opposées et peu nombreuses et à folioles également en petit nombre, sessiles,
plus ou moins décurrentes, oblongues-lancéolées, obtuses, glabres
en dessus et pubescentes en dessous, à peu près entières ou finement crénelées.
Les fleurs, polygames-monoïques, petites, sont disposées en grandes
ombelles composées, dont les divisions sont généralement étalées. Les
rayons des inflorescences femelles sont nombreux ( 2 0 - 5 0 ) , avec des pédicelles
plus courts. Le calice est très petit. Les pétales sont entiers,
obtus, de couleur jaune. Les étamines, qui disparaissent dans les fleurs
femelles, sont plus longues que les pétales des fleurs mâles. Le fruit,
elliptique ou subovoïde, parfois légèrement cordé, a ses méricarpes fortement
comprimés, glabres ou plus ou moins pubescents, à bandelettes
nulles ou peu visibles, très ténues, irrégulièrement dispersées dans le
tissu du péricarpe. (Dimensions: diamètre des tiges, 5 - 8 centimètres;
feuilles, 6 0 - 8 0 cent.; inflorescence, 3 0 c en t.; fleur, 1 / 2 - 2 / 3 cent.; f ru i t ’
1 1 / 2 - 2 cent, de long, sur 1 - 1 1 / 4 de large et 2 - 4 mill, d ’épaisseur.)
Cette plante a été vue sur place p a r Kæmpfer, en Perse, dans la pro vince
de Laristan, aux environs de Disgun {Asa- foet ida disgunensis). Elle
croît probablement aussi, à l’est de la mer d ’Aral, en Bucbarie, dans le
Turkestan, l ’Áfgbanistan et le Kboras san; elle fleurit en avril et m a i;
elle est quelquefois cultivée dans nos ja rdins botaniques, quoiqu’on y confonde
souvent avec elle quelques espèces très voisines. Kæmpfer en a vu
extraire de l ’asa-foetida et a longuement décrit les procédés d ’extraction,
qui peuvent se résumer ainsi : la racine est coupée en travers au niveau
du sol ; sa surface de section est ensuite creusée d ’une fosse où s’amasse
le suc de la plante, qui se concrète dans cette cavité et est de la sorte récolté
à plusieurs reprises dans une même année.
2 . Le P. Na r th e x H. B n {Nar the x Asa- foet ida F a l c . — Ferula N a r -
th e xBo i s s . ) est une espèce de la section Na r th e x , très 'vois ine de la
précédente, avec laquelle elle a été plusieurs fois confondue. Elle est
caractérisée pa r les pinnules secondaires et tertiaires de ses feuilles,
décurrentes, entières ou très irrégulièrement serrées-crénelées, son ovaire
glabre, son fruit elliptique-ovale, glabre, à vallécules dorsales parcourues
par une ou rarement deux larges bandelettes. Les feuilles sont pubes centes
dans leur jeune âge, et les bandelettes occupent toute la longueur
des méricarpes. Su r l ’axe principal de la plante, les inflorescences stipi-
tees sont échelonnées les unes au-dessus des autres, de façon à former
une longue grappe composée (et p a r là cette plante rappelle la disposition
generale des fleurs qui s ’observe dans les Peu c ed a n um de la section
Borem,a). Les pins inférieures des divisions de l ’inflorescence occupent
1 aisselle d ’une feuille qui possède encore un limbe, mais très réduit
comme dimensions. La gaine prend, pa r contre, un grand développement,
et un peu plus haut elle est la seule portion des feuilles qui subsiste. •
Les dimensions de cette espèce sont à peu près les mêmes que celles do
la plante précédente. Elle croît dans l’Inde, et notamment à Astorc ou Hussorah,
entre le Tbibet occidental et le Cachemyr, dans lep ay sd e Baltbistan,
elle est cultivée dans quelques jardins botaniques. Elle ne fleurit qu’à un
âge avancé, et cela à la fin de l ’hiver. Incisée, elle laisse échapper une
grande quantité de suc laiteux, à forte odeur d ’asa-foetida. Ce suc devient,
en s’épaississant, d’un gris jau n â tre ; plus ta rd l’action de l ’air le rend
rougeâtre et finalement brun. Cette espèce paraît fournir la majeure p a r tie
de l’asa-foetida que les Anglais tirent de leurs provinces indiennes
du nord. Le plus pur se nomme à Bombay Hing, et le nom d’Hingra
est appliqué aux sortes inférieures, mélangées de te rre et de gravier.
3 . Le Peuc edanum al ï iaceum H. B n {Ferula alliacea Boiss.) est une
espèce caractérisée par des feuilles couvertes d ’un fin duvet cendré, à
pinnules obtusément dentées, plus ou moins longnement atténuées à la
base et plus ou moins décurrentes en dehors sur les nervures, longuement
trapézoïdes et supérieurement tronquées, obtuses ou plus ou moins inégalement
divisées en un nombre variable de lobules. Les pédicelles floraux
sont courts, renflés, et les fruits sont ovales-oblongs, souvent obtus
ou même émarginés aux extrémités, avec les bords des méricarpes cinq
fois plus étroits que la graine et les bandelettes indistinctes ou nulles.
Cette espèce dégage, surtout au soleil, une forte odeur d ’asa-foetida; elle
croît en Perse dans d ’assez nombreuses localités, et ordinairement en
abondance. Toutes les fois que nous avons reçu de ce pays des graines de
la plante qui donne l ’asa-foetida, nous avons trouvé parmi elles celles du
P. al ï iaceum; ce qui nous porte à penser q u ’il est actuellement dans
ce pays la source principale du médicament. MM. Boissier et Buhse
{Au t za h l . , 1 0 0 ) l’avaient nommé d ’abord Ferula Assa- foet ida. Il se développe
bien dans nos ja rdins , où il n ’a cependant pas encore fleuri.
4 . Le P. Sumbul {Eu r ya n g ium S umb u l K a u f fm . — Ferula S umb u l
H o o k . f . ) est une espèce découverte dans le Turkestan, qui se distingue
dans le genre par la la rgeur des bandelettes de ses fruits, solitaires dans
chaque vallécule. Sa racine est fusiforme, longue de 1 / 3 de mètre environ
; elle est gorgée d ’un suc laiteux fétide, qui avec l’âge prend l ’odeur
persistante d’un musc putréfié. Les feuilles, insérées à la base de la tige,
ont un long pétiole ( 3 0 centimètres) et un limbe plus large encore (1 mètre),
deltoïde, tripinnatifide, d ’un vert pâle et finement pubescent. Les n e r vures
de ses divisions primaires et secondaires sont arrondies, laineuses
à la base, et les segments ultimes de la feuille sont lâcbement pinna tifides,
rhomboïdanx, cunéiformes, obtusément crénelés, à sommet tronqué,
à nervures flabellées, d ’un vert pâle et glauque en dessous. La tige est
dressée et obtusément striée, portant un petit nombre de feuilles alternes,
sessiles et incomplètes. L’inflorescence, terminale et allongée, est formée
d’axes secondaires alternes sur lesquels s’échelonnent des ombelles composées,
stipitées, alternes ou opposées. Il y a 6-8 rayons à l ’ombelle, et
les ombellules ont des pédicelles courts. Les fleurs sont polygames, à
pétales jaunes, lancéolés. Le fruit, outre les bandelettes de ses vallécules,
' " ï
« i l :