
les établiflent' , ont été. reconnus 8c confacrés par
des déclarations , réglemens 8c ordonnances • de
différentes, cours ; nous en parlerons à 1 article
M in i s t r e p u b l ic .
Les privilèges & l'autorité d*un ambajfadeur
ceffent par fon rappel , par la mort de l'un ou de
l'autre fouverain , par une retraite forcée , par
une déclaration de guerre j ils ceffent encore fi le
prince qu'il repréfente pérd fa fouveraineté. $
Uu ambajfadeur que l'on oblige de* fe retirer 3
que l'on fait conduire fur la frontière, con-
ierve fon cara&ère & fes privilèges tant qu'il
jeft fur les terres de la puiüance qui le renvoie.
.On doit lui donner un temps convenable pour
fortir du pays 3 8c refpeder fon caractère durant
jcet intervalle. On ne peut même traiter en ennemi
Y ambajfadeur d'un prince 3 à qui l'on vient de
■ déclarer la .guerre , qu'après avoir donne a ce mi-
niftre public , à fa fuite 8c à fes équipages ; le
-temps de fe retirer. L'ufage veut de plus qu on
lui accorde tous les paffe-ports néceffaires. Ainfi la
.Porte 3 qui emprifonne dans le château- des' fept
ÎXours les ambajfadeurs de la puiffance à qui elle
déclare la guerre bleffe tout à la ; fois le. droit
des gens & le droit naturel ^ & les fouyerains.de
l'Europe devroient exiger l'abolition d un .ufage
auffi barbare ( i ) . # g ;
I l feroit inutile de parler ici des qualités ne-
çeffaires à un ambajfadeur , & des précautions qu on
doit employer dans ce choix. Sans doute il faut
bien connoître un homme 3 être bien fur de fa
v e r tu , de fa probité 3 de fes talens.> pour lui
confier l'honneur de repréfenter une nation 3 8c le
foin de veillër à fes intérêts politiques. Un emploi
fi important demande un citoyen fage, pru-
- d e n t , qui ait de la nobleffe dans les fentimens ,
de la grandeur d'ame , une éloquence naturelle,
des moeurs pures 8c une intégrité incorruptible j
qui foit laborieux , a d if , vigilant, généreux 8c
.magnifique à proposj qui ait 1 art de faire parler
les: autres en parlant peu , 8c qui foit maître de
lai dans tous les cas. Foye^ l'article. M in i s t r e
p u b l i c .
AM B A SSAD R IC E . C e que nous pourrions
dire fur ce mot, fe trouve dans le Didionnaire
de Jurifprudence j nous y renvoyons le ledeur.
AM E L A N D , petite ifte fur la côte de Frife ;
elle forme une feigneurie libre 8c indépendante *
compofée de trois villages $ elle fut poiiédée allez
long-tems par la famille de Nanega , quila vendit à
la maifon d'Orange dans le fiecle dernier. Le
prince Stàthouder en jouit en toute fouverainete,
8c il prend le titre de prince fouverain üAme-
land.
AM É L IO R A T IO N , f. f. aétion de bonifier.
de rendre meilleur, fe dit particulièrement des
avantages qu'une bonne adminiftration 8c une
riche culture procurent à un terroir, à un état.-.
A confidérer ce mot fous une acception plus
générale , c'eft une branche quelconque du per-
fedionnement. On fçait que dans la nature tout
eft fufceptible d3Amélioration ,* . non - feulement
l'homme, mais les animaux, les végétaux, les
minéraux , les élémens même, dénomination que
nous avons donnée aux grands agens de Tordre
naturel, les élémens deviennent plus falubres 8c
plus propices par l'appurement ou le mélange que
nous en fçavons faire.
L3Amélioration des fonds eft plus proprement
attribuée à un mélange de terres 8c d'engrais qui
rendent les champs plus fertiles, plus propres à
multiplier 8c à nourrir les fruits 8c les produdions
néceffaires à notre ufage.
La leflive blanchit le linge , mais elle l'ufe > la
culture fécondé la terre , mais elle la fatigue > elle
la dépouille fans eeffe, l'ameublit 8c la livre aux
vents 8c aux ravages des temps orageux, dénuée
du gazon 8c des plantes qui la couvroient 8c la
confolidoient. La terre fait donc des pertes fuc-
oeffives 8c continuelles, 8c non-feulement il faut
réparer ces pertes, mais reftaurer, mais améliorer
le fonds.
