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de fes domaines par teftament, comme destiensal-
lodiaux, & les donner, en tout ou en partie, à
qui bon lui femble, pourvu que ce foit toujours
à un prince de fa maifon, de la branche eleâo-
rale ou de celle de Francbnie : il eft-ainlï le maitre
de déshériter celui qui a le plus de droit à fa fiic-
ceffion. Ce privilège fingulfer a été accordé par
■l'empereur Frédéric I I I en 1476.
En qualité de roi de Prude, il à toutes les
prérogatives de la royauté. Ilp e ut créer, non-
feulement des nobles , mais des barons , des
comtes ; & le roi aétuel a créé des princes , mais
ces titres ne donnent aucun rang dans l'Empire.
Voye[ l'article P rus se , qui eft intimement,
lié avec celui-ci.
BREDA ( baronnie de ). La bârontjie de_ Breda
a pour bornes au nord la Hollande , à 1 orient la
mairie de Bois-le-Duc , au midi la mairie de
Hoogftraten & la terre de Rien , & à l ’occident
le Princeland & le marquifat de Berg-op-zoom
Elle a environ neiif lieues de longueur d'orient
en occident, & quatre ou cinq de largeur du
nord au fud. Cétte baronnie eft fort ancienne ,-
& comprenoit autrefois le marquifat de Berg-op-
2.000m, le comté de Hoogftraten & les villes
de Gertruydenberg & . Sevenbergen ; mais aujourd’hui
elle ne renferme que la ville de Breda
fe dix-fept villages & fêigneuries. . ‘
C ’eft un fief .du duché de Brabant; il'fa ifo it
autrefois une partie confidérable de l’ancien comté
de Streyen, qui fut entièrement démembré après
la mort de Hilzondis , dernière comteffe de
Streyen , vers l ’an 1100. Le duc de Brabant
s’empara de la meilleure partie de ce comté, que
lu i difputoit le comte de Hollande : cette dif-
pute enfanta de longues guerres. Par la convention
de 1 zo; , H e n ri, duc de Brabant, &
T h ië rri, comte de Hollande, partagèrent entre
eux ce comté. La, baronnie de Breda tomba au
pouvoir du duc ; car des monument de izVz at-
teftént qu’elle appartenoit à Godefroi de Bérgue,
comme feudataire du duc dé Brabant; Godefroi
biffa un.fils nommé H enri, dont la fille unique
Elifabeth, époufa Arnould de Louvain. Elifabeth
& Arnould de Louvain eurent deux filles-, l ’une
époufa Razon de Liedekerk, & l’autre Gérard
de Wefemale. Ce mariage donna lieu au partage
que jean I , Duc'de Brabant fit dé la terré de
Breda en 1187. Liedekerk eut la féigneurie de
Breda proprement dite ; & Wefemale, celle de
Berg-op-zbom , avec tout ce- qui en dépend aujourd’hui.
jean I leur conféra ces deux terres,
avec tous les droits domaniaux & régaliens; il n’en
réferva aucun pour lu i, excepté celui de foi &
hommage. , _ . , ; ri
La fouveraineté de la baronnie & de la viHe de
Breda appartient aux états généraux, qui y lèvent
les mêmes droits que dans le refte de leurs domaines.
Le feignent particulier de Breda , qu’on
appelle baron de Breda, relève drcoafeil de Bra-
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bant à la Haie , comme tous les autres feudataircfi
duBrabant hollandois. Il jouit cependant de grandes
prérogatives. Il a la nomination du magiftrat de la
ville 3 & de tous les offices fupérieurs & fubalternes
du pays , de même que de tous les minières dès
églifès. Perfonne ne peut chaffer fans fa permiffion,
ou fans celle du Droffart. Il pofsède divers domaines
en fonds de terre , tous leç moulins , tous les
biens eccléfiaftiques des catholiques romains ,
plufîeurs dixmes & quantité de cens & de rede-i
vances.
BREME. Duché enclavé dans le cercle de la
baffe-Saxe 3 & appartenant à la maifon de Brunf-
wick-Lunebourg. Voye^ fa pofîtion & fon étendue
dans le Dictionnaire de Géographie.
