124 y ,. quoique les archiducs n'aient jamais pris le :
titre de roi. 30. Les archiducs ont la liberté de
paraître' à la diète ou de s'en abftenir, & ils y
font toujours invités par l'empereur , ( privilègé
de Frédéric I, de l’année ny6. ) S'ils y paroiffent
en perfonne ou par leurs miniftres , ils peuvent fe
mettre dans le confeil des princes fur le. banc ec-
cléfîaftique , & y. occuper d'abord là première
place , qu'ils cèdent enfuite alternativement à
l’archevêque de Salzbourg, avec lequel ils obfer-
vent auflî l'alternative dans le directoire quand les
circonftances le permettent. 40. Ils font corîfeillers
perpétuels & très - intimes de l'empereur & de
l'empire , & rien 11e peut fe conclure ou s'exécuter
fans leur participation, ( privilège de Charles
V y de l'année 1530. ) y°. Ils peuvent., fans
être tenus à aucune contribution , exiger que
l'Empire les protège , ( privilège de Frédéric 1. )
<5°. Ils ne font fournis à la jurifdidion d'aucun des
tribunaux de l'Empire, (privilège de Frédéric I. )
Leurs cours fouveraines ont droit de juger fans
appel; les .évocations même n'y ont lieu qu'en
cas de déni de juftice. 70. Ils jouiffent du droit
de ne recevoir que chez eux l'inveftiture de l'Empire
y (privilège de Frédéric I, ) & d'être exempts
de toute redevance à cet égard 8°. Ils exercent
la vidamie fur toutes les églifes, évêchés çou-
vens de leur territoire , ( privilège de Henri IV &
de Charles V. ) Ils s'arrogent auffi ce droit fur les
évêchés de Salzbourg f de Paffau, de Ratisbonne,
de Freyfingen , de.Biixën, de Trente 3 fur l'abbaye
de Murbach , le çouvent de Koenigsbruun 3
l'abbaye de Lindau & le couvent de Zwyfalten.
90. Ils regardent comme leurs terriens tous les
princes qui ont des poffeflîons dans leur archidu-
chés 3 lors même que ces princes ont voix & féance
à la diète. io°. Les archiducs peuvent conférer
la dignité dé baron , de comte & de prince , &
ceux qu’ils en décorent font réputés tels par
tout l'Empire romain , (privilège de Frédéric III
capitulation de Jofeph I. ) 11°, Les pays héréditaires
cTAutriche fe prétendent exempts dç la
jurifdidion des vicaires de l'Empire. 120. L'Emr
pire ne peut avoir de fiefs dans l'arçhiducbé 3 &
les archiducs peuvent acquérir de tous les membres
de l'Empire des biens féodaux & allodiaux ,
établir des péages, & aliéner leurs fiefs félon leur
bon plaifir, ( privilège de Frédéric I , de Charles
V , de Henri IV 8ede Frédéric III. ) i3°.,Ils
ont l'çxpeélative fur tous les fiefs qui échoient à
l'Empire, dans la préfeétqre de la Suabe, & le
droit de retirer tous les biens que l'Empire a engagés
dans cette province ; ( privilège de Wen-
ceflas de l'année 1379.). 14% Ils font maréchaux
héréditaires de l'é.vêché. de Ratisbonpe.
L'empereur Frédéric I a ’introduit par foh diplôme
de iiyff, dans la maifon d'Autriche, le
droit de primogéniture , & ordonné qu'en cas
ffexrinjtion des mâles 3 la fille aînée fuccèderoit.
jfrf niçmç cjhppfitipn a étp çqnfirméç yçnoqvellée
par Frédéric II, Frédéric III, Charles V
& Charles VI. Les puînés reçoivent une penfion
annuelle en forme d'appanage, & on a foin-de
leur affigner , une réfidence; convenable. A l'âge
de 18 ans les archiducs font majeurs, mais en
qualité de rois.de Bohême, ils le font dès l'âge
de ’quatorze.
Dèsiqq'un archiduc monte fur le. trône Autriche
, il fe. fait prêter hommage par les états af-
femblés ; il porte alors la couronne archiducale,
& confirme les privilèges & les libertés des
états. Les grands officiers héréditaires exercent
leurs fonctions à cette cérémonie, & au feftjn
qui en eft la fuite. . >
Voici la lifte des titres que prend aujourd'hui l'héritier
de la maifon d'Autriche : Jofeph II, roi de
Hongrie , de Bohême, de Dalmatie 3 de Croatie,
d'Efçlavonie 5 archiduc à’Autriche, duc de Bourgogne,
de Lorraine , de Stirie, de Carinthie 8e de Car-
niole ; grand duc de Tofcane, grand prince de
Tranfylvanie5 margrave de Moravie, duc de Brabant,
de Limbourgi de Luxembourg , de GueL
dres, de Wurtemberg , de la haute & baffe-
Siléfîe, de Milan , de Maijtque , de Parme,
de Plaifance & de Guaftaile, de la Calabre,
de Bