mant dans chaque loge un ovule descendant, à micropyle supérieur et
intérieur. Le fruit est une drape, peu charnue, à noyaux monospermes, et
la graine albuminée renferme un embryon à radicule supère. Les Chiococca
ont des tiges ligneuses, souvent grêles et grimpantes, des feuilles
opposées, petites et glabres, accompagnées de stipules pers is tantes; et
leurs fleurs, petites, blanches ou jaunes, sont disposées en grappes axillaires
de cymes, souvent unilatérales. Ce sont des plantes américaines,
peu employées chez nous, mais dont les propriétés* sont, à un moindre
degré, celles des Ipécacuanbas. On cite, entre autres, comme très vomitives
les racines des Chiococca racemosa J a c q . (Pet it Bras ida, R a i z
prêta, Snowher ry des Anglais) (fig. 2926-2929), dens i fpl ia Ma r t . , an-
gui fuga Ma r t . {Cipo-cruz, Serpentar ia brasiliensis Off.), qui jouissent
en Amérique d’une grande réputation contre la morsure des serpents venimeux,
sous le nom de cainça. On dit aussi l’infusion de leur écorce très
drastique, et leurs propriétés évacuantes expliquent peut-être leur mode
d’action contre les venins animaux.
Au groupe des Rubiacées caractérisées par leur ovule solitaire et descendant
appar t iennent encore : le Cuet tarda speciosciL. ,qm sert au t rai tement
des plaies, des ulcères; le C. verticil lata H . R n (Malanea v e r t i cillata
L am k . — A n t i r r hoe a vert ici l lata DG.), ou Bois de Los teau des
îles Mascareignes, dont l’écorce est puissamment astringente, vantée contre
les fièvres, les hémorragies, les diarrhées, le choléra; le Canthium par -
vi florum L am k , ou Kenden-Kara du Malabar, ant idiarrhéique et anthelminthique;
leC. edulel i . Bîî (Vangue r ia edulis Y a u l . ~ Vavanga edul is
V a i i l ) , dont le fruit se mange dans l’Asie et l ’Afrique tropicale s; VEri -
thalis frut icosa L . (E. odorifera J a c q . ) , ou Rois néphrétique, Epani l le ,
de Guba, dont la résine guérit, dit-on, diverses affections des voies ur i naires,
etc., etc.
Qtiinquinas.
Les plus importantes de toutes les Rubiacées au point de vue médical
sont les Quinquinas (Cinchona), qui ont des fleurs hermaphrodites, régulières,
pentamères, à réceptacle-en forme de sac, dont la cavité est remplie
par 1 ovaire adné, et dont les bords portent le périanthe. Gelui-ci est
formé d’un court calice gamosépale, persis tant, à cinq dents qui ne se
touchent même pas dans le bouton, et d’une corolle gamopétale, hypocra-
té rimorphe, à long tube à peu près cylindrique et à limbe partagé en cinq
lobes valvaires, étalés, chargée de poils extérieurement sur presque toute
sa surface, et intér ieurement dans certaines régions seulement. Dans la
portion inférieure de son tube, la corolle porte cinq 'étamines, alternes
avec ses divisions et formées chacune d ’un filet de longueur variable et
d une anthère incluse (ou à peine exserte par sota sommet'', biloculaire.
introrse, déhiscente par denx fentes longitudinales, oscillante. L’ovaire
mlere est à deux loges, l’une antér ieure et l’autre postérieure ; il est sur -
Jnonte d’un disque épigyne circulaire, entourant la base d ’un style dressé,
ordinai rement court, partagé supér ieurement en deux lobes stigmatifères’
■épais, obtus, chargés en dedans de papilles. Dans chaque loge ovarienne’
I angle interne est occupé par un placenta qui supporte un grand nombre
d ovules plurisériés, ascendants, anatropes, à micropyle inférieur Le fruit
est une capsule, surmontée des sépales non accrus et durcis ; plus ou moins
allongée et se séparant de bas en haut , par dédoublement de ia cloison en
ri méricarpes qui s’ouvrent chacun par la ligne ventrale et rendent libre à
■ce niveau le placenta étroit et allongé, polysperme. Les graines sont
ascendantes, imbriquées, subpeltées, aplaties et pourvues d’une large aile
marginale, dilatation du tégument dont la cavité, elliptique ou oblongue,
renferme un albumen aplati, cha rn u , souvent peu épais, enveloppant un
petit embryon rectiligne, à radicule cylindrique, infère, et à cotylédons
elliptiques ou ovales et aplatis. Les Quinquinas, dont il n ’y a vraisemblablement
qu’une vingtaine d ’espèces, quoiqu’on en ait distingué le double
et même plus, sont des arbres et des arbustes des Andes 'de la portion
septentrionale de l ’Amér ique méridionale, entre 10“ N. et 20“ S. et entre
1200 mètres et 7300 mètres d’altitude. Leurs feuilles sont opposées, pétiolees,
penninerves, accompagnées de stipules interpétiola ires, qui sont
garnies intér ieurement de glandes basilaires et qui se détachent de bonne
heure. Leurs fleurs sont disposées en grappes terminales, ramiiiées et
composées de cymes, souvent unipares vers leurs extrémités, accompagnées
de bractéoles qui peuvent çà et là devenir foliacées.
I. C. officinalis L. (C. Condaminea E. B . M c . Uri tus inga Pay —
Quina-quina L a Go n d a m . ) (fîg. 2930, 2931). Gette espèce, qui a été la
première connue par ses propriétés fébrifuges, soit en Amérique, soit en
Europe, est un arbre qui atteint de 10 à 15 mètres de haut. Son tronc est
dressé, épais, cylindrique, surmonté d’une couronne de branches très
ramifiées, feuillues. Les feuilles persis tantes, étalées, ont un pétiole
court, cylindrique, rougeâtr e, et un limbe plus ou moins largement
•ovale ou ovale-lancéolé, aigu aux deux extrémités, entier, à bords le
plus^ souvent réfléchis, fréquemment ondulé et bosselé, glabre, lisse
et d ’un vert vif en dessus, rougissant souvent avec l ’âge , plus pâle
■en dessous, où les nervures pennées et les veines sont proéminentes
et finement pubescentes. L ’aisselle des nervures secondaires porte une
fossette glanduleuse, concave et pubescente en dessous. Les stipules sont
oblongues, membraneuses , finement veinées, courtement acuminées.
L’inflorescence est largement pyramidale, formée d’une masse terminal e
et de groupes latéraux nés à l’aissellé des feuilles supérieures, et les
fleurs ont un court calice à divisions triangula ires, étalées, rougeât res;
, une corolle rosée, pubescente en dehors, d’une odeur douce. Le fruit est
Itr