oblongues-elJiptiques, atténuées au sommet et subacuminées, à base atténuée
régulièrement ou plus ou moins insymétriquement, glabres des deux
côtés, penninerves, avec les deux premières nervures secondaires naissant
près de la base. Ses fleurs sont dioïques : les mâles 2 , 3-andres. Ses bractées
florales sont arrondies, sessiles et attachées
par le centre. Les chatons de fruits, pins volumineux
que ceux de l’espèce précédente, ont jus -
qn à 25 millimètres de long, sur 8 millimètres
de large. Cette plante croît à Java, à Sumat ra,
à l imo r , aux Célèbes, aux Philippines et jusque
dans la Chine méridionale. Ses fruits renfer ment
de I’buile essentielle et du pipér in, mais
on ne sail dans quelle proportion. De Java on
l’envoie en Europe par Singapour. II en vient
aussi, mais en moindre quantité, de Rbio. On
l ’emploie peu aujourd’hui en médecine; il est
surtout usité comme condiment et pour la thé rapeut
ique vétérinaire. Sa racine aromatique est
un remède favori des Indous, des Persans et des
Ar ab e s , sons le nom de pipal i -niula (d’où le
nom moderne de pipl i -mûl ) .
5° Malico {Piper angus t i fol ium R. et P a v .
— P . elongatum V a h l . — P . granulosum. R. et
P a v . — Stcffensia elongata K. —- Ar ta n th e
elongata Miq . ) . C’est un arbuste haut de 2 à
3 mètres, à branches cylindriques ou obscurément
quadrai!gulaires, avec des noeuds fortement
renflés, les entre-noeuds jeunes couverts
de poils courts, les anciens devenus glabres.
Les feuilles ont un très court pétiole et un limbe
ovale-oblong, très insymétrique à la base, obtus
d’un côté, auriculé de l’autre, à sommet plus ou
moins longuement acuminé ; penninerve, vert en
dessus, un peu plus pâle ordinairement en dessous,
à veines anastomosées en un réseau tesselé
à mailles fines, très nombreuses et très nettes,
Fig. 2418. — P ip e r a n g u stifo
lium . Feuille.
fort saillantes en dessous, toutes chargées de fins poils tomenteux qui
se couchent sur les mailles du réseau. Les chatons sont latéraux, allonges,
cylindriques, peu rigides, arqués, jaunes et formés de petites fleurs
hermaphrodites, 2- i -andres. L’ovaire est" court, et le style, également
cour t, est partagé en trois branches stigmatifères étroites, récurvées.
Les biactées axillantes des fleurs sont peltées, stipitées et laciniées-
frangées sur les bords. Le fruit est très petit, à peu près sec et indéhiscent.
Cette espèce croît dans les forêts humides de l ’Amérique du Sud, au
Pérou, en Bolivie; dans l’Équateur, la Colombie, le Venezuela et le Brésil.
On la cultive quelquefois dans ces régions. Ses feuilles varient beaucoup
quant à leur largeur, les saillies de leurs nervures et la taille de l’aur i-
cule de la base qui peut même totalement disparaître. (Dimensions :
feuilles, 10-50 centimètres; pétiole, 3-12 mill.; chatons, 6-15 cent.)
Les feuilles du Matice (fig. 2418) s’emploient contre la blennorrhagie et
contre quelques autre s phlegmasies des muqueuses, notamment de celles du
poumon et des bronches. Elles sont exportées par Panama. Elles renfer ment
une essence odorante et volatile qui laisse par le refroidissement
déposer une sorte de camphre, du tannin, un acide dit ar tanthique et une
résine analogue au pipérin et an cubébin.
On a substitué au Matico le Piper lanci fol ium H. B. K. {Ar tanthe lan-
cifolia Miq. ) , de la Colombie, et le P. adu n cum L. {Artanthe adunca
Miq. ) , largement répandu dans l ’Amérique tropicale sous le nom de
Nhandi , et qui, dès le milieu du dix-septième siècle, avait été indiqué par
Pison. Son fruit sert aussi aux mêmes usages que les Cubèbes.
Comme espèce d’importance secondaire, nous citerons :
6" Kawa, Ka v a - k a v a ,Ai c a , Awa - i ra i {Piper methysticuin F o r s t . , nec
Lamk. — Macropiper lat i fol ium Miq . — M. methyst icum H o o k , et A r n . ) .
C’est une espèce dioïque, à grandes feuilles longuement pétiolées, ovales-
arrondies, profondément cordées à la base et brièvement acuminées au
sommet, II-'13-nerves à la base, membraneuses, avec les nervures finement
pubescentes. Les chatons mâles sont courts relativement aux feuilles et ont
des fleurs diandres. Les baies sont sessiles et le style est très court. Cette
espèce a d’abord été célèbre pour la liqueur enivrante qu’elle fournit aux
habilants des îles Sandwich, de Noukahiva, etc. Cette boisson a été qualifiée
de « mortelle » (Cuzent); et d’autre part, on a assuré (O’Rorke) qu’à
part l’abus qu’en font certaines personnes, c’est une boisson qui peut être
fort utile, procure un sentiment de bien-être, un sommeil calme. On la
prépare en mâchant la racine sèche, et elle n ’est pas alcoolique, car elle se
consomme immédiatement. On dit aussi que l’abus du J iawa produit des
aifections cutanées rebelles. Mais c’est un adjuvant puissant pour le t ra i tement
des affections syphilitiques, un sudorifique utile, proposé aussi
contre la blennorrhagie et d’autres aifections catarrhales. La plante renferme
un principe cristallin, Xaméthystic ine ou kawaine, une résine âcre,
jaunât re, de la gomme, des sels, etc.
7» Bétel {Piper Belle L. — P. Me lami r i L. (part.) P. Me lamir i s
Lamk . — Chavica Belle Miq. — C. a u r iculata Miq. — Ar tanthe h e x a -
gyna Miq. ) . C’est une plante gr impante, à racines adventives et à
feuilles cordées-ovales, acuminées, souvent un peu insymétriques à la
base, 5-7-nerves, glabrès, d’un vert foncé en dessus et pâle en dessous.
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