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1322 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
est conique et s’atténue en un tube creux dont le sommet porte trois petits
lobes stigmatifères. La loge unique de l’ovaire renferme un placenta
basilaire central-libre, conique, dont les bords portent, un peu au-dessus
de la base, 3 ou plus ra remen t 4 ovules descendants, ortbofai’opes el
dépourvus de tégument. Le fruit, couronné des restes du périantbe, est
une drupe à cbair peu épaisse, lisse à l’extérieur, et renfermant une
graine formée d ’un albumen cbarnu, durci vers la surface extérieure, et
d ’un embryon renversé, à radicule supère.
Le S. blanc est un petit arbre, baut d ’environ 10 mètres, glabre, à
rameaux opposés et à teuilles également opposées, pétiolées, sans stipules,
ovales, ovales-aiguës ou lancéolées, s imples; et ses fleurs sont disposées,
au sommet des rameaux et dans l’aisselle des feuilles supérieures, en
grappes ramifiées de cymes. (Dimensions : feuille, 3-6 cenlimètres, sur
2, 3 cent, de large ; inflorescences partielles, 3-8 c en t.; fleur, 1 /2 cent.;
fruit, 1 cent, environ.)
Cet arbre est indien; il se rencontre aussi à Timor, Java, Sumba et
dans beaucoup d’autres îles de l’arcbipel. Il préfère les collines un peu
élevées, sècbes et cbandes. Il a été introduit dans beaucoup d’autres pays,
notamment dans le sud de la Cbine, au Caire, dans l ’Amérique du Sud.
Il est cultivé dans nos serres où son développement est capricieux, mais
peut se très bien faire sans que les pieds soient supportés par une plante
nourrice. Si celle-ci est nécessaire, ce ne doit être que dans le premier
âge. Le gouvernement de l’Inde a fait cultiver le Santal dans la présidence
de Madras et à Mysore. On emploie en médecine son bois, qu’on exploite
quand l’arbre a une dizaine d’années et une trentaine de centimètres de
diamètre à la base de son tronc. Celui-ci est abandonné sur le sol pendant
quelques mois après l’abatage, afin que les fourmis blancbes en
dévorent tout l’aubier. Reste le coeur, qui est débité et exporté pour l ’E u rope.
Cbaque année, il en sort de l ’Inde une moyenne de 1300 tonnes,
dont la valeur est d ’environ 1 million 1/2. Ce bois est d ’un jaune plus
ou moins b ran , avec des zones concentriques plus brunes . Lorsqu’on
le frotte ou le racle, il développe une odeur persistante, qui rappelle celle
des roses. Sa saveur esl forte, amère-aromatique. Il doit ces qualités à
une buile essentielle dont on peut re tire r de 1 à 5 pour 100 pa r distillation
avec de l’eau. La racine en donne généralement plus que la tige.
Sans p a r le r des Santals rouges ou jaunes dont il a été question plus
baut (p. 974), les sortes analogues à celle-ci sont encore produites, dans
divers pays tropicaux de l’ancien monde, par des S a n ta lum voisins : aux
îles Fidji, pa r le S. Yas i S e em .; aux Sandwich, par les S. Freycine-
t ia n um C a udich. et p y r u l a r i um C r a y ; en Nouvelle-Calédonie, p a r le
S. austro-caledonicum Vi e i l l .; dans l’Australie occidentale, pa r les
S. cycnorum M i q . e t s p i c a tum DC. Presque partout, ces arbres , exploités
d ’une façon inconsidérée, disparaissent des pays de production. Après
avoir abattu les troncs, on a extrait les racines du sol; il y a lieu mainte-
Fig. 3303-3309. — S a n t a l u m a lb um . Portion d’inflorescence; fleur, coupe longitudinale;
diagramme floral; un pétale et l ’étamine superposée, accompagnée d’un pinceau de
poils; coupe longitudinale du gynécée, montrant les ovules et le développement du sac
embryonnaire; fruit entier et coupe longitudinale.
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