S e m e n - c o n t r a .
On désigne sons ce nom les capitules peu développés de certains Ar te misia
qui sont de temps immémorial usités comme vermifuges, et qui
paraissent être surtout VA. ma r i t ima L. et quelques-unes de ses variétés,
et secondairement les A. Cina B erg et S ciim., mo n o g yn a W a l d s t . el
Kit . , paiiciflora S t echm. , Lercheana S teciim. , ramosa S m. , Vahl iana
Kû s t e l . (A. Cont ra Vai il, nec L.), ju d a ica , Sieberi et les espèces qui
produisent des semen-contra indigènes, comme les A. Santonica, campestris,
gallica, etc.
L’A. m a r i t ima L. est une espèce de la section Se r ip h id ium dans
laquelle la corolle s’insère très obliquement au-dessus de l’ovaire, et e
style a des divisions stigmatifères à sommet élargi, disciforme et cilié.
C’est une plante vivace, à soucbe rameuse, émettant des branches stérile«
couchées et des branches fertiles, ascendantes, hautes de 10-40 centimètres,
à feuilles bipinnaliséquées, blancbes-tomenteuses, à divisions
linéaires, non mucronées, obtuses ; les inférieures pourvues d’un pétiole
dilaté et semi-embrassant à la base. Les capitules, petits et penchés, sont
presque sessiles, le long des axes de l’inflorescence ramifiée, feuillée,
dont les divisions sont étalées, arquées et réfléchies au sommet. Chaque
capitule ne renferme qu’une demi-douzaine de fleurs, blancbâtres et très
petites. Cette espèce, très odorante, est abondante sur presque toutes nos
cotes, dans les marais salins et sur les roches du littoral. Elle y fleurit en
septembre et se cultive assez bien dans nos jardins botaniques. Cette
plante constitue un très puissant anthelminthique dont on fait usage sur
quelques-unes de nos côtes avec le plus grand succès, et il est probable
qu’elle pour rai t , convenablement administrée, tenir lieu de tous les
semen-contra qu’on emploie en médecine, mais elle est peu prescrite
par les médecins des villes.
L’A. pauciflora W e b . (A . Lercheana Ka r . el Ki r .) (fig. 2986) est la
plante à laquelle on croit (Trimen) pouvoir at tr ibuer aujourd’bui la production
du véritable semen-contra du commerce, qui se récolte dans les
plaines des Kirghiz, an nord du Turkestan, et qui, vendu à la grande foire
de Nijni-Novogorod, pénètre ensuite par Saint-Pétersbourg dans le reste de
l’Europe et du monde entier. Pour bien des auteur s , ce n’est pas une
espèce distincte de notre Absinthe maritime, mais seulement une variété
(A. ma r i t ima , var. S te c hma n n ia n a B e s s . — A. ma r i t ima , var. p a u c i flora
Le d e b . ) . Hante de 20-30 centimètres, elle est vivace, frutescente à la
base, à branches d ’abord laineuses, plus tard glabres, à feuilles alternes,
les inférieures pétiolées, profondément bipinnaliséquées, à divisions
linéaires, parfois tr iséquées; à capitules petits, sessiles ou très brièvement
stipités, disposés, à l’aisselle de courtes feuilles, sur les divisions virgées
de l’inflorescence, en groupes interrompus et spiciformes. Chaque capitule
DICOTYLÉDONES.
ne renferme que 2-5 petites fleurs, dont'les styles ont des branches courtes
Fig, 298G. — Ar lemis ia pauciflora. Port.
et épaisses; et les capitules non épanouis, qui constituent le semen-con-
ia , sont entourés de 10-20 bractées formant involucre, inégales, toutes