sur les bourgeons par la piqûre d ’un Hyménoptère, le Diplolepis Gallæ
tinclorioe. Dans le bourgeon attaqué el hypertrophié, qui a pris la forme
d’une sphère à pied court, chargée de saillies obtuses ir régulièrement disposées
et représentant les écailles du bourgeon hypertrophiées et déformées,
on peut trouver une larve ou mie nymphe de l’insecte ; ou bien
celui-ci est sorti cà l’état parfoit; et la galle vidée, dite galle blanche,
jirésente à sa surface, en un point variiible, l’orifice circulaire de sortie.
La larve s’étant principalement nourrie de l’amidon qui abondait dans
la galle, surtout vers le centre, on conçoit que la galle blanche soit
cà poids égnl devenue plus ricbe en matières astringentes que les galles
intactes. Celles-ci portent dans le commerce le nom de galles bleues,
noires ou vertes. Elles sont très astringentes : ce q u ’elles doivent à la p ré sence
de l’acide gal lotannique (30 à 70 pour 100) et de l’cacide gallique
(3 ou plus pour 100). Elles renferment aussi des matières résineuses et
sucrées. Outre leur emploi médical en nature , elles servent â préparer
les acides gallique et tannique, à la fiibrication de l’encre, îiu tcamiiigedes
pean.v et à la teinture.
3. Le Chêne-liège {Quercus Suber L.), espèce de la région méditerranéenne,
à feuilles ovales-oblongues, entières ou dentées-mucronulées,
chargées en dessous d ’nn épais duvet blancbâtre, et à glands solitaires ou
géminés, dont le pédoncule est court, renflé, et dont la cupule a une base
conique, cTvec des écailles courtes, oviiles-aiguës, tomenteuses, subétalées,
est important par la production du liège (p. 320), dont les usages
sont si nombreux. Le Q. occidentalis J. Gay a été spécifiquement distingué
du Q. Suber , principalement parce que ses fruits mettraient deux
ans à m û r i r ; mais cette espèce ne saurait être conservée.
4. Le Chêne au Kermès {Quercus coccifera L.), espèce méd ite r ra néenne,
a des feuilles ovales ou oblongues, denlées-épineuses, avec les
deux faces glabres, et des glands subsessiles ou courtement stipités, à
cnpule dont les écailles ovales-lancéolées, courtes, couvertes d ’un duvet
cendré, sont ouvertes ou un peu étalées au sommet. Gette plante nourrit
le Kermès animal {Kermes ll icis), encore appelé à tort K. végétal.
5 . Le Chêne-Quercitron {Quercus t inctoria B a r t r . ) , ou Chêne noir ,
espèce de l ’Amérique du Nord, haute de 20 à 30 mètres, à feuilles ovales
ou obovales, découpées en un petit nombre de grands segments tr iangulaires,
eux-mêmes inégalement dentés, mucronés ; glabres ou finement
pubescentes en dessous, et pourvues d ’un long et flexible pétiole, a de
longs chatons mâles à fleurs 3 -5 -an d re s , et des fruits ordinairement rap prochés
au nombre de 2-4, sur le bois de l ’année précédente, avec un
gland ovoïde-globuleux, apiculé, et une cupule hémisphérique, courtement
conique à la base, chargée d’écailles lâchement apprimées et finement
duveteuses. Son écorce, outre ses usages industriels, notamment pour la
teinture en jaune des laines et des soies, se substitue à l ’écorce du
Q. Robur comme médicament astringent. Elle renferme, dit-on, des
acides tannique et gallique, et son véritable principe colorant, jaune,
cristallisable, le querci t r in. On substitue aussi an Q. Robur, en Amérique,
le Q. alba L., ou White Oak, Valley Oak, que l’on préfère même
au quercitron comme médicament astringent.
Parmi les autres Gliênes u tile s , citons seulement les espèces européennes
à glands doux et sucrés, telles que les Q. Rallota D e s f . , qui a
passé pour servir à fabriquer le Racahout des Arabes, et le Q. I lex L.
{Q. cal icina P o i r . ) , ou Yeuse, Quesne, Chêne vert; puis celles qui portent
souvent des galles astringentes, mais de qualité fort in fé r ieu re , comme
les Q. Toza Bosc, Ægi lops L., Cerris L., humi l is L am k , etc.
Tout le monde connaît les divers usages des Ghâtaigniers {Castanea) et
des Hêtres {Fagus), des Bouleaux {Retula) et des Aunes {Alnus) , des Gou-
driers {Corylus) et des Gbarmes {Carpinus) (fig. 138). Nous ne ferons
qu’indiquer en passant : le fruit comestible du Ghâtaignier commun
{Castanea vulgari s L am k . — C. sat iva Mi l l . — C. vesca Gæ r t n . )
(fig. 688) ; la sève sucrée et fermentescible du Bouleau blanc ( Retula
.... ^ ^
Fig. 2827-2829. — Myrica Gale. Fleur mâle ; fruit entier et coupe longitudinale.
alba L.) et de quelques espèces voisines; l’buile du Noisetier commun
{Corylus Av e l lana L.) et celle des faînes, fruits du Hêtre {Fagus sylvatica
L.)(fig. 689). Outre ses usages domestiques, cette huile est proposée
actuellement pour remplacer dans certains cas l’iiuile de foie de morue.
La créosote du goudron de Hêtre joue aussi de nos jours un assez grand
rôle en thérapeutique, dans le traitement des maladies de poitrine.
Les My r ica ou Giriers n ’appartiennent q u ’avec doute à cette famille, oû
ils forment en majeure partie une série des Myricées, caractérisée p r in cipalement
par un ovaire uniloculaire à placenta basilaire, supportant uu
seul ovule orthotrope, à micropyle supérieur. Ge sont des arbustes, souvent
odorants, à feuilles alternes, à fleurs en cbatons, dioïques ou ra re ment
monoïques, et qui habitent toutes les régions chaudes et tempérées
des deux mondes. Gomme celles des Bouleaux et des Aunes, leur écorce
fournit par la distillation une buile pyrogénée qui a l’odeur du fin cuir de
Russie et sert, dit-on, à le prép a re r . Geci s ’applique, entre autres, à
notre M. Cale L. (fig. 2827-2829), dont les feuilles odorantes sont substituées
au houblon en Suède et au tabac en Norvège. Le péricarpe d ’un
grand nombre d ’espèces développe, dans sa substance charnue et à sa su r face,
une cire (p. 274) qui ressemble de loin à celle des abeilles. Le M. ce