
S e c t i o n X V I I Ie
De la police de la cité,
X e lord - maire eft le premier magiftrat de la
cité : fon pouvoir eft fort étendu ; mais il ne dure
qu’un an. Il exerce une jurifdittion fouveraine de
police fur la ville & les fauxbourgs de Londres
& fur la Tamife j il a une cour compofée de
grands officiers à 1’inftar de celle du roi, &
Ton porte toujours devant-lui 1’ épée d’état. On
doit le prévenir lorfque le roi veut entrer dans
la cité. Dès que le roi pénètre dans l’enceinte
de la cité, il quitte à la porte toutes les marques
de la fouveraineté. La place du lord-mairé
vaut trois j mille liv. fterling, fans compter le
çafuel qui eft affez confidérable ; le lord-maire
nomme à plus de zoo charges dans la ville.
On doilne aux échevins le nom d’aldermans j
ils font au nombre dç z6 3 c’eft-à-dire , autant
qu’il y a de quartiers à Londres : leurs places
font à vie. On choilït parmi eux le lord-maire ,
qui doit toujours être de Lun des douze corps de
métiers établis dans la cité.
Londres a douze sheriffs qu’on élit tous les
ans ; ils font chargés de l’execution des ordres
du roi j & de celle des fentences des juges ; ils
pourfuivent auffi le paiement des amendes & des
fconfifcations, Si quelques prifonniers •s’échappent
des prifons qui font fous leur garde, ils font ref-
ponfables des fommes dues aux créanciers j ce
qui donne de la répugnance pour cette place }
mais on ne peut devenir lord-maire 3 fans l’avoir
remplie. Lorfqu’on ne veut pas accepter l’office
de shériff, il faut prouver qu’on n’a pas quinze
mille livres fterling de bien., pu payer , par forme
d’amende , éoo livres fterling au tréfbr de la
ville.
Le confeil de la ville 3 appellé çqmmonjiall J
çft compofé de 234 membres : ce corps , lî l’on
y comprend les aldermans & le lord-maire a été
établi fur le modèle du corps légiflatif de la na?
çion, & il procède de la même manière*
S e c t i o n X I X e. |
J)e rhiérgrchie religieufe & civile de la Grande-
Bretagne.
Le roi d’Angleterre réunit le facerdoce & la
royauté : Rex Anglis efi perfona mixta cum façer-
dote, dit la loi. Sous ce point de vue, on peut
énvifager l’ordre & la fubordination des diverfes
claffes de citoyens britanniques 3 comme formant
»ne hiérarchie , dont voici les degrés.
L E R O I . *
L e princ e de Galles ,
"Le duc de Glocejler.
%e duc de Cumberland,
princes du $ang,
L’archevêque de Cantorbery,
Le lord chancelier ou garde des
fccaux.
L’archevêque d’Yorck.
Le lord tréforier d'Angleterre.
Le lord prcfident du confeil
privé.
Le lord garde du fceau privé. ! grands officier^
d’égïife & d’état*
Le lord grand chambellan.
Le lord grand connétable.
Le lord grand maréchal.
Le lord grand amiral.
Le lord iurintendantdelamaifon.
Le lord chambellan de la maifon.
Les deux fecrétaircs d’état.
Chacun de ces officiers
prend le pas fut
fes égaux en titre.
La préféance dans chaque clafle eft
Les ducs, ^ C accordée à l’ancienneté des créations ref?
Les marquis, J peaivcs.
Les fils aines des ducs.
Lés comtes.
Tout te qui eft en ca-
ra&ère italique dans cette
lifte , y compris les fils
des ducs , n’eft point pair
du royaume,
Les fils'aines des marquis.
Les fils cadets des ducs.
Les vicomtes.
Les fils aines des comtes,
Les fils cadets des marquis.
Les évêques.
Les barons.-
L’orateur de la chambre des communes*
Les fils aines des vicomtes.
Les fils cadets des comtes-.
Les fils aines des barons.-
Les chevaliers de la Jarretière.
Les confeillers privés. •- * .
Le chancelier & fous-tréforïer de l’échiquief»,
Le chancelier du duché de Lancafter.
Le lord grand-jufticier du banc du roi.
Le maître des rôles.
Le lord grand-jufticier des plaids communs.
Le lord chef baron de l’échiquier.
Les juges & barons des cours de judiçature.
Les fils cadets des vicomtes. •
Les fils cadets des barons ,
Les baronnets d’Anglettn e ,
Les baronnets d’Ecoffe.
Les baronnets d’Irlande.
Les chevaliers du Bain.
Les officiers de l’état major & à pavillon»
Les chçvaliers bacheliers.
Les maîtres en chancelerie.
Les do&eurs, les doyens } &ç.
Le$
Lès fergens ès loix.
Les fils aines des baronnets.
Les fils aines des chevaliers de la Jarretière►
Les fils aines des chevaliers du Bain.
Les fils aînés des chevaliers.
Les fils cadet9 des baronnets.
Les écuyers par création.
Les écuyers par charge.
Les hommes vivant noblement.
Lss citoyens.
Les bourgeois.
Les diverfes claffes du peuple.
