dues SOUS le nom de Ciguës et c’est à ce titre qu’elle intéresse la médecine,
car elle n’est pas employée comme médicament. Ce qu’il importe,
c’est de la distinguer, de même que la précédente, du Persil et du Cerfeuil,
et c’est ce qu’on a essayé de faire à l’aide de la forme des feuilles et
de leurs divisions, de leur teinte, de celle des fleurs, etc. Toutes ces
différences sont difficiles à retenir et à constater ; les caractères tirés des
fleurs et des inflorescences ne peuvent servir quand les plantes sont en
feuilles seulement. 11 n’y en a qu’un bon pour la pratique, c’est l ’odeur.
Jamais on ne pourra confondre, même dans l ’obscurité, le parfum aromatique
et si connu du Cerfeuil ou du Persil , avec la senteur fétide et
nauséeuse de la Grande ou de la Petite Ciguë.
Les Ciguës aquatiques autres que le Cicuta virosa sont des OEnanthe.
Fig. 2876, 2877. —• OEn a n lh e P h e lla n d r ium . Fruit entier et coupe transversale.
et ce genre est très voisin des Æth u sa . Il a des fleurs à sépales aigus, à
corolle et à androcée d’Etbuse, et des fruits à large commissure, dont
toutes les nervures principales sont épaisses, prismatiques, formées intér
ieurement de tissu blanc, dit subéreux. Il n ’y a point de carpopbore, et la
graine est plane en dedans. Ce sont des berbes glabres, habitant ordinairement
les marais, à racines fibreuses ou fasciculées et tubéreuses.
Leurs feuilles sont pennées ou décomposées, ou réduites à un pétiole
(istuleux. Les principales de nos espèces indigènes sont la Phel landre ou
Phel landrie {OEnanthe Phel landrium L . — OE. aquatica L am k . — Phel la
n d r ium aquat icum L.) ou Fenoui l d’eau, Ciguë d’eau, Mil le feuil le à
feuilles de Coriandre (fig. 2876, 2877), herbe vivace, à rhizome iistuleux,
plongeant dans la vase et chargé, au niveau de chacun de ses noeuds,
d ’une couronne de racines adventives, plante dont le fruit oblong, atténué
au sommet (long de 3 , 4 mill imèt res), non aromatique, a été préconisé
contre l’asthme et la phlhisie ; plante vantée aussi comme diurétique et
antidia rrhéique, mais vénéneuse et qui fait parfois péri r le bétail ; la
Pensacre ou OEn a n t h e safranée {Pimpin, Persil lai teux , Porsacre), qui
est VOE. crocata L. {OE. lus i tanica Bro t . ) , espèce de nos marais, qui
doit son nom à la couleur de son suc, poison violent, produisant des
phlegmasies du tube digestif, du délire, des convulsions ; espèce souvent
mortelle, d’autant plus dangereuse que ses grosses racines fasciculées,
fusiformes et blanches [Navettes), ont d’abord une saveur douce et aromatique
et peuvent paraître comestibles; le Per si l des marai s ou OEnanthe
fistuleuse, Cousse, Jonc odorant, Chervi des marai s , qui est \’0E. fistu-
losa L., espèce très vénéneuse, jadis vantée contre la gravelle, les hémor roïdes,
la scrofule, etc.; et secondairement les OE. a p i i fo l ia ,La ch en a l i i ,
inc ras sans , peucedani fol ia, toutes plantes suspectes ou vénéneuses.
Thapsia.
Les Thapsia sont des Ombellifères-Daiicées, dont les fleurs ont des
sépales peu développés, des pétales à sommet infléchi et faussement
émarginés ou 2-lobés, et dont les ffuits ovales-oblongs sont surmontés do
stylopodes coniques, déprimés, marginés ou à bords ondulés. Les méricarpes
sont comprimés sur le dos, à côtes secondaires latérales largement di latées
en ailes, les dorsales linéaires ou étroitement aliformes. Les nervures
primaires sont filiformes et , à peine proéminente s. La graine a sa face
plane dans les Thapsia proprement dits et plus ou moins concave ou â
bords involutés dans ceux que l ’on a nommés Elæosel inum. Ge sont des
herbes vivaces ou dicarpiennes, à feuilles décomposées-pennées, avec des
segments incisés-pinnatifides ou sétacés ; à
ombelles composées, avec les involucres et
les involucelles formés presque toujours de
bractées nombreuses, ou plus rarement en
petit nombre ou nulles.
L’espèce aujourd’hui employée dans la
médecine européenne est le T. garganica L.
( 7 \ decussata L ag.) (fig. 2 8 7 8 , 2 8 7 9 ) , belle
plante de la région méditer ranéenne, à divisions
des feuilles très nombreuses, ovales-
lancéolées, étroites, glabres, à pétiole dilaté
infér ieurement en une gaine membraneuse,
laquelle subsiste seule dans les feuilles supérieures.
(Dimensions : la plante fleurie,
Fig. 2878.— Thapsia garganica,
Fruit.
5 0 - 9 0 cent imèt res ; feuilles, 8 0 - 4 0 cent . ;
inflorescence, 2 0 - 2 5 cent, de diamètre;- fruit, 2 , 2 1/2 cent, de long, sur
1 1 / 2 , 1 3 / 4 cent, de large et 1 / 4 cent, d’épaisseur.) Gette plante est surtout
abondante dans le nord de l’Afrique. Son nom arabe de Bo u -n e fa (père de
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