pétales, souvent petits, inclus, ne se touchant pas, ou imbriqués dans le
bouton. Les étamines, en même nombre que les pétales, avec lesquelles
elles alternent, insérées comme eux, se composent chacune d’un filet
libre, tantôt court, caché dans l’intervalle des pétales, et tantôt longuement
exsert, et d’une anthère biloculaire, presque globuleuse ou didyme,
plus rarement ovale-allongée, introrse, déhiscente par deux fentes longitudinales.
L’ovaire est surmonté d’un style à deux branches, qui se
séparent l’une de l ’autre à des hauteurs très variables et se terminent
chacune par une extrémité renflée et stigmatifère. Elles alte rnent avec
deux placentas pariétaux, supportant des ovules anatropes, disposés sur
plusieurs rangées à l’âge adulte. Ils sont en nombre indéfini ou très peu
considérable : ce qui, avec les caractères tirés de la forme et de la longueur
du réceptacle, du calice et de l ’androcée, a principalement servi â
dist inguer plusieurs genres que nous ne conservons que comme sections.
Le fruit (fig. 239G), couronné du calice persistant, et souvent des restes
de la corolle et de l ’androcée, est une baie dont la pulpe renferme des
graines en nombre variable. Celles-ci ont un tégument superficiel, charnu
ou pulpeux, et une enveloppe plus profonde, festacée, sous laquelle se
trouve un albumen cbarnu, logeant vers son sommet un petit embryon
cylindroïde. Les Groseilliers sont des arbustes inerraes ou chargés de
glandes, d’aiguillons. Leurs feuilles sont alternes, pétiolées, simples,
entières ou découpées d’une façon variable, â stipules nulles, ou membraneuses
et adnées au pétiole. Leurs fleurs sont solitaires, fasciculées, ou
plus souvent réunies en grappes placées chacune dans l ’aisselle d’une
bractée, et le pédicelle est f réquemment chargé de deux ou d’un petit
nombre de bractéoles stériles. Les espèces connues du genre, au nombre
d’une cinquantaine, habitent les régions tempérées de l’Europe, de l’Asie,
de l ’Amérique boréale tempérée et de la région andine de l’Amérique
australe ; elles ont été partagées en un certain nombre de sections.
Nos Groseilliers rouge, blanc et noir appart iennent à la section Ribe-
s ia ; la portion évasée de leur réceptacle est campanulée ou tubuleuse.
Leurs étamines ont des filets courts, et leurs branches inermes portent
des feuilles plissées en vernation et des fleurs en grappes. Les Sympho-
calyx, espèces souvent ornementales, ont un réceptacle étiré en long tube,
des étamines à filet inclus, des rameaux inermes, des feuilles convolutées
dans le bourgeon et des fleurs en grappe. Les Robsonia ont de plus
grandes fleurs, à tube également allongé, de longues étamines exsertes,
des fleurs solitaires ou en petit nombre, et leurs tiges, leurs rameaux, de
même que leurs fruits, sont cbargés d ’aiguillons. Enfin, nos Groseilliers
dits à maquereaux servent de type à la section Gros sular ia, qui a aussi des
fleurs solitaires ou peu nombreuses, mais des fruits inermes et des aiguil lons
de deux sortes : les uns distribués çà et là sur la surface des r a meaux;
les autres développés en nombre défini, avec une certaine régularité,
au niveau des coussinets qui supportent les feuilles. En somme.
les Groseilliers peuvent être définis : des Saxifragacées à fruit charnu et
pulpeux. On les a aussi comparés aux Cactus, dont ils se rapprochent j u s qu’à
un certain point par le fruit ; mais ils n’en ont pas le périanthe à
folioles en nombre indéfini et les tiges charnues.
Le Groseillier à grappes {Ribes r^ubrum L. — R. officinale Dum.)
(fig. 2390-2395) a de petites baies globuleuses, en grappes, succulentes,
acides et qui renferment des acides citrique et malique. Rouges ordinairement
à l’état sauvage, elles varient du rose au blanc et sont dans ce
dernier cas moins acides. On les sert sur nos tables et l’on en prépare
des confitures, des gelées et un sirop rafraîchissant, souvent administré
Fig. 2396. — Ribes Uva-crispa.
Fruit.
F ig. 2397. — Ribes n ig r um .
Inllorescence.
aux fébricitants. La plante est commune à l ’état sauvage dans nos bois
marécageux, les buissons et les haies.
Le G. noir {Ribes n ig r um L.) (fig. 2397) ou Cassis, Cassissier,
Cassier des Poitevins, a des fruits globuleux, mais un peu plus gros,
noirâtres, très odorants, comme les feuilles. Il n’existe chez nous qu’à
l’état de culture. Ses baies servent à p réparer le Cassis, sorte de ratafia
aromatique, digestif et apéritif.
Le G. à maquereaux {Ribes Uva-crispa L. — R. spinosum L a m k . —
R. Cros sularia L.) (fig. 2396) est une petite espèce buissonnante, à
branches diffuses, à coussinets le plus souvent munis, au-dessous de
l’insertion des feuilles, d’aiguillons simples ou plus ordinairement t r i -
partites, très rigides. Leurs fleurs sont solitaires ou en petit nombre
et très brièvement pédicellées ; il en est de même de leur fruit, relativement
volumineux, entouré du réceptacle oblong ou subglobuleux, veiné.