Il contient le terrein néceffaire à $6,000
charrues, en fixant la charrue à quinze arpens,
& l'arpent à quatre cens quatre-vingt verges
quarrées.
ILn y a dans tout le duché que deux villes &
douze bourgs. Tant que ce pays fut fous la dépendance
de fon archevêque, les états Furent di-
vifés en quatre claffes j le grand chapitre de
Breme 8c de Hambourg formoit la première j les
prélats, c’ell-à-dire , l'abbé de Harfefeld, &
Notre-Dame de Stade, le prévôt d’Ofterholz,
celui de Z e v en , 8c quelques prieurs de cou-
vens compofoient la fécondé ; la troifième étôil
çompofée de la nobleffe ; 8c la quatrième des
villes de Breme , de Stade & de Buxtehude : celle!
de Breme fe retira. Enfuite les deux premières
claffes furent retranchées, au moment où cetté
contrée paffa fous la domination de la Suede.
Dès que la reine Chriffine en eut pris poffeffion ,
elle fit p'réfent à fes généraux 8c à fes officiers ,
non-feulement du domaine des anciens archevêques
8c des biens affeCtés à l'entretien d e . leur
table, mais encore de ceux du grand chapitre 8è
des c o u v e r > elle convertit ces derniers en biens
nobles. Les nobles du pays demandèrent que
les nouveaux propriétaires fiffent corps avec eux.
Par le recès d'union de l'année 1664* ils ftatuè-
fent les uns 8c les autres ; qu'ils ne feroient à la
vérité qu'un feul 8c même corps ; mais que ce
corps feroit divifé en deux membresl'un de l'ancienne
nobleffe, l'autre de celle qui venoit d'être
Inféodée ; que cependant leurs droits feroient les
mêmes. Cette nobleffe forme aujourd'hui la première
claffe , & les villes de Stade 8c de Buxtehude
la fécondé. Les privilèges & les immunités
des états font les mêmes que ceux dont jouiffent
ceux de la principauté de Verden. La nobleffe de
Breme a un préfident & fix confeillers, qui font à
fa nomination. Les villes, de leur c ô té , choi-
lîffent deux confeillers chacune, qui avec ceux
dont on vient de parler, forment le collège des
états du duché. La nobleffe s'affemble deux fois
chaque année à Bardai, pour ftatuer fur les affaires
de juftice contentieufe, & fur celles qui
peuvent intéreffer fon corps ou la province. Elle
fie peut toutefois rien entreprendre, fans en avoir
prévenu la régence, & fans en avoir obtenu la per-
miffion. On a impofé auffi cette obligation à l'alTern
blée générale des états, qui fe tient pour l'ordinaire
au même endroit. Chaque gentilhomme qui a voix
& féancé à ces fortes de dietes, a droit d’y affilier
en perfonne. Les villes y envoient, des députés;
mais les divers députés fe défrayent. Il y
a long-temps qu'on n'a point convoque de diete.
La Régence ell dans l'ufage de mander des députés
; elle leur fait part des propofitions qui de-
vroient être portées aux états , & elle les oblige
d’y répondre , après les avoir communiquées $ à
leurs mandataires. Les domiciliés de ce duché,
qui ne font point partie des états, font fu jets a
lin impôt, qu'on appelle Schatç ,* ils poffedent
des cen s& des biens'en propre, ou'ils font fermiers
du fouverain ou ae quelque perfonne de
condition libre ; ils tiennent à bail emphytéotique
les biens des églifes 8c des couvens, ou ils font
tenanciers des biens de familles nobles.
Les duchés de Brême & de Verdên ont la meme
régence & les mêmes tribunaux : la régence du
duché de Brême 8c de Verden, eft furbordonnée au
confeil-privé de Hanovre, 8c çompofée de trois
confeillers.
Ces trois confeillers ou directeurs, 8c quelques
autres confeillers particuliers forment la chancellerie
de juftice, qui prononce fur les matières criminelles
, 8c qui fait exécuter les arrêts rendus en
matière civile.
