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quatre princes régnans une fomme de y à 600,000
rixdaks.'
Les armes des princes d'Anhalt font cômpofees
de neuf quartiers ; le premier quartier, au champ
d'argent, repréfente un ours de fable , ayant un
collier & une couronne d 'o r , marchant fur un
mur , dans lequel fe trouve une p o r te r c e ,
quartier fait allufion aux anciens B&ringer ; le
fécond , qui défigne la feigneurie de Ballen-
ftædt j a cinq faces de fable au champ d'or ;
le troifième un équipolle à douze points d'argent ,
il défigne le comté d'Afcanie; le quatrième , qui
repréfente le comté .de Wa lde rfé e, a quatre
champs jaunes & de geule en forme de dez.; le
cinquième , à champ d'argent, repréfente un aigle
qui a les pieds & le bec jaunes > & une allé pape-
Jonnée, de même que cinq faces au champ d'or.
C e quartier eft une portion des armes des électorats,
de Saxe & de Brandebourg, & il défigne
l'origine commune des anciennes maifons de -Saxe
& de Brandebourg. Le lixième , à champ d'azur,
a deux demi faces , tirant de la gauche à la droite ;
il dénote le comté de Warmsdorffj le feptième,
à champ d'azur à l ’aigle d'argent, repréfente le
■ comté de Mulingen j le huitième, entièrement de
gueule , eft nommé la bannière rouge &* Vécu des régaliens
i le neuvième porte un ours de fable fans
couronne, ayant un collier blanc, fe tenant fur
un mur de gueule, qui offre une porte de fable
8e trois bretèches de gueule : ce quartier eft rela
tif à la feigneurie de Bernbourg, La maifon
di Ankalt a ajouté trois autres quartiers à fes armes
depuis 16 8 9 , époque à laquelle le duché de Saxç-
Lauenbourg, fur lequel elle formoit des .prétenr
rions, eft devenu vacant 5 favoir, i ° . les armes
de Saxe aux cinq faces & à la couronne de rue,
qui indiquent le duché de Saxe ; 2P. un champ
d'azur avec un aigle d'or 8e couronné -d'or, ayant
les ailes déployées, qui dénote le palatihat de
S ax e; 30. un champ d'argent aux trois copnes
d'efcarbot de gueule , qui défignç l'ancien comté
de Brene. La branche princière de Zerbft charge
encore fes armes de trois autres quartiers ; d'un
lion d’o r , à caufe de la feigneurie de Sever;
d'un champ d'or avec, un lion de . fable , à
caufe de la feigneurie de Kniphaufen ; & d’un
champ d'azur avec une tête de chien , qui a un
collier d 'o r , 8e qui eft placé entre, deux ailes
d'argent, à caufe du bailliage de Waltçr-Nieu-
bourg.
ANHOLT, ville & feigneurie d'Allemagne
dans le cercle de Weftphaîie, fur l'ancien Y fle l ,
entre le comté de Zutphen, l'évêché de Munf-
ter * 8e le duché de Clèves. On plaçoit autrefois
Anholt dans les Pays - Bas, parce que les ducs de
GueJdres en étoient fuzerains ; mais dès le règne
de Charles - Quint cette fuzeraineté a‘ c e fle , 8e
Anholt fait partie des états de Weftphaîie, qui
lui donner»’ vcvy fr fi?3nce dans lé collège de leurs
comtes, 8e qui z font contribuer de douze florins
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aux dépens du cercle. Le prince de Saîm, descendant
par les femmes de la maifon de Bronk-
horft, qui n'eft plus, eft aujourd'hui poffeffeur
A1 Anholt ; cette maifon de Bronkhorft avoit fuc<*
cédé par les femmes aux anciens feigneurs A‘Anholt
3 dont la raçe s'éteignit au treizième fiècle.
ANJOU ^ province de France;■ Voyc\ dans le
Diétionnaire de Géographie , l'époque de fa réunion
à la couronne.
ANNATE. Voye^ le Dictionnaire de Jurif-
prudence.
