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M2 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
est surmonté de 3 branches stylaires bifides, droites, puis recourbées ; et »k ' ' X /
l ’obturateur qui coiffe le micropyle a la forme d ’un cône charnu, écbancré
en bas et en dehors. Le fruit est ellipsoïde, 3-gone, à 3 sillons peu profonds,
glabre, jaunâtre. Ses trois coques se séparent d ’abord l ’une de l ’autre ; après
quoi elles s ’ouvrent en deii.v moitiés. La graine, qui est la partie employée
en médecine, est à peu près de la même forme que celle du Ricin, un peu
plus petite, ovoïde-oblongue, convexe sur le dos, pourvue d ’un angle ventral
obtus, formé par la réunion de deux plans obliques, d ’un brun ja u nâtre
à la surface ou plus ou moins noirâtre dans les points où sa coucbe
superficielle vient à manquer. L’arille est micropylaire. L’embryon a des
cotylédons foliacés et nervés comme ceux du Ricin et séparant l ’une de l ’autre
les moitiés dorsale el ventrale de l’albumen charnu et huileux. (Dimensions
: feuille : pétiole, 5-8 centimètres; limbe, 8-12 cent., sur 4-6 de
la rge ; stipules, 1 m i l l . ; inflorescence, 5-lOcent. ; pédicelles, 4/2-1 cent.;
fleur mâle, 1 /2 -3 /4 cent, de large ; fleur femelle 1/2 cent.; fruit, 21 /2 cent,
de long, sur 1 1/2 cent, de la rge ; fgraine, 1-1 1/2 cent, de long, sur
3/4-1 cent, de largeur et 1 /2 -3 /4 cent, d ’épaisseur ; arille, 3, 4 mill.)
Le C. Tigl ium est originaire de l’Inde et des régions voisines de l’Asie
et de l ’Océanie tropicales ; il croît à Java, à Dornéo, aux Philippines, etc.,
et il a été introduit aux îles Mascareignes et dans l’Amérique tropicale.
Cultivé dans nos serres depuis la fin du siècle dernier, il y fleurit de
temps à autre, alors même qu’il n ’atteint guère q u ’un demi-mètre de liant;
on obtient assez facilement des pieds en semant les graines du commerce
quand elles ne sont pas trop âgées.
La graine se compose d’un triple tégument qui rappelle beaucoup ce
qui s’observe dans celle du Ricin. Le moyen, qui est le plus épais et le
plus résistant, est formé de nombreux pbytocystes étroits et allongés dans
le sens radial, a cavité très petite et à paroi fort épaisse, brune sous une
faible épaisseur. L’ensemble de 'ce tégument est noirâtre. G’est lui q u ’on
aperçoit quand le frottement a enlevé une [partie du tégument extérieur.
Celui-ci, parcouru par le rapbé, est coloré en jaune fauve par une substance
qui s accumule dans ses phytocystes superficiels. Il est d ’ailleurs possible
de décomposer ce tégument en deux coucbes : la superficielle, à laquelle
se rapporte ce que nous venons de dire, et la couche profonde, plus ou
moins distincte, qui est formée de phytocystesjtoiit particuliers. Toiit ce
tégument se continue avec l ’arille micropylaire, si souvent en partie
détruit sur les graines du commerce. L’arille n ’est en effet que ce tégument
épaissi localement autour du micropyle. Aussi les propriétés de
l ’arille et celles du tégument sont-elles les mêmes : l’un et l’autre re n ferment
une substance âcre, irritante et très sapide. Réduits souvent en
poussière dans les flacons ou sacs qui contiennent des graines, ils provoquent
une irritation de la membrane olfactive, due à une matière rés ineuse
que renferment leurs phytocystes. Le tégument qui est inté rieur à
1 enveloppe noirâtre, formée d ’épais éléments allongés, est le plus mince
DICOTYLÉDONES. 943
et dépend du nucelle ; il est blanc, translucide et formé de phytocystes
qui contiennent de la matière âcre ; il renferme aussi, dans sa portion inférieure,
des trachées émanées de la cupule chalazique. L’albumen et
l’embryon, dont les rapports sont les mêmes ici que dans le Ricin, sont
formés de pbytocystes ricbes en alenrone, en matière grasse, en résine
et en oxalate de cbaux.
C’est, d ’après ce que nous venons devoir, la résine âcre qui est le principe
actif des graines du Croton Tigl ium. L’huile q u ’on en retire de
diverses manières, soit par expression simple, soit par expression avec
intermèdes (eau, eau alcalinisée), ou aidée de l’action de la cbaleur,
soit par dissolution (étber, alcool, essences, sulfure de carbone, etc.),
n ’agirait donc pas avec l ’intensité qu’on connaît si elle était dépourvue de
cette matière. On arrivera donc problablement à reche rcher de préférence
des teintures préparées avec des dissolvants de la matière âcre et qu’on
pourra doser à volonté. On emploie l ’huile comme purgatif drastique à
l ’intérieur, a u n e très faible dose, une ou quelques gouttes, et à l ’extérieur
pour rubéfier la peau et y produire à tous les degrés des éruptions révulsives
et substitutrices. Son application répétée produit même dans la
peau des solutions de continuité, difficiles à fermer, par lesquelles on produit
l ’écoulement de la sérosité amassée dans les membres, principalement
dans les cas d’affections cardiaques.
On dit que les graines du C. oblongi fol ium R o xb . ont les propriétés de
celles du C. Tiglium, de même que celles du Bal iospe rmum polyandrum
(B. mo n ta n um M. kim. — Crotonpolyandr i imKoxa. ) dont les Indiens font
usage commeéyacnanl, etsurtoul celles deVAnthostema Aubryanuml l .Bsy,
Excæcariée du Gabon qui, d’après ce qu’on rapporte, serait le purgatif le
plus énergique de tous ceux que renferme cette famille.
Cascarille ou Chacrille. — kür ihué e à un certain nombre d’espèces du
genre Croton, cette écorce est, on le sait aujourd’hui, celle du C. Elute -
r i a D en n . (Clut ia Elu te r ia L., part.), arbuste ou petit arbre des îles
Dahama. Il atteint 10 mètres de hauteur et a des branches souvent subdi-
chotomiquement ramifiées et portant des feuilles alternes, peu nombreuses,
assez longuement péliolées, ovales-lancéolées, arrondies ou cordées à
la base, longuement atténuées au sommet, entières, ondulées ou irrégulièrement
dentées, vertes en dessus, toutes couverte? en dessous de poils
écailleux peltés, à centre foncé et partout ailleurs d’un aspect bronzé
argentin. Il y a aussi des poils écailleux en dessus, mais bien plus clairsemés.
Les fleurs forment de petites grappes terminales dont quelques
femelles occupent la base. Les mâles ont une corolle à peu près
égale au calice, avec des pétales à bords frangés et une quinzaine d ’étamines
de Croton. Les femelles ont la corolle bien plus courte et un ovaire
ovoïde, surmonté d ’un style à 3 branches plusieurs fois bifurquées. Le
fruit est capsulaire, ovoïde, recouvert de poils écailleux qui lui donnent