a des espèces voisines (ou des variétés) dans lesquelles il est jaune. On
emploie en médecine les pétales des Coquelicots comme mucilagineux,
calmant s , légèrement narcotiques; on croit qu ils renferment de la
Rhoeadine (Hesse). Ils font ou devraient faire partie de certains sirops
pectoraux, adoucissants. En séchant, ils perdent leur odeur et leur belle
couleur rouge, deviennent d’une teinte terne, se cbiifonnent plus ou moins
et se détériorent bientôt. Aussi dans quelques pays, en Angleterre par
exemple, les pétales frais sont seuls officinaux.
Les P. orientale L. e ibrac teatum L., espèces à verticilles souvent t r i -
mères et apétales rouges, constituant la section Calomecon, sont vivaces,
ornementaux et passent aussi pour avoir des propriétés narcotiques.
Leurs valvules de déhiscence s’écartent pen de la paroi du fruit.
Argéniones.
Très voisins des Pavots, les Argemone ont ordinairement les fleurs
tr imères, avec double corolle, blanche ou jaune. Leur ovaire renferme
de trois càsix placentas pariétaux, étroits et multiovulés. Il est surmonté
d’un style court, bientôt dilaté en autant de lobes stigmatifères qu’il y a
de placentas et superposés à ceux-ci. Ces lobes sont concaves, tapissés d un
Fig. 2320-2322. — A r g em o n e m e x ic a n a . Bouton; ileur; fruit déhiscent.
tissu papilleux velouté. Le fruit est une capsule allongée, s’ouvrant dans sa
portion supérieure par des valves qui s’abaissent et sont en même nombre
que les placentas. Ceux-ci demeurent, surmontés du style, pour former
une sorte de cage entre les bar reaux de laquelle s’échappent les semences
scrobiculées. Ce sont des herbes à latex jaune, à feuilles alternes, incisées,
pinnatifides, souvent chargées, comme les pédoncules, le calice, l ’ovaire,
de soies rigides et d’aiguillons aigus. Les fleurs sont terminales, grandes,
jaunes ou blanches. Ce sont des plantes américaines ; mais l ’une d’elles
se rencontre main tenant dans tous les pays chauds du globe.
C’est VArgemone me x i c a n a T. (fig. 2320-2322), plante glauque,' légèrement
pileuse, à pétales jaunes, à suc propre narcotique, dans lequel on a
même récemment trouvé de la morphine (Charbonnier). La décoction de
ses racines sert au Sénégal comme antiblennorrhagiqiie. Celle de ses tiges
est diurétique. Le latex s’emploie contre les affections cutanées, même
syphilitiques. Il sert à détruire
les verrues, les chancres
et s’applique même sur
la conjonctive enflammée.
L’huile de la graine est pur gative;
on a même avancé
qu’elle était aussi active que
celle du Croton Tig Hum.
Les semences sont aussi vomitives
et tiennent lieu d’ipé-
cacuanha dans l ’Inde. Les
fleurs sont également, dit-
on, narcotiques.
Sanguinaire du Canada.
Le S a n g u in a r ia c a n a densis
L. (fig. 2323, 2324)
est le seul représentant d’un
Fig. 2323, 2324. — S a n g u in a r ia canadensis. Port; diagramme.
genre de Papavérées à fleurs dimères, dont le réceptacle convexe porte
deux sépales caducs. H y a deux corolles; mais leurs pièces (blanches)
sont au nombre de 6 à 12, parce que chacune d’elles peut être remplacée
par 2 ou 3 folioles inégales, et imbriquées. Les étamines sont en nombre
indéfini, inégales, et l’ovairo uniloculaire possède deux placentas multi -