La cour fupérieure de juftice eft çompofée de
tous les membres de la chancellerie 8c de fçpt autres
affeffeurs , que choififfent les états : la nobleffe
du duché de Brême en nomme trois, les
villes dé Stade & de Buxtehude deux, la noblëffe
du duché de Verden un , & la ville de Verden
un. Elle juge les différends qui furviennent entre les
bourgeois 8c entre les employés du fouverain. Sa
jurifdiCli.on s'étend fur les nobles, foit qu'il s'a-
giffe de caufes perfonnelles, ou réelles, 8c enfin
fur les magiftrats dés villes fituées dans fon ref-
fort.
Lés appels font portés au tribunal fupérieur des
appellations de Z e lle , compofé d'un certain nombre
de confeillers, parmi lefquels il y en a trois
que préfentent ces deux duchés.
Le confiftoire eft formé des confeillers de la
régence , du furintendant général des deux duchés
, & d'un confeiller- confiftorial eccléfiafti-
que. Les furintendans ordinaires des villes de
Brême & de Verden rf y affilient qu'en qualité de
confeillers d'honneur.
Le fouverain tire fes revenus, i° . des bailliages
domaniaux, & des autres lièges de juftice électoraux,
établis en certains diftri&s ; ^ 20. des
droits régaliens ; $°. des impofitions qui produi-
fent chaque mois une fomme de 1 Jjooo rixdales ;
40. des taxes qu’on leve pour l’entretien du tribunal
fupérieur des appellations à Zelle •, y°. des
contributions pour les troupes j 6°. de l’accife Sc
des fommes deftinées aux frais de légations. Les
états avoient anciennement la caiffe générale : ils
perdirent le maniement des deniers en 1680. Le
droit d'accife;, dont l'établifferhent remonte à
i 6 y i , fut augmenté en 1690 & 1692. On établit
le papier timbré én 1690.
Le duché de Breme paye le. quart de tous les
fubfides, qui fe lèvent dans le eercle de la baffé-
Saxe.
Les chevaux de la cavalerie font fournis par les
propriétaires des francs - fiefs. Le nombre des
chevaux a varié félon la valeur plus ou moins
grande de ces fortes de biens ; il fut porté à
167 en 1645 j mais il fe trouve réduit aujourd'hui
à cent trente-fept & à dix-neuf vingt-trois
vingt«quatrièmes de clous. Les contribuables font
au nombre de 2 y 5 , qui ne font pas tous dtt
corps de la nobleffe ; 9% rixdales de rente doivent
un cheval ; trente-neuf rixdales quarante-
quatre feheling auffi de rente, doivent un clou, Ôè
on compte vingt-quatre clous par cheval.
Les états du duché font tenus de fournir e»
outre les cavaliers & leur équipement, de le$
remonter & de leur donner ce dont ils ont befoin.
En 1 7 13 , la cour de Dannemark arbitra cet impôt
à $$,750 rixdales.
On fabrique dans le duché de Breme des cordes
, des toiles, des draps de doublure, des flanelles
& dès frifes, des formes de pains de fucre
& de la fayence.
Oh exporte principalement du canton nommé
•vieux-pays , de la navette, du lin, du chanvre
écru & des toiles , des fruits, de la tourbe, des
laines, du miel & de la cire.
Les armes de l'ancien archevêché & duché
a&uel font de gueules, aux deux clefs d'argent,
placées en fautoir.
L'éleéleur de Brunfwick, en qualité de duc de
Brême, a la fixième place, dans le collège des princes,
fur le banc des princes féculiers. Il a un
fuffrage dans les affembîées circulaires de la baffe
Saxe, & il alterne avec Magdebourg pour le directoire.
Les mois romains du duché de Brême 9
en qualité de membre de l’Empire, font de vingt-
quatre cavaliers & de cent fantaffins, ou de 688
florins. Sa contribution matriculaire eft de la même
fomme : il paye en outre , poiir l’entretien de
la chambre , 108 rixdales & 22 demi kreut.
VoyerTarticle V e r d e n .
B R E S C IA , ville de l'état de Venife. On lui
donne un article dans ce Dictionnaire , parce
qu'elle a beaucoup de privilèges, & une adminif-
tration particulière. Le confeil de ville eft compofé
d'environ 600 perfonnes : on n'y entre qu'a 39
ans accomplis , & il faut être d'une famille qui
foit affez ancienne pour remonter al tempo délit
forghe , c'eft-à-dire à plulïeurs fiècles , pofféder
une certaine quantité de fonds de terre , & depuis
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