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La meilleure vanille est celle du Mexique, ou V. lec. Elle est givrée,
c’est-à-dire couverte de cristaux blancs, aciculaires, de vani l l ine, la substance
qni lui donne son parfum. Son péricarpe épais et b run est parcouru
par des faisceaux tibro-vasciilaires grêles. Son parencbyme renferme en
abondance des gouttelettes d’buile, des grains résineux, des cristaux
d’oxalate de cbaux, parfois de la vani l l ine cristallisée. Dans la Vanille
du Mexique, les pbytocysies des rangées extérieures du parencbyme peuvent
porter des raies in ter rompues, qui sont ordinairement continues et
spiralées dans la Vanille du Brésil.
La Vanille bâtarde (V a n ü l a s ima ro u n a ) a des fruits plus grêles, plus
courts, moins cbarnus et non givrés; nous ne savons si elle est produite,
comme on l’a dit, par le V. aromat ica Sw. Scbiedela nomme V. sylvest ris.
On attribue au V. Pompona S c i i ie d e la production des vani l lons,
gousses épaisses, aplaties (longues seulement de 12-20 cent., sur 1 1 / 2
cent, de large), un peu molles, visqueuses, et d’un parfum beaucoup
moins intense et moins fin que celui de la véritable Vanille.
Celle-ci est aromatique, stimulante, aphrodisiaque, dit-on ; elle a été indi quée
comme remède de l’bystérie, de l ’éclampsie et de plusieurs autres
névroses. Elle est aujourd’bui plus usitée en parfumerie qu’en médecine,
et sert surtout à aromatiser certaines préparations, comme le chocolat,
les crèmes, les pastilles de Vichy, etc.
Quelques autres Orchidacées, notamment le Leptotes bicolor, ont le
péricarpe aromatique après sa complète maturité (Morren).
Les Angroecum, belles Orchidacées des îles orientales de l’Afrique
tropicale, ont parfois les feuilles parfumées. Le F a h am de Bourbon et de
Maurice e s t l ’A. f ra g ra n s Dup.-Tii., espèce épiphyte. Ses feuilles coriaces
servent à préparer des infusions parfumées, digestives, sudorifiques, stimulantes;
on les a vantées contre la phtisie et d’autres affections pulmonaires.
Leur odeur est analogue à celle du Coumarouna (p. 658). Elle
est peut-être due à de la coumarine, et se retrouve dans quelques-unes
de nos Orchidacées indigènes, surtout quand elles sont sèches, comme
VOrchis purpurea et VAceras antropophora. D’autres, parmi nos espèces
communes, ont, au contra ire, une odeur fétide, comme le S a ty r ium h i r c
inum L., jadis vanté comme antispasmodique et aphrodisiaque. Le Gyni-
nadenia conopsea Bioii. (Orchis conopsea L.) a été recommandé contre
l’épilepsie; ÏEpipac t i s lat i fol ia Sw., comme vulnérai re; de même, les
Neottia ovataVdcii. e lNidus -av i s Ricii. Aux Antilles, VE. obtus i fol ium W.
est recherclié comme vermifuge. Les Chinois disent aussi active que le
Kosso, contre les helminthes rubanés, une Orchidacée dont ils emploient
les bulbes sous le nom de ï ïubi - tchago. k\x Japon, on fait venir du Nippon
oeniTaWYoaniajaponicaMk.xin. comme remède de la gonorrhée.
Les Cypr ipedium ou Sabots de Vénus se distinguent des autres Orchidacées
par leur androcée diandre, et souvent aussi par l’union des deux
sépales postérieurs de leur périanlbe extérieur. Il y en a une espèce
en France dans les montagnes, le C. Calceolus L. ; on l ’a vanté contre
l’épilepsie. De même en Sibérie, le C. g ut tatum Sw. Plusieurs espèces
américaines ont été substituées à la Serpentaire (p. 1171). Les Orchidacées
ne fournissent de nos jours que très peu de médicaments.
AROIDACEES
Cette famille considérable n ’a en médecine qu’une importance secondaire.
Elle tire son nom de celui des Gouets (Arum) , dont une espèce,
l’A. ma cu la tum L. (Pied-de-veau, Ciraude, Religieuse) (fig. 3474-3478),
est très commune dans notre pays. Ses fleurs, qui paraissent au printemps,
sont réunies en un épi ou spadice (p. 81), dont l ’axe porte à sa base
une large bractée, ou spathe, en forme de cornet. Ces fleurs sont unisexuées.
Celles qui occupent la base de l’axe sont femelles et représentées
par un grand nombre d ’ovaires nus, sessiles, insérés dans un ordre spiral et
munis, sur une petite dépression apicale, d’un bouquet de papilles stigmatiques
(p. 152). Ils sont unilocnlaires et contiennent un placenta pariétal,
relégué dans la portion inférieure de la loge et portant un petit nombre
d’ovules ascendants ou presque transversaux, orthotropes, ent re lesquels
le placenta est couvert de poils papilleux. Au-dessus de ces fleurs s’en
trouvent immédiatement d’autres, disposées de même, mais sur une faible
épaisseur, et qui sont des fleurs femelles stériles, formées d’nn ovaire
plein, surmonté d’un long style subulé. Plus haut encore, lei fleurs
mâles forment, sur une certaine hauteur de l’axe, comme les fleurs
femelles, une sorte de manchon cylindrique. Ghacune d’elles est représentée
par une grosse anthère dressée, presque sessile, basifixe, tétra gone,
creusée de 4 logettes pleines de pollen, et s’ouvrent finalement
par deux fentes à par ti r du sommet. Au-dessus sont encore des fleurs
stériles, représentées chacune aussi par une masse subulée ; après quoi l’axe
se rétrécit un peu, pour se terminer plus haut en une tige claviforme
et charnue. Le fruit est multiple; il est formé d’un nombre variable de
baies, rapprochées en épi et contenant un petit nombre de graines dont
l’embryon occupe la portion supérieure et presque centrale, entouré d’un
albumen farineux. G’est une herbe vivace des bois, à rhizome court,
riche en fécule, chargé de racines adventives et de bourgeons développés
en rameaux aériens ; portant, outre le spadice, des feuilles alternes,
rapprochées, sagittées, complètes, c’est-à-dire dont le pétiole se dilate
inférieurement en gaine. Cette plante n ’est guère employée en médecine,
quoiqu’on l ’ait recommandée comme évacuante. Son suc est caustique,
vénéneux ; il e,st vrai que son principe actif est volatil et disparaît en
majeure partie par l’action de la chaleur et la dessiccation. Alors la fécule
dont abonde son rhizome, peut être employée, dit-on, à divers usages
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