
criptiari de l’iflë , il parle enfuite de la religion
des ajaoiens , de la manière dont ils élèvent la
jeunefle , de leurs magiftrats , de leur police , de
quelques magiftrats particuliers chargés de nourrir
& de gouverner toutes les familles d'un vafte dif-
triCt, & appellés Minckifts ; du mariage & de la
naiftance des enfans ; de la mort & des funérailles.
O n trouve-un extrait fort étendu de cet ouvrage
dans le Dictionnaire univerfel des Sciences
morales 3 économiques 3 politiques & diplomatiques
de M. Robinet.
A IC H S T A T ou E ICH S T E T T 3 principauté
eccléfiaftique d’Allemagne dans la Franconie ( i) .
Elle appartient à l’éveque du même nom , qui
ell prince du Saint-Empire , & qui règne fur dix
villes , ün bourg & un certain’ nombre de villages.
Elle a 18 lieues.de long fur fept de large.
Le prince qui réfide à Eichfiett 3 eft évêque
fuffragant de Mayence & chancelier perpétuel
de l’univerfité d’Ingolftadt. Il liège à la diète de
l ’empiré dans le collège des princes , fur le
banc des eccléfiaftiqueS, entre l'évêque de Worms
& celui de Spire ; & dans les alfemblées du cercle
de Franconie , il prend place entre les margraves
régnaris de Bar.rith & d’Anfpach. Il eft à
la tête d’un chapitre 3 dont tous les chanoines
font preuve de haute nobleffe. Il a quatre collèges
pour radminiftration de fes finances 3 de
fes tribunaux 3 de fes affaires eccléfiaftiques & de
celles de fa cour. Son contingent 3 fuivant la matricule
de l ’empire (2 ) , eft de 246 florins pour
les mois romains 3 & de 284 rixdalles pour la
chambre impériale. Ses fujets , ainfi que la plupart
de ceux des autres princes fes collègues , font
a&ifs 3 laborieux & dévots. Son pays , . fertile
en grains & en fourrages , eft borne par le haut
Palatinat > la haute Bavière 3 le duché de Neu-
boiirg , le comté de Pappenheim & la principauté
d’Anfpach.
AIDES. Voye^ cet article dans le Dictionnaire
de Finances.
A IM ER , v. a. Se dit en général des chofes &
.des perfonnes pour lesquelles on a de l’inclination
y de l’ affeCtion & de l’attachement. Nous
croyons devoir parler ici de l’amour que le peuple
doit à fon prince & de celui que Je prince
doit à fon peuple.
* Si les hommes doivent s’aimer les uns les autres ,,
le peuple doit une affeCtion vive & fincère à fon
roi , à fes magiftrats , & à tous ceux qui 3 veillant
à fa fureté & à. fon bonheur, font fans ceflfe
occupés des moyens de lui procurer les biens dont
on peut jouir dans la fociété politique.. Un roi eft
le père de fon peuple, le prote&eur de la nation ,
l’ange tutelaire de là patrie. A ces titres > il mérite
notre amour , nos refpeCfcs, notre fidélité. C e
fentiment eft fi naturel, que les annales du monde
n’offrent point d’exemple d’une nation qui ait manqué
à- fes devoirs envers un monarque légitime,
qui la gouvernoit avec juftice'& modération}
mais elles nous. montrent bien des tyrans & des
oppreffeurs, fur le trône ou auprès du trône.
Aufli eft-il moins nécefiaire d’infifter fur l’amour
que les peuples doivent à leur prince,. que fur
celui qu’un prince, doit à; fon peuple : cette obligation
eft commune au prince & à fes miniftres ;
car ils partagent avec lui les fondions & les devoirs
de la foüveraineté.
Quelle heureufe deftinée que celle d’un prince î
Le courtifan, le grand feigneur , le magiftrat, le
favant, le marchand , le laboureur , l’artifan , le
pauvre , tout le monde eft pénétré du même fentiment
opur lui ; chacun d’eux eft animé de la
même ardeur pour fon fervice j & s’il leür témoigne
de 1’attachement, chacun d’eux eft prêt
à lui confacrer fes ffiiens , fa liberté & fa vie :
les rois ne trouvent pas le même; dévouement
lorfqu’ils ne montrent point d’amour pour la nation.
Les fujets fe regardent, plus ou moins x comme
étrangers â fon égard} ns lavent bien alors
qu’ils ont un maître, mais, non un roi digne d’être
| appelléleuv père. S’ils lui obéiffent encore, c’elt
par l’impuiflance de lui Eéfifter c’eft pair la
crainte d’être punis , & avec cette obéifiance forcée
, un fouverain ne peut jamais exécuter de
grandes chofes.
Ces feütimens font raifonnables & fondés fur
la nature & la vérité..Le prince, en canfultarit le
coeur de-fes fujets, & le fie n propre , voit que s’il
ne chérit pas fon peuple, ou ne lui tient pas
compte de fes foins ; s’il fe- confidère feul dans
ce qu’il paroît faire pour fon royaume 5 s’il facri-
fie tout à fes volontés } s’il fépare fes intérêts de
ceux de fes fujets, s’ils lui paroiffent in difte refis, il
n’a point d’idée de fes devoirs ; il commet de,fréquentes
injuftices, & il perd l’attachement & la
confiance de fon peuple,
* On flattoit fouvent les empereurs romains en
■ leur donnant le titre faftueùx de grand, d’augüfte ,
de vainqueur des nations , & d’autres de cette
nature ; mais on étoit perfuadé qu’on leur dorinoit
quelque chofe de plus en leur accordant le nom de;
père de ta patrie ,ou du peuple / & l’on avoit raifon 1
ce nom, quand on le; mérite eft une récompenfe ;
lorfqu’on ne le mérite pas, il devient un reproche.
Les mauvais princes imaginoient qu’il ferviroit de
voile à leur injuftice , & ils le défiroient : les bons
craignoient qu’il ne fût au-defîus de leurs fervices ,
& ils attendoient, pour le prendre, que leur conduite
eût prouvé qu’ils n’en étoient pas indignes.
Au refte, j’ai déjà dit que tout prince eft, par fon
état, le père du peuple ; & qu’il manque à fes de-
( 1 ) Voyeç le Di Itionnaire de Géographie',
( 2) Voye{ l’article Matricule de l’Empire.
Voïrs les plus facrés, s?il ri’én remplit pas les foncti
®ns;. • ;J: . ; f ' , , '
Lôrfqu’un prince chérit véritablement fon peuple,
il n’eft paspoffible de l’ignorer ; fa bonte&
fon amour fe produifent en mille maniérés. On
reconnoît en tout la tendreffie qui l’anime. On lent
que la félicité publique réfide dans fon coeur, &
que c’eft de là qu’elle fe répand} ’ il eft difficile
d’imaginer l’amour & la reconripiflance qu une
pérfuafion fi générale excite dans tous ceux qui
lui fônt fournis. . . .
Gette gratitude affeCtueufe eft le premier fruit
& la plus légitime récompenfe de fon amour. Il eft
fincèrement 9c univerfellement aime, on le comble
de bénédictions en public & en fecret, on le
révère comme le père dé tous, comme te tuteur,
le défenfeur, le protecteur de tous : il n a befoin
de gardés que pour la bienféance, & pour Feclat
extérieur de la majefté; il vit au milieu de fa famille
, il ne voit par-tout que fes enfans} on s em-
prefle de lui obéir en tout, de prévenir fes volontés,
& il reçoit à chaque inftant des témoignages •
de zèle & d’amour. Voyelles articles, A m o u r
DE LA PA TR IE , DU BIEN i?UBLIC; MONARQUE }
Roi,
AIX-LA-CHAPELLE. Ville impériale du
cercle deWeftphalie, dans le duché de Juliers.Elle
occupe à la diète de Ratisbonne, & aux alfem!-
blées du cercle de Weftphalie, le fécond rang fur
le banc du Rhin , dans l’ordre des villes libres &
impériales.
On lui donne quelquefois la dénomination de
•ville impériale par excellence , parce qu’ayant ete
autrefois la réfidence de plufieurs ■ empereurs
d’AUefiiagne 3- elle a paffé long - temps- pour la capitale
de leur empire, & qu’elle eft encore dépositaire
de l’épéè, du baudrier, &du livre des évangiles
qui fervent au couronnement des empereurs.
Cette épée & ce baudrier font ceux que portoit
Charlemagne : elle doit à ce prince la plupart de
fes prérogatives.
- La religion catholique eft la religion dominante.
On y fouffre lés proteftans, mais il n’ont aucune
part au gouvernement , & tout culte extérieur
leur eft défendu.
Un bôurguemaître, des échevins & des conseillers
compofent la régence > l’eleéteur Palatin , en
qualité d.e duc de Juliërs , fe dit protecteur &
grand-maire d'Aix-la-Chapelle $ la ville releve pbur
le fpirituel de l’évêque de Liège. Elle a fouvent
des difputes avec le duc, mais rarement avec l’évêque.
L’autorité de celui-ci eft tempérée par
le fynode de la ville.
Son territoire comprend environ trois mille fujets,
nobles ou roturiers, qui font tons fournis à
fa- jurifdiéfciôn. Ce petit territoire porte le nom
pompeux d'Empire.
Ses mois romains ne font que de cent florins, &
fa contribution à la chambre impériale eft de 1 jj
lixdaJes & jo creutzers,
' A L E N , AU L E N ou A A L E N , ville impériale
d’Allemagne au cercle de Souabe. Sa place
à la diete eft. la 3 3 e entre les villes impériales. Sa
Souveraineté s’étend fur quelques hameaux. Voye3;
l ’art, A l l e m a g n e . *
A L F R E D , roi des anglo -f axons, roman politique
de M. le baron de Haller.
M . de Haller a tâché de montrer dans Ufongyzt
quels moyens le gouvernement defpotique pouvoit
être tolérable. Voye^ l’art. U song; dans Fabius] &
Caton, il peint le gouvernement démocratique.
l'article F a b iu s & C a t o n 5 dans Alfred3 il
fait le tableau d’une monarchie modérée. On
trouve une affez longue analyfe de ce roman dans
le Dictionnaire univerfel de M. Robinet.
A L G E R , ( l’état d’ ). Il eft borné à l’eft par
celui de Tunis, au nord par la méditerranée,* à
l’occident par les royaumes de Maroc & de Tafi-
let ^ & terminé en pointe vers le midi. C e pays eft
le plus grand de ceux qu’on trouve fur les côtes
de Barbarie : on lui donne communément 2CO
lieues de lo n tju r une largeur très-inégale } il occupe
le terrein de la Numidie & des deux Mauri-
tanies des anciens. Les géographes y comptent 10
provinces ; mais nous croyons pouvoir ici les réduire
à trois, favoir Tlemfan 3 Titterie & Conf-
tantirie : elles forment trois gouvernemens confies
à trois beys ou lieutenans généraux, qui comman-?
dent un certain nombre de troupes, cantonnes
dans ces provinces.
Gouvernement d'Alger. La forme du gouvernement
eft ariftocratique & militaire. La fouverai-
! ne puiffance réfide dans le divan ou confeil d’état,
qui eft compofé, fur-tout à A lg e r , de plus de
mille perfonnes ; chaque officier des janifîàires y
donne fa voix. À la tête du divan eft le dey , que
l’on peut comparer, à certains égards, au doge de
Venife.
Le dey eft élu par les janifîàires^ Le gouvernement
d’Alger eft fous la protection de la Porte dont
i iLeft tributaire.
Le. dey régné despotiquement fur les maures ou
naturels du pays & furies arabes ; cesderniers vivent
fousides tentés.- Les maures & les arabes font, à
proprement parler, les fujets d’Alger; ce font eux
qui en compofent les troupes, tant d’ infanterie que
de cavalerie ; & c ’eft fur eux que fe lèvent les. taxes
qu’il .plaît à la régence d’exiger : cette régence
eft fort.oràgeufe. On l’a vue dans l’efpace de vingt
ans dépofer deux de fes deys , & en égorger quatre.
Elle ne ménage pas même le bacha que le
grand feigneur lui envoie ; fi ce bacha, dont les
fondions fe bornent à lever le tribut, déplaît à,
la régence, les algériens le chaffent oifi le dépo-
fent : « alors, dit le prince, Centemir, Conftan-
m tinople ne dit mot, crainte de révolte
Jîifioire politique du gouvernement. C e pays , qui
eut jadis fes rois particuliers, fut conquis fucçeffive-
inent par les romains , ' par lès vandales & par les
I arabes. L ’ expédition malheureufe de Charles-
M i