfois iinement ponctuées en dessous.
Les fleurs sont supportées par un long pédoncule; elles ont des sépales
très dissemblables, une corolle d’un blanc crémeux, avec les 5 bandes
étroites qui se voyaient au dehors du bouton, d ’une teinte jaune-rosé
clair. Les antbères sont blancbes , le fruit globuleux, et les graines
brunes. (Dimensions : racine, 5-8 décimètres de long, sur 8-15 cent, de
la rg e ; feuille, 5, G cent., sur 3, 4 de la rg e ; pétiole, 3-5 cent.; pédoncule,
5-8 cent.; fleur, 5,.6 cent.; fruit, 2 /3 cent.; graine, ( cent.).
Gette plante est méditerranéenne orientale , et croît en Grèce, en
Grimée, en Syrie et en Asie Mineure. G’est dans ces dernières contrées
q u ’on l ’exploite, par incisions de la racine, qui, comme la plupart des
parties de la plante, est riche en latex blanchâtre, s ’écoulant par les solutions
de continuité q u ’on y pratique et se desséchant ensuite pour constitue
r la résine de Scammonée. Aux environs d ’Alep, d’où vient la meilleure
résine, on dégage au printemps la portion supérieure de la racine
et on la coupe en biseau ; après quoi l’on fixe vers la partie inférieure de
l’incision une coquille de moule dans laquelle s’écoule le latex. Gelui-ci,
de même que le suc recueilli par grattage sur la surface de section de la
racine, devient une résine pure, d’un jaune plus ou moins bru n , qu’on
voit rarement dans le commerce, parce que, réunie en masses et pétrie avec
de l’eau, elle est le plus souvent mélangée de fécule, de débris végétaux,
de te rre , de mine de plomb, qu’elle fermente et devient d’un gris plus
ou moins noirâtre, huileuse et d ’une odeur souvent caséeuse. Aussi a-t-on
cherché à introduire directement les racines de Scammonée en Europe
pour en extraire par l’alcool la résine, dont elles donnent de 5 à 6 pour|100.
On pourrait peut-être l ’extraire de la Scammonée cultivée dans le midi de
la France ou en Algérie. La plante pousse bien et fleurit souvent en pleine
te rre dans nos ja rd in s ; elle ne meurt que dans nos hivers rigoureux.
On récolte annuellement dans la seule province d’Alep pour 400000 fr,
de résine de Scammonée; elle est surtout exportée pa r Smyrne pour
l’Angleterre et d’autres pays.
Les réservoirs à latex sont très nombreux sur les racines jeunes et
fraîches de Scammonée, telles que nous pouvons les voir dans nos culture
s , et dont la structure est d ’abord celle des racines pivotantes en
général, mais devient, avec l ’âge, extrêmement compliquée, par suite de
l’apparition dans le cylindre central d ’un nombre variable et quelquefois
rès grand de groupes libéro-vasculaires accessoires (Dutailly). Au début,
on observait, sous un épiderme simple, un parencbyme cortical formé
d’éléments à paroi mince et molle, avec des méats de forme variable et
des réservoirs à latex, tubuleux ou formés, comme il arrive dans la plupart
des Gonvolvulacées, de phytocystes disposés en séries, séparés les
uns des autres par des cloisons qui peuvent en partie disparaître. La
gaine des faisceaux est formée de phytocystes allongés en travers, dont
les parois jaunis sent plus ou moins avec l’âge. Il n ’y avait d ’abord que
4 faisceaux libériens et autant de faisceaux ligneux a lte rn e s , avec un
laticifère au dedans de chaque faisceau libérien. G’est à partir de ce
moment que se développent les faisceaux libéro-vasculaires accessoires,
et leur liber renferme aussi de très nombreux réservoirs à latex.
II . Convolvulus hi r sutus S t e v . Voisine de la plante précédente, dont
elle se distingue par sa tige et ses feuilles velues, sa corolle velue au
dehors, et ses fruits également chargés de poils, cette espèce croît à
Samos et dans l ’Asie Mineure et donne, d ’après Tournefort, une scammonée
de peu de valeur. Plus ieurs autres sont dans le même cas.
I I I . C. arvens is L. G’est notre petit Liseron des champs , Liseret
ou Vrillée, espèce à rhizome en forme de cordons souterrains, très ramifiés,
à petites fleurs roses ou blancbes, dont toutes les parties sont riches
en latex purgatif : ce qui fait quelquefois encore employer la plante dans
la médecine des campagnes.
IV. C. scoparius L. G’est une espèce frutescente qui a le port d ’un
Genêt, avec des fleurs jaunâtre s , et qui fournit le Bois de Rose des Canaries,
a tort nommé Bois de Rhodes et remarquable par son odeur suave,
due à une essence volatile et amère dont le bois est pénétré.
Ipomées.
Les Ipomæa constituent un genre de Gonvolvulées dans lequel on a fait
rentre r les Pharbi t i s , Calonyct ium, Batatas et Quamoclit, et qui, avec
les caractères des Liserons, présente un ovaire à 2 loges, complètes on
incomplètes, ou à 3 loges biovulées, avec un style dont l’extrémité stigmatifère
est globuleuse, entière ou didyme, ou bien partagée en 2 lobes
secondaires globuleux, tout chargés de papilles proéminentes. Le fruit est
capsulaire, 2-4 valve, ou bien s’ouvre irrégulièrement. Ge sont tantôt des
plantes dressées ou rampantes, tantôt et plus souvent des h erbes volubiles.
Les plus importants au point de vue pratique sont :
I. Le Turbi th végétal {Ipomæa T u r p e th um R. B r . — Convolvulus
Turpe thum L.), espèce de l’Inde et de la Malaisie, à tige vivace, à r a meaux
volubiles, portant des feuilles alternes, pétiolées, cordiformes,
crénelées, velues dessus et dessous. Ses fleurs ont de grands sépales iné-
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