ANNONE, f. f. Wannone chez les romains,
étoit la provifion de vivres , & particulièrement
de bleds, pour une année. Ils diftinguoiént
Yannone civile 8e Yannone militaire. La première
étoit la provifion de bleds que l'on mettoit tous
les ans en réferve dans les magafîns publics pour
la fubfiftance des citoyens. Uann'one militaire
i étoit llç bled deftiné à la fubfiftance d'une armée
pendant une campagne. Ce mot fe prend aufli
pour le prix que. les édiles mettoient aux denrées ;
car les particuliers n'étoient pas les maîtres
de fixer le prix de leurs denrees ils ^étoient
obligés de s'en tenir à l'eftimation faite par les
magiftrats : Annonam Macelli , dit Tarite , fena-
tus arbitratu , quotannis temperari' voluit.
Le préfet de Yannone étoit un magiftrat chargé
de pourvoir la ville de vivres 8e de'provifions ,
8e d'avoir foin que le peuple: h'en manquât pas,
que le pain fût de poids, r$: qu'on le vendît à
un prix raifonnable : il coûfîôiflbît de tout ce qui
regârdoit çes matières. 'Cette charge étoit fort
agréable au peuple j & les plus grands hommes
de la république ne dédaignèrent pas de l'exercer.
ANNÔBLISSEMENT. Voye% l'article E nn
o b l i s s e m e n t .
ANNUITE. Voye% le Dictionnaire des Finances.
AN SE , villes A n s é à t iq u e s . Voye\ à la
lettre H.
ANSPA.CH , ou. OHNSPACK; principauté
d‘Allemagne, fituée dans le cercle de Franconie, au
milieu de plufieurs petits états de l'Empire , 8e au voi-
finage de Nuremberg & de quelques autres villes
impériales. Voye% dans le Dictionnaire de Géographie
• quelles font fes productions. Ceft le
patrimoine de l'une des branches cadettes. de la
maifon de Brandebourg on y trouve feize villes,
dix-fept bourgs, & un afifez grand nombre de
villages, qui compofent les bailliages ou préfectures
fuivantes : Anfpack , Çadqlsbourg, Schwa-
bach, Windfpach, Roth, Stauff, Guntzenhauzen,
Hoentzudingen, Wafiertrudingen, Crayhhçim ,
Feuchtwanghén , Affenheim , Lentershaufeo 8e
GeyernBurghtan, Crèglingen , Col m b erg, Len-
tersh’aufen 8e Geyern ; les gyanps officiers de ces
bailliages font tous des nobles , qui poffédent
ordinairement des charges à la cour du prince.
I Le prince d* Anfpack luthérien, ainfi que fes
fujets,
A N T
fujets. Il a Voix 8e féance à la diète de Ratis-
bonne, 8e il. eft un des directeurs du cercle de
Franconie. Ses mois romains font de 329 florins,
& fa contribution à Wetzlar eft dç 338 rixda-
les 14 un quart kr. ; comme la plupart des autres
princes d'Allemagne, il a de grands officiers héréditaires
8c des collèges de police, de juftice,
de finances 8e des matières eccléfialtiques. Il entretient
un efeadron de cavalerie pour fa garde ,
8e un régiment d'infanterie. On fait monter fes
revenus à un million de florins. Le margrave régnant
eft Chriftian-Frédéric-Charles-Alexandre,
né en 1736 marié à Frédérique - Caroline ,
fille du duc François-Jofias de Saxe-Cobourg-
Saalfeld.
Les Margraves Anfpack poffédent aujourd'hui
les états du margrave de Culembach ou de Ba-;
reith, delà meme maifon. les articles
B a r e i t h & ,C u l 'm b a c h .
^ ANTIGUE ou ANTIGOA , ille de l’Amérique
feptentrionale , une des Antilles. Cette
ifle , . qui n'aj que vingt milles de long , fur
une largeur confidérable , fut trouvée tout-à-fait
déferte par le petit nombre de françois qui s'y
réfugièrent, lorfqu'en 1629 ils furent chafifés de
faint Chriftophe par les Efpagnols. Le défaut de
fources qui, fans doute, avoit empêché les fau-
vages de s'y établir, en fit fortir les nouveaux
réfugiés , auflî - tôt qu'ils purent regagner leurs
premières habitations. Quelques anglois , plus
entreprenans que les françois & les caraïbes, fe
flattèrent de furmonter ce grand obftacle , en
recueillant dans des citernes l'eau de pluie ; &
ils s’y fixèrent. On ignore en quelle année pré-
çifément fut commencé cet établiffement ; mais
il eft prouvé qu'au mois de janvier 1640 , on y
voyoit une trefetaine de familles.
