à semences blanches. Il est surtout expédié en Chine par te rre et par mer
et secondairement cà Constantinople, où on le falsifie. Il y en a de très bon,
riche en morphine, notamment la sorte appelée dans le pays terialce-
arabi s tani , qui est récoltée dans le Bas-Tigre et dans les provinces de
Kermau et Mazanderan ; mais il y en a aussi beaucoup de médiocre, notamment
depuis une dizaine d’années que l’importation en Europe s est
fort accrue,
Üo p ium de Vlnde se récolte sur le Pavot b l a n c , ordinai rement en
février et mars , notamment à Agra, Bebar, Bénarès, Stolkar, au Punjab,
au Népaul. Les incisions sont faites verticalement ou plus rarement dans
d’autres directions, avec un petit couteau spécial à trois ou quatre lames
parallèles, le nushtar . Cet opium est souvent enrobé dans une poudre
formée de débris de Pavot, et renferme ordinai rement de 4 à 9 pour 400
de morphine. Les 9/10 environ de cet opium sont consommés par les
Chinois, qui en ti rent aussi beaucoup (pour une somme annuelle de 25 à *
30 millions environ) de l ’Asie Mineure, de la Pe r se , etc.
L ’o p ium de Chine est extrait d’un pcavot à fleurs blanches, avec un
canif cà trois branches et par des incisions verticales (Thorel). Ou en
Labrique un extrait aqueux qui est consommé dans le pays, principalement
par les fumeurs; cette culture a été longtemps officiellement prohibée.
L’opium extrait des tiges, feuilles, etc., des Pavots, et que les anciens
employaient, croit-on, presque exclusivement, est le meconium.
Les principaux alcaloïdes de l’opium sont ; la morphine, la thébaïne,
la codéine, la narcotine, la pseudo-morphine, la pcapavérine, la narcéine,
la méconidine, la cryptopine, la rhoeadine, la codamine, la laudanine,
la protopine, etc. Il renferme en outre de l’acide méconique, de l’acide
lactique (tbébolactique), etc., etc.
C’est à la présence d’une certaine quantité d’opium que les fruits ou
têtes du P . doivent leurs propriétés calmantes, et ils sont
parfois très riches en principes narcotiques. On n ’emploie guère que
ceux du Pavot blanc. Ils sont, dans beaucoup de pays, ovoïdes et de grosseur
moyenne ; mais à Paris on recherche surtout les grosses têtes dépr i mées
de la forme nommée par Guibourt Papaver a lb um depressum, qui
se cultive à cet effet dans la plaine d’Aubervilliers jusqu’à Gonesse.
Les graines du Pavot sont riches en matière grasse, contenue dans les
éléments de l’albumen. C’est là surtout ce qui les rend alimentaires poui
certains animaux. On n’extrait guère cette huile blanche ou d’oeillettes
que des semences du Pavot noir (fig. 2308, 2309), cultivé en grand à cet
effet dans le nord de la France, en Belgique, en Allemagne. Cette huile
se substitue dans une proportion effrayante à l’huile d’olives. On l’emploie
aussi à tort à la fabrication des emplâtres, savons, liniments, etc. Elle est
plus lourde que l ’huile d’olives (rapport : ); elle est toujours liquide et
ne forme qu’aux temps de gelée un dépôt do ma rga r ine ; elle est plus
fluide et plus pâle que l’huile d’olives.
Coquelicot.
Le véritable Coquelicot ou Pavot rouge sauvage est le Papave r Rhoeas
L. (fig. 2315-2319), plante d’origine austro-orientale, probablement introduite
avec les céréales dans nos champs, où elle se comporte comme une
espèce annuelle. C’est une herbe, haute de 30 à 80 centimètres, toute
chargée de poils rudes, à feuilles alternes, étroites, profondément pinna-
tifides, à lobes allongés, inégaux, incisés-dentés, aigus ; à fleurs terminales,
solitaires. Les sépales, chargés de soies rudes, sont fugaces. Les
Fig. 2315-2319. — Pa p a ver Rhoeas. Fleur entière et coupe longitudinale; fruit;
graine entière et coupe longitudinale.
quatre pétales, sont obtus, à onglet court, les extérieurs surtout plus larges
que longs, sont d’un rouge vif à l’état sauvage, avec souvent une tache
plus ou moins foncée à la base. Les étamines sont d’un violet noirâtre, et
l’ovaire court est couronné d’un bouclier stylaire à un nombre variable de
rayons stigmatiques pourprés. L’ovaire a un pied court, et il est lui-même
court, tronqué, lisse. Son fruit a la même forme, avec un nombre variable
de panneaux de déhiscence, et les graines réniformes sont finement réti culées.
Les espèces voisines àn P. Rhoeas et qui sont communes dans nos champs,
sontconfondues avec lui sous le nom de Coquelicots ; cesont ; l e P . duhium
L . , à capsule finalement longue et obconique; le P. hybr iduniL. , dont
la capsule est courte, mais hérissée de soies raides; et \ eP. ArgemoneL. ,
où elle est non seulement hérissée, mais encore étroite et allongée, à peu
près comme celle du P. dubium. Ces plantes ont le latex blanc; mais il y