C'eft l'objet du travail de l'homme * qui penfe
créer en améliorant, 8c qui ne fait qu'entretenir
,8c continuer ce qui eft créé. Sitôt qu'une pro-
priété eft vénale, c'eft-à-dire, dès qu'elle a une
valeur d'eftimation entre les hommes 3 on j peut
dire que cette valeur qu'elle a , ne lui vient que
des avances quelconques-faites dans le temps pour
l'établir, 8c qui la eonftituèrent propriété : or
ces premières avances, employées dans cette vue,
furent & Amélioration.
L'Amélioration des terres eft le principe 8c la
bafe de tous les genres de perfedionnement. On
fçait cela, puifqu'on ne peut ignorer que Tans
le produit annuel des-terres,;il n'y auroit, pour
la fubfîftance de l'homme, que la reffourpe de la
chaffe, courte 8c précaire dans des pays incultes,
ou celle d'une pêche, qui ne demande -pour
avances que des canots 8c des filets , mais dont
les produits font nuis quelquefois, 8c pour l'ordinaire
cafuels 8c peu durables.
L'Amélioration eft elle-même une avance. Elle
ne fe fait que par des avances, puifqu'on ne fçaii-
roit en recueillir les fruits qu'après avoir fait la
dépenfe.néceffaire à leur production. Nous n'avons
encore parlé, dans cet article, que des avances
annuelles > car le mélange des terres , des fumiers
8c des engrais peut 8c doit êtrè regardé comme
; tel, 8c il faut le recommencer tous les ans, ou
( i ) On trouve dans le Diftionnake de M. Robinet les inftruflions d'un ambajfadeur mourant à fo n fils- qui fe deJKnoîtau»
négociations Ce morceau eft plein de fagelïè , d’efprk & de courage. Voye[ auffi VAmbajfadeur la (es fonctions , par W>c-
quefort ; la Science du Gouvernement, par M. de Réal 5 les Inftitutions politiques » parle baron de Bielfeldj la Marnés*
4* négocier avec Us Souverains, par Ca'liei es.
à-peu-près, pour préparer de nouvelles moiffons.
Il eft plufieurs dépenfes d'Amélioration, qui
doivent être regardées comme avances primitives >
telles que le terraudage, qui remet des terres végétales
où il en manque, ou qui mélange leurs
efpèces, pour rendre le fol plus friable 8c plus
productif j le marnage qui les réchauffe 8c les
vivifie pour un grand nombre d'années, 8c di-
verfes autres dépenfes de durée. Mais les vraies
avances primitives df Amélioration confiftent en accroît
de beftiaux 8c en augmentation de fecours
pour l'exploitation, :
Les avancesfoncières & Amélioration furent les premières,
8c deviennent à la longue les principales,
comme étant celles qui établiffent la valeur foncière
du domaine > car on commença par en écouler les
eaux ftagnantes, par débarrafferle fol des arbres
8c des brouffailles, par le défricher 8c l’unir j 8c
l'on a continué en l'accommodant des bâtimens
néceffaires , en le rendant praticable pour les
hommes 8c pour, les beftiaux, en le plantant
d'arbres fruitiers, .en lui donnant enfin tout ce
qui peut le rendre utile 8c propre à rapporter,
félon la nature.du fonds 8c du climat, des récoltes
abondantes de produdions convenables à nos be-
fqins.
Les avances fouveraines durent encore, précéder
toutes avances àf amélioration ,* car l'homme
ifolé ne fongeoit point à améliorer$ il ne pou-
voît que chercher le néceffaire journalier : il ne
put même cultiver la terre 8c vivre de ce travail _
fans fecours , 8c ce fecours forma dès-lors une
focieté entre les coadjudans refpe&ifs. Toute fo-
çiété fuppofe des. vues 8c des motifs d'utilité
commune dans les affociés, 8c la eonnoiffance
des moyens néceffaires pour arriver à leur but
focial j 8c c'eft-là la raifon des. chofes, qui eft la
fouveraineté, la fouverainete 3 dis-je, naiffante
& vivante avant même la fociété, croiffante avec
la fociété, 8c puiffante enfin par fes propres effets,
en raifon de ce que la focieté eft parvenue à la
profpérité. Or ces bons effets de la fouveraineté
furent le fruit de fes propres avances j 8c la fû-
reté , ainfi que, la multiplication progreflîve des
avances, foncières * productives 8c annuelles qui
font la profpérité de l'état, étant redevables de
toute leur aCtion aux avances de la fouveraineté,
il eft évident que les avances fouveraines précédèrent,
aidèrent 8c accrurent toutes les autres
avances d‘amélioration.
Il faut fe fouvenir .ici de cet axiome fondamental
: telles font les avances, telle eft la reproduction.
En effet, on voit la nature toujours
fidèle à fes engagemens, rendre à la récolte toutes
les dépenfes qu'on a faites pour tirer cette récolte
au fein de la terre > 8ç cette mère tendre
8c attentive , en affignant une reprife égale à
chaque avance qui lui a été confiée, y ajouter une
portion de profit proportionnée à cette avance,
a moins que. le défordre ,8c la rapacité ne s'oppofent
au cours réglé de cette diftributïon, en
diminuant ou en interceptant la mife ou la dé-
penfe , 8c ne rendent ainfi moindre ou n'annullent
même 8c les profits 8c la reprife.
On toit d'ailleurs que tout ce qui ne contrbue
pas directement aux travaux de la culture, à
l'emploi, à Y amélioration' 8c à la protection des
avances -3 tous les arts méchaniques 8c libéraux ,
toutes les fciences , 8cc. tendent pourtant à faciliter
l'emploi 8c là diftribution des revenus, à
animer l'echange 8c le trafic des denrées 8c des
marchandifes , à donner du mouvement au tranf-
port 8c à la circulation, 8c par conféquent à
faciliter 8c à étendre la confommation des produits
des terres. Cette confommation, félon l'ordre
, eft la mefure de la réproduCtion qu'elle excite
8c provoque, parce qu'elle donne moyen de
perpétuer, d'entretenir 8c àf améliorer les avances
de la culture, qui follicitent la production, toujours
proportionnée aux avances.
Tout ce qui vit 8c agit dans la fociété, félon
l'ordre de la nature , travaille donc 8c doit participer
à Y amélioration des terres j 8c rien ne vit
8c ne fçauroit vivre conftamment qu'en contribuant
de manière ou d'autre à la réproduCtion
des revenus où chacun trouve fa fubfîftance. Ce
n'eft pas que l'homme dépravé 8c les fociétés dé-
fordonnées, que l'erreur conduit à l’égarement
8c au malheur, ne penfent vivre des gains faits '*■
par la rapine 8cparl'injuftice, appuyées del'aftuce
ou de la force, 8c ne cherchent en conféquence
à fe prévaloir fur le public 8c fur le particulier ,
comme les nations fur leurs voifins j mais tout ce
qu'ils font dans cette vue augmente le défordre
8c ne fait que les pouffer de plus en plus dans
le chemin de leur perte, que de courtes vues
prennent quelquefois pour celui de la profpérité:
en effet, cette route amène peu-à-peu au dépé-
riffement des terres, à travers les calamités 8c la
deftruCtion ; elle conduit à la barbarie, 8c fe termine
aü défert. Il n'eft pas befoin de dire que
c'eft par une route oppofée qu'on arrive à Yamé-
, lioration (G).
AMÉRIQUE. U Amérique eft une des quatre-
grandes parties dans lefquelles on divife la terre 5
on l'appelle quelquefois le nouveau Continent, ou
le Nouveau-Monde. Ce ne fut qu’en 1491 que
Chriftophe Colomb y aborda.
Elle eft d'une étendue irnmenfe ; on croit qu'elle
furpaffe l'Europe 8c l'Afrique jointes enfemble.
Voye\ fa pofition 8c fon érendue dans le Di&ion-
naire de Géographie. "
Pour ne rien dire de trop vague, nous renvoyons
à l'article E t a t s - U n i s , tout ce qui
regarde la conftitution, les produirions, la politique
, le commerce , 8cc. des treize Colonies qui
viennent de fecoùer le joug de l’Angleterre. Nous
parferons, aux articles Canada & Nouvelle-Ecojfe>
4 çs dçux qui reftent fur le Continent à la nation
britannique. Ce qui a rapport au Pérou, au MexU