Lorfque George II mourut , il exiftoit 25
ducs anglois 3 y compris les deux du fang royal :
le même nombre fubfifte aujourd’hui. A l ’ave-
nèment du roi aétuel au trône en 1760 ., il n y
avoit en tout que 184 pairs ou paireffes} il y en
a aujourd’hui 201 , ce qui fait une augmentation
de 17. La lifte de ces titres fe trouve dans les
almanachs * particuliérement dans celui de Car-*
danus Rydery mais voici ce qu’on n’y trouve pas :
c ’eft l’explication de la note qu’on a vue dans
l ’ordre de préféance, à côtédes fils aines & cadets
des pairs.
La courtoijie d.'Angleterre donne à tous les fils
de lords des titres proportionnés à ceux qui placent
leurs pères dans la chambre haute. Le fils
imique d’un duc eft appellé marquis , les cadets
ont le titre de lord, auquel on ajoute leurs noms
■ de baptême pour les diftinguer ; on dit 3 par exemple
3 lord John Cavendish 3 en parlant de l’oncle
du duc de Devonshire , que la gazette homme
fimplementle très-honorable John Cavendish } de
même qu’on appelle comte de Surrçy le fils du
duc de Norfolk j premier duc d‘Angleterre , que
lès gazettes nomment le .très-honorable Charlès
HoWard. ,
Le fils aîné du comte eft appellé vicomte , fes
foeurs font ladies j on le qualifie lui-même de
lord 3 mais fes frères cadets n’ont aucun titre.
Le fils aine d’un vicomte,n’eft point titré } il
eft feulement rangé dans la première claffe des
citoyens.
Les barons ne donnent aucun titre à leurs en-
fans } les fils aînés 3 comme on l’a vu plus haut ,
ont cependant le pas , même fur quelques-uns des
principaux màgiftrats du royaume j & les cadets 3
fur les baronnets 3 & c .
Les deux archevêques ont le titre particulier de
très-révérend père en Dieu 3 & celui de grâce en
commun avec les ducs : on dit eu leur parlant 3
©u efl parlant d’eux : votre grâce, fa grace 3 & c.
L ’ archevêque de Cantorbery eft premier pair
& lord primat du. royaume , & il a le pas immédiatement
après les princes du fang 5 il peut être
regardé comme le vicaire - général du fouvçrain
pontife de réglife anglicane ; il exerce pour lift
Qfiipu, polit, & diplomatique. Tojn, î„
toutes les fondions du pontificat} il accorde les
difpenfes 3 & c . &:c.
Celui d’Yorck jouit dans fon diftriél 3 des
mêmes privilèges 5 il a , comme on l’a vu , dans
la lifte ci - deffus, le pas fur tous les pairs , à
l’exception du chancelier.
Les 23 évêques ont le pas fur tous les barons
laïques j & font eux - memes barons fous deux
afpeéls différens 5 ils le font comme féudataires
par l’ordre du roi qui les appelle au parlement
fous ce titre 5 ils le font par création les lettres
patentes du roi étant 3 au moment de leur con-
fécration 3 préfentées à l’archevêque qui en fait
la cérémonie. Ces barons 3 au refte, font les
feuls au titre defquels leurs époufes ne participent
pas : on ne les appelle point ladies 3 mais fimple-
ment miftrefs , ainfi que les ffmples bourgeoifes ^ à
moins que leurs maris n’umffent quelque titre
temporel à celui de l’évêque comme l’ évêque
aétuel de Derri en Irlande qui eft en même-
temps comte de Briftol.
; L ’ ainé des enfans mâles & Angleterre eft né duc
de Cornwal j & 3 à l’inftant même de fa naiffan-
ce il poffede les revenus de cer appânage 3
en fon propre & privé nom comme s’il avoit
atteint fa 21e année 5 il eft enfuite créé prince de
Galles.
.. L ’inveftiture de cette principauté fe donnoit
jadis'par i’impofition d’une couronne : on mettoit
entre les mains du prince appellé à régner 3 une
vergé d’or y emblème du pouvoir fouverain 3 &
on lui paffoit une bague d’or au doigt pour l’avertir
qu’il contradloit une efpêce de mariage
avec fon pays dont il s’engageoit à protéger les
enfans.
Les puînés mâles de la famille royale font créés
( non pas nés*) ducs .ou comtes avec les titres
qu’il plaît au roi de leur donner : comme ils
miiffent lans appanage, le roi les entretient fur
la lifte civile.
Les enfans de l’autre fexe naiffent avec le titre
de princejfe : on ajoute royale à celui de l’ainée.
On a déjà vu que porter atteinte à la chafteté
. d’ une princeffe royale d'Angleterre avant qu’elle
foït mariée, c’eft commettre un crime de haute
trahifon au premier chef.
Les enfans de l’un & l ’autre fexe j ainfi que
les frères du ro i, lorfque fa majellé n’eft pas préfente
, font fervis à genoux par leurs officiers
refoeétifs.
Le roi étant la fource ou le diftributeur arbitraire
des honneurs , on conçoit aifément que ,
pour y parvenir , une naiffânee bien diftinguée
n’eft pas de néceflîté abfolue : nous pourrions
ajouter avec beaucoup de vérité, qu’il n’eft point
de pays où , parmi ce qu*on nomme les grands 3
on compte fi peu de gentilnbmmes.
Il eft des nobles d’une autre efpèce , qui ne
doivent leurs titres qu’à des femmes qui font paie
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