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monté d ’un style à cinq branches stigmatifères. Dans l ’angle interne de
chaque loge ovarienne s’insèrent deux ovules descendants, anatropes, à
micropyle primitivement supér ieur et extérieur. Le fruit, ordinairement
accompagné à sa base du calice persistant, est sec, surmonté du style, et
il s’ouvre de telle façon que cbacune des loges se sépare de l’axe même
du fruit, se relève élastiquement de la base au sommet; et au-dessus
d ’elle se sépare également du style une longue languette qui supporte
inférieurement la loge et qui s’arque ou s’enroule en spirale. Ce petit
appareil est d’ailleurs très hygrométrique. Les graines renferment un
albumen peu épais ou presque nul et un embryon dont la radicule est
incombante aux cotylédons plissés-indupliqués ou convolutés. Les Géraines
sont herbacés ou suffrutcscents, à rameaux noueux, articulés, à
feuilles alternes ou opposées, accompagnées de deux stipules latérales, à
fleurs blanches, roses, bleues, violettes ou pourprées, réunies sur un
pédoncule commun en cymes unipares, simulant des grappes courtes ou des
ombelles. Ce sont des plantes des régions tempérées du monde entier.
Les Gé ranium sont plus ou moins odorants, stimulants, à cause de
r imile essentielle que sécrètent leurs poils glanduleux capités, et, par
suite de la présence d ’une certaine quantité de substance tannique, plus
ou moins astringents. Chez nous, ces qualités ont fait reche rcher par la
médecine populaire des espèces vulgaires telles que le Bec de Grue ou
Herbe à Robert {Géranium Rober t ianum L.) (fig. 2583-2586) et les
G. pratense L., rotundi fol ium L., san g u in eum L. (fig. 2579-2582),
eo lumb in um, molle, etc. Mais les propriétés astringentes sont surtout
prononcées dans une espèce de l’Amérique du Nord, fort usitée dans la
médecine de ce pays, sous le nom de Racine d'alun {Alum Root). C’est le
G. ma c u la tum L., berbe vivace, très abondante dans les champs et
les broussailles, du Canada au sud des États-Lnis. Son rhizome cylindrique,
épais, est d’un b ru n pâle, portant des cicatrices de feuilles.
Ses branches aériennes ont de 25 à 50 centimètres de haut et sont couvertes
de poils étalés ou défléchis, dicbotoraiquement ramifiés. Les feuilles
basilaires ont de très longs pétioles, et les supérieures, de beaucoup plus
courts. Leu r limbe digitinerve est profondément divisé en 5-7 lobes, inégalement
obovales, irrégulièrement découpés et incisés sur les bords,
chargés de veines anastomées, proéminentes sur la face inférieure plus
pâle du limbe. Les cymes ombelliformes terminales ont leurs ramifications
généralement 2, 3-flores. Les sépales sont lancéolés, surmonté« d’un
apiculé linéaire. Les pétales obovales, à onglet court, sont d ’un lilas clair,
veinés de pourpre rosé plus foncé. Le fruit se comporte comme celui de
nos espèces indigènes, et les graines sont finement réticulées, avec un
albumen membraneux ou presque nul.
Dans les localités où croît la plante, on en récolte le rhizome à l’automne
ou au printemps, avant la reprise de la végétation. Sec, il se présente
dans le commerce sous forme de cylindres irréguliers , simples ou
peu ramifiés, longs de 8-10 centimètres et de la grosseur du doigt, renflés
çà et là et tordus, avec de nombreuses cicatrices ou rides et souvent dés
racines adventives ténues vers sa base. Sa couleur est d ’un bru n rouge
p in s o n moins fonçé à l’extérieur, et gris rosé à l’in té r ieu r ; sa texture
est serrée et sa fracture courte. Il est inodore, mais sa saveur est très
astringente, sans amertume. On croit son astringence due aux acides
tannique et gallique (Tilden), e t la substance qu’on en retire et qu’emploient
les médecins américains sous le nom de géranine, paraît être un extrait
F i g . 2583-2586. — Geranium R o b e rtia n um . Bameau florifère; fruit déhiscent;
graine; embryon.
résinoïde. (Dimensions ; pétiole, 10-20 centimètres; limbe des feuilles,
6-10 cent.; inflorescence, 8-10 cent.; fleur, 2-3 cent, de d iamè tre ; fruit,
3 cent.)
On l ’emploie à l’intérieur contre les diarrhées, la dysenterie, le choléra
infantile, et topiquement co n trô le s phlegmasies cutanées , les ophthal-
mies, les angines, la gonorrhée, la leucorrhée, etc. Il est peu usité hors
de son pays natal dans lequel il jouit d’une grande réputation.
Les E r o d ium sont, comme les Geranium, des plantes à fleurs régulières
ou à peu près ; mais leur androcée est réduit à 5 étamines fertiles.
Leurs propriétés sont les mêmes; on employait dans nos campagnes les
E. c icutar ium, g r u in um , etc.
Les Pe largonium, qui sont des Géraniées irrégulières , à pétales dis