Ce nombrejfen'étoit guères augmenté , lorfque
le lord Willougby, à qui Charles II venoit d'accorder
la propriété d'Antigue, comme fon père
avoit donné autrefois celle de la Barbade au comte
de Carlifle, y fit pafifer à fes frais, en 16663 un
affez grand.,nombre d'habitans. Le tabac, l'indigo
, le gingembre , qui feuls les occupoient, ne
les auroient vraifemblablement jamais enrichis,
fi le colonel Codrington n'eût établi la culture
du fucre en 1680 dans l'ifle, qui étoit rentrée
au domaine de la nation. Celui qu'elle produifit
d'abord fut noir » acre & grofïier. On le dédai-
gnoit en Angleterre ; & il ne trouvoit des débouchés
qu'en Hollande & dans les villes anféatiques,
où il fe vendoit beaucoup moins que celui* des
autres colonies. Un travail plus opiniâtre, l'art
plus ingénieux que la nature n'eft rébelle, ajoutèrent
à ce fucre tout ce qui lui manquoit de perfection
& de prix.
On a tiré autrefois de la colonie d'Antigue,
dé l'indigo & du gingembre ; mais la culture s'y
borne aujourd'hui au tabac & à la mofeovate
OU fucre brut. Le premier article ne forme pas
(Econ polit, & diplomatique% Tome I,
À N T 20£
un grand objet dans la balance du commerce ; le
fécond peut aller à 16000 bariques par an. Ce
fucre eft d'auffi bonne qualité que celui des autres
colonies angloifes, mais il n'approche point'
du fucre brut de faint Domingue. On affûre que
cette ifle eft fufceptible de grandes améliorations.:
On la divife en cinq paroifles, qui contiennent
environ 8000 blancs & 20000 nègres.
Les chaleurs y font exceffives à caufe de la
qualité du fol, qui participe beaucoup de la nature
du fable. On y manque entièrement-d'eau'
douce. On en fait venir des ifles voifines.
La navigation que fon commerce occafionne
peut être évaluée à 40 ou 50 bâtimens de 200
tonneaux.
Le gouvernement eft le même qu'à la Barbade,
8e lès villes principales font faint Jean-, qui eft la
capitale , & Falmouth.
Les anglois foutiennent vivement leurs privilèges
contre tout ce qui pourroit y donner atteinte.
Le colonel Park, un de leurs gouverneurs, fut
la vi&ime de fes procédés defpotiques, 8e il lui
en coûta la vie. Les colons fe font, oppofés avec
autant de> chaleur à l'exécution du règlement, que
le parlement d'Angleterre avoit fait au fujet des
monnoies. .
Le port faint Jean eft un des plus beaux 8e des
plus furs qu'il y ait dans toutes les ifles angloifes.
L'angleterre y a établi fes chantiers 8e fès arfe-
naux des ifles; 8e il a épé d'une extrême utilité
au gouvernement durant la guerre qui vient de fe
terminer.
ANTFLLES, ifles de l'Amérique. V^oye^ leur
pofition, leur nombre, 8ec. dans le Didionnaire
de Géographie.
Nous donnerons ici, i°. un précis hiftorique
de la découverte 8e de la conquête des Antilles.
2°. Nous parlerons de l'état où elles fe trouvoient
lorfque les Européens y firent des établiflemens.
30. Des avantages qu'en retirent les européens.
40. Des moyeos d’augmenter ces avantages. 50. Des
rapports de ces colonies avec leurs métropoles,
8c des moyens de les conferver.
S e c t i o n p r e m i e r s .
Précis hifiorique de là: découverte & de la conquête
des Antilles.
Chiftophe Colomb , après s’être établi à faint-
Domingue, une des grandes Antilles , reconnut
les petites il n’y trouva ’pas dans les caraïbes
des infulaires aufli foibles, aufli timides que ceux
qu’il avoit d’abord, fubjugués.
Les efpagnols, malgré l’avantage de leurs armes
, firent long-temps la .guerre à ce peuple, &
ne la* firent pas toujours avec fuccès. D'abord
ils ne cherchoient que de l’or. Depuis ils cherchèrent
des efclaves ; mais n'ayant, pas trouvé des
D d