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certains dentifrices. On fabrique, dans l’Amérique du Sud, un extrait sec
de Ratanbia qui renferme une matière quaternaire cristallisable, la
ratanhine (G^oir^riVzOQ, d ’abord assimilée à la tyrosine (Wittstein),
substance d’origine animale. Cet extrait servait, en Angleterre, cà falsifier
les vins de Porto. On emploie aussi en Portugal une solution alcoolique
de cet extrait pour donner de la couleur et de l ’càpreté aux vins pâles.
E U P H O R B I A G E E S
Les Eupborbiacées sont des plantes à fleurs bermapbrodites ou unisexuées,
apétales ou pourvues d’une corolle polypétale et quelquefois
même gamopétale. L’cTiidrocée est isostémoné, diplostémoné ou pleio-
stémoné, parfois réduit â une seule étamine. Ces étamines sont généra lement
bypogynes ; et quand le réceptacle floral devient, par exception,
concave, c’est le périanthe seul qui s’insère sur ses bords et devient, par
conséquent, périgyne. Le gynécée est libre, très souvent formé d ’un
ovaire à 3 loges, plus rarement à 1, 2, ou à un nombre plus élevé de
loges, et le style est partagé en autant de branches stigmatifères, souvent
bifurquées ou à divisions plus nombreuses. Chaque loge ovarienne re n ferme
dans son angle interne, 1 ou 2 ovules, descendants, à micropyle
supérieur, extérieur et presque toujours coiffé d’un obturateur plus ou
moins développé. Les disques sont généralement très développés dans
cette famille. Le fruit est très ordinairement tricoque (Tncoccoe), plus
rarement dicoque ou pluricoque; et presque toujours il s’ouvre élastiquement,
les valves laissant fréquemment au centre une columelle sur
laquelle étaient insérées les graines. Plus rarement le fruit est indéhiscent
ou même c h a rn u , et peut, en ce cas, être une baie ou une drupe.
Les graines renferment sous leurs téguments un albumen charnu et hu ileux,
de propriétés souvent très énergiques ; il est ra re q u ’il fasse défaut.
En pareil cas, l’embryon, à radicule supérieure, a des cotylédons non
foliacés, mais épais, charnus, plan-convexes, quelquefois contortupliqués.
La graine est très fréquemment pourvue d ’un arille, soit généralisé,
soit plus ordinairement borné à la région micropylaire, quelquefois aussi
à la région ombilicale.
Les Eupborbiacées sont berbacées ou ligneuses, souvent riches en un
latex blanc (p. 283, 284) qui les rend très actives, vénéneuses même.
Leurs feuilles sont alternes ou opposées, ou ra remen t verticillées, avec ou
sans stipules, et très souvent elles portent des glandes pétiolaires ou
limbaires, de même que les bractées qui accompagnent les fleurs. Celles-
ci sont disposées d ’une façon très variable sur les axes : dans les genres
à fleurs monoïques, les femelles sont très ordinaii'ement placées au-
dessous des mâles et en nombre beaucoup moindre.
Il y a des Eupborbiacées dans toutes les régions du globe; elles abondent
surtout entre les tropiques. Nous avons partagé, de la façon suivante,
cette famille en huit s é r ie s , après avoir divisé l’ensemble en deux
groupes, suivant que les loges ovariennes sont uni- ou biovulées.
A. E U P H O R B I A G E E S U N I O V U L É E S
I. E u p h o r b i é e s . — Fleurs g é n é r a l em e n t hermaphrodites, régulières ou
irrégulières, à calice involucriforme, pourvu de glandes alternes avec ses
divisions. Étamines oo , â filet articulé, insérées autour d’un gynécée stipité
dont l’ovaire est accompagné ou non, à sa base, d’un disque hypogyne.
Glandes ou bractéoles disposées en dedans du périanthe en faisceaux
alternes avec les faisceaux staminaux.
Genres : Eicphorbia, Pedüanthus (fleur« irrégulières).
IL R i c i n é e s . — Fleurs unisexuées, apétales. Étamines en nombre indéfini,
polyadelphes, centrales ou périphériques.
Genres : Ricinus , Homonoya, Coelodiscus.
III. J a t r o p h é e s . — Fleurs unisexuées, avec ou sans corolle. Galice
valvaire on imbriqué, avec ou sans disque glanduleux. Étamines en
nombre défini ou indéfini, insérées au centre de la fleur ou autour d’un
corps central (gynécée stérile). Filets staminaux rectilignes, dressés ou
peu incurvés, parfois plissés dans le bouton.
Genres principaux : Jat ropha, Ma n ih o t , Tournesol ia, Johannes ia,
Aleur i tes , Hevea, Cluylia, Cunur ia, Codiæum, Fontainea, Raliosper-
mum, Echinus , Suregada, Cleidion, Trewia , Mabea, Conceveiba, Ga-
var r e t ia, Macaranga, Dysopsis, Me r cu r ia l i s , Te t rorchidium, Acaly -
plia, Alchornea, Mareya, Cephalomappa, Ramel ia, Tragia, Rocquil-
lo n i a , Plu k en e t ia , Sphærostiylis, Dalechampia, Pera.
IV. G r o t o n é e s . — Fleurs unisexuées, avec ou sans pétales, et pourvues
d’un disque glanduleux ou de glandes distinctes. Calice valvaire ou imbriqué.
Étamines en nombre presque toujours indéfini, insérées par verticilles
au centre du réceptacle saillant, à antbères introrses, infracto-
incurvées dans le bouton par suite de la courbure du filet.
Genres : Croton, Julocroton, Crotonopsis, Eremocarpus.
V. E x c æ c a r i é e s . — Fleurs unisexuées, apétales, presque toujours t r i mè
re s , à calice ordinairement imbr iqué, généralement sans disque.
Étamines centrales, alternant avec les sépales, quand elles sont en même
nombre qu’eux. Fleurs ordinairement disposées en épis simples o u formés
de glomérules, à bractées latéralement glanduleuses à la base.
Genres principaux : Ex coecar ia, Hippomane, Carumbium, Omphalea,
Hu ra , Ophthalmoblapton, Dalembertia, Alg e n io n ia , Anthostema.