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904 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
de la chaux ou des cendres de végétaux, c’est-à-dire la lliipta, qui se mélange
cà la Coca q u ’on veut mâcher. Avec ou sans cette addition qui rend la
feuille plus sapide, l ’usage de la Coca suspend la fatigue, la faim et la soif.
D’ailleurs les Indiens emploient la feuille en nature ou en infusion, comme
tonique, antinévralgique, antihémorragique, pour tra ite r les contusions,
les ulcères, l’asthme, les coliques, la ja u n is se , l’hypocondrie, etc. En
Europe, quelques praticiens ont cabsolument contesté les propriétés de la
Coca; elle est cependant génércTlement regardée comme activant la n u tr ition,
comme un anesthésiant des muqueuses buccale et stomacale, comme
accélérateur des sécrétions salivaire et intestinale et même rénale, comme
salutaire dans les cas de stomatite, d ’angine chronique, de diathèse
urique, scrofuleuse, etc., et principalement comme médicament d ’épargne,
agissant à la façon du café, du thé et du maté. A forte dose, la Coca produit,
dit-on, une sorte d ’ivresse; son action a été comparée alors à celle
de quelques Solanées vireuses, telles que le tabac. La cocaïne est soluble
dans l’alcool et dans l ’étber, et l’on prépare chez nous avec les feuilles
des extraits, des infusions, des sirops et des vins médicinaux.
Les E. hondense K. et a r eo la tum L. s’emploient en Colombie comme
médicaments toniques. Leur fruit sert à p rép a re r un sirop purgatif qui se
prescrit contre les maladies de la peau. Au Brésil, on emploie l ’écorce de
VE. suberosum A. S.-H. comme astringente, tandis q u ’au contraire les
racines de VE. campestre A. S.-H., vulgairement Cabello de negro, se
prescrivent comme évacuantes. Il y a aussi u n E . a n g u i fu g um Ma r t . , dont
le nom indique les propriétés spéciales et qui remplace le Cainça.
Les Hugonia sont recherchés dans l’Inde comme médicaments, notamment
VH .M y s t a x L., préconisé à la fois comme résolutif, alexipharmaque,
vermifuge, diurétique, sudorifique, tonique et stimulant. A
Maurice, VH. ser rata L amk (fig. 187, 298) passe aussi pour tonique et
sudorifique.
PO L Y G A L A G É E S
Cette famille est formée de plantes à fleurs irrégulières , polypétales,
souvent 8 -an d re s , plus rarement 3-5-andres, à gynécée supère dont
l’ovaire est le plus souvent biloculaire, plus ra remen t 1- ou 3-5-loculaire.
Presque toujours les loges ovariennes sont uniovulées,rit l ’ovule descendant
a le micropyle supérieur et extérieur. Le fruit est sec ou cbarnu, et
les graines sont rarement dépourvues d ’albumen, souvent arillées. Ce
sont des plantes herbacées ou ligneuses, à feuilles alternes ou opposées,
sans stipules, à fleurs solitaires ou souvent réunies en inflorescences
indéfinies.
Cette famille renferme à la fois des plantes astringentes, des végétaux
évacuants, des espèces à suc laiteux, à matière colorante, etc. Elle a été
partagée en trois séries, de la façon suivante ;
I. P o l v g a l é e s . — Ovaire à deux loges, ou à une seule loge, par avortement
de la postérieure, et ra remen t à trois loges. Un seul ovule descendant,
inséré dans l’angle interne. Fruit sec ou charnu. Embryon pourvu ou
dépourvu d ’albumen.
Genres ; Poly gala {Salomonia ), Mu r a l t ia , ? PJilebotoenia, Mundt ia,
Mo n n in a , Comesperma, Secur idaca, Carpolobia, ? Tr igonias trum.
II. X a n t h o p h y l l é e s . ■— Ovaire uniloculaire, à placentas pariétaux.
Ovules 2-00 . Fruit charnu. Embryon pourvu ou dépourvu d ’albumen.
Genre Xanthophy l lum.
I I I . K r a m é r i é e s . — Fleurs résupinées. Pétales 3-4, postérieurs. Étamines
3-5, postérieures. Ovaire uniloculaire, accompagné de 2 grosses
glandes antéro-latérales. Ovules 2 , collatéraux. F ru it sec, indéhiscent,
monosperme. Embryon dépourvu d’albumen.
Genre Krame r ia.
P o ly gala.
Les fleurs irrégulières des Polygala (fig. 2621-2625) ont un réceptacle
convexe sur lequel s’insère un calice de 5 sépales, fort dissemblables,
imbriqués en quinconce. Les 2 sépales intérieurs sont ordinairement bien
plus grands que les autres, insymétriques, colorés, et ils sont rejetés^en
dehors de chaque côté de la fleur épanouie, représentant ainsi ce qu’on
a appelé les ailes. La corolle, tout aussi irrégulière, est lormée d e 5 pétales,
alternes avec les sépales, imbriqués de telle façon, que les deux postérieurs
recouvrent l’antér ieur , plus grand que les autres et en forme de
carène, de casque, de capuchon, etc. Son sommet est entier, bi- ou trilobé
et porte souvent vers son extrémité une crête dorsale, lobée ou divisée
d ’une façon variable. Les pétales postérieurs sont plus petits ou peuvent
man q u e r ; mais c’est là le fait le plus ordinaire pour les deux péfoles
latéraux qui, lorsqu’ils existent, sont généralement réduits à de minimes
languettes. L’androcée est ordinairement 8-andre. Sauf à leur base où ils
peuvent être absolument monadelphes et adhérer même à la base de la
corolle, les filets sont unis en deux faisceaux latéraux égaux, et leur sommet
libre supporte une anthère de forme variable, introrse,^ déhiscente
vers son sommet par une ouverture de formes très diverses. L anthère est
souvent aussi garnie de poils, vers son sommet et surtout vers sa base.
Le gynécée est libre, pourvu à sa base d ’un disque de forme variable,
mais le plus souvent ir régulier ; il se compose d ’u n ovaire comprimé sur
les côtés, â deux loges, antérieure et postérieure, surmonté d’un style
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