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mens de Carthage ôc de l’ancienne Rome , d’Angleterre, de Pologne 1
de Venife , de Gênes , Ôcc. Je me fuis efforcé de débrouiller ces confti-
tutions. Je me tromperai quelquefois dans mes réfùltats ; mais il fera facile
au leéteur de reâifier mes opinions, d’après les laits que je lui mettrai
fous les yeux.
Quand on veut étudier le gouvernement de cette multitude d’états ôc de
principautés qui forment le corps germanique, on n’apperçoit dans les livres
qu’un cahos informe. J’ai tâché d’éclaircir ces ténèbres. Afin d’y répandre
plus de jour , j’ai donné un précis de l’hifloire politique des pays
de l’Allemagne, qui ont quelque étendue. J ’ai tâché d’indiquer les liailons
de famille, les fucceflions éventuelles, ôc tout ce qui pouvoit ramener
cette foule de détails à des vues générales. J ’ai parlé enfuite des prérogatives
des différens princes d’Allemagne , & de ce qui a rapport à la politique
ôc à l’adminiftration de leurs domaines.
Les républiques anciennes & modernes infpireront à jamais de l’intérêt,
J ai voulu développer les combinaifons diverfes qu’ont imaginées les peuples
pour maintenir leur liberté. J ’ai comparé, fans prévention , les orages des
démocraties avec la tranquillité des gouvernemens monarchiques ; j’ai oublié
l’étendue du territoire, & je n’ai pas craint, par exemple , de faire un
long article de Genève , qui n’occupe qu’un point fur la furface du
globe,
Les Etats-Unis de l’Amérique m’ont fourni quatorze articles. On trouvera
à l’article général Etats-Unis l’hifloire de leur établiffement, de leur
confédération ôc de leurs traités. Je fais , fous le nom de ces divers états ,
lin précis hiftorique de l’établiffement & du progrès des colonies ; je rapporte
les eonftitutions établies récemment ; je les compare entr’elles ;
je me permets d’indiquer ce qu’elles femblent offrir de défectueux , &
je réftpnds quelquefois à des critiques beaucoup trop févères qu’elles ont
occafionné. Je traite enfuite de l’étendue de leur territoire , de leurs productions,
de leur commerce , de leurs forces, de leurs dettes & de leurs reffources.
Les autres articles rapportent tous les changemens de domination ,
les loix nouvelles & les réformes furvenues jufqu’au moment de l’impreflion
de cet ouvrage.
Le commerce joue un fi grand rôle dans la politique aâuelle ; il excite
fi fpuvent des guerres entre les fouvérains, qu’il étoit néceffaire de parler
en détail des colonies ôc des établiffemèns européens en Allé , en Afrique
& en Amérique ; & c’eft ce que j’ai fait. Toutes les ifles où les européens
ont des établiffemens , toutes celles qui intéreffent d’ailleurs l’adminiftra-
tion ou le commerce, auront des articles. Quoique je me fois borné aux
villes qui forment des états indépendans , cette règle fouffrira néanmoins
des exceptions ; & , outre les articles C oromandel ôc Malabar , on
trouvera les articles Madrass , Pondichéry & Bombay,
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Les ouvrages de géographie ne donnent pas même la nomenclature des
petits états de la prefqu’ifle de l’Inde. J’ai fait des recherches fur ces contrées,
&les articles D e c a n , A r c a t e , M a i s s o u r , T a n j a o u r , C a r n a t e ,
C a l i q u t , &c. offriront peut-être des détails inftruâifs aux adminifhateurs.
On a befoin d’une forte d’adreffe pour traiter les queftions de droit public
, du droit des gens ôc de l’économie politique ; ôc les articles de la fécondé
divifion, indiquée plus haut, exfgeoient des ménagemens. Nous ne nous
fommes pas reftreints à la difcuffion des idées & des projets des auteurs qui
ont écrit fur ces matières. L’amour de l’ordre & le bonheur des hommes
nous ont di&é fouvent des obfervations que nous avons annoncées avec retenue,
mais avec courage. On n’eft pas obligé de parler ou d’écrire fur
l ’adminiftration ; mais, lorfqu’on prend la plume, c’eft un crime de trahir
la caufe du genre humain.
Les lumières font aujourd’hui univerfelles ; chacun connoît les abus ,
chacun en indique les remèdes, ôt cette fermentation de bien public a déjà
produit un grand nombre de réformes ; quelques-unes fi importantes , qu’on
ne les efpéroit pas au commencement du fiècle. Sans doute les adminif-
trateurs s’arrêteront trop tôt; trop frappés de la corruption des peuples, trop
effrayés des dangers qu’entraînent les innovations , ils laifferont fubfifter des
abus crians ; mais le zèle des écrivains ne doit pas fe ralentir ; ils doivent
parler avec toute la chaleur que.mérite une fi belle caufe; ils doivent montrer
une confiance proportionnée à de fi grands intérêts ; ô t, fi de foibles
fuccès couronnoient leurs efforts , ils auroient du moins la fatisfaôlion de
préfenter aux fouvérains ôc aux fujets l’image de l’ordre ÔC du bonheur que
comportent les fociétés.
Les projets les plus chimériques fur la légiflation ôc les gouvernemens
offrent ordinairement des vues utiles ; on aime d’ailleurs à voir lé tableau
d’un état heureux , dans lequel on ne fe trouvera jamais. Les divers romans
politiques , publiés jufqu’à préfent, auront chacun leur article dans ce Dictionnaire
; ÔC je ferai aux mots Alfred, Ajaoieris, Utopie, Savarambes ,
Miroir d o r , IJle inconuue , ôcc. un court précis des idées ôc des projets
que renferment ces romans.
La partie diplomatique ou la troifième divifion de ce Di&ionnaire contiendra
plus de faits que de réflexions. Je tâcherai d’y raffembler tout ce
qui regarde les ambaffades, les ambaffadeurs ôc les négociations, le cérémonial
ôc les préféances des fouvérains ôc des cours ; le protocole ôc les
ufages des chancelleries , les prétentions des divers états, &c.
Je dirai un mot dans les articles de G é o g r a p h i e p o l i t i q u e , des T r a i t
é s d a l l i a n c e , d ’ a m i t i é & de c o m m e r c e , qui unifient les états de l’Europe
, de l’Afie, de l’Afrique ôc de l’Amérique ; mais je donnerai à l’article
T r a i t é s ^ un abrégé des principaux traités, depuis le commencement du
quatorzième fiècle jufqu’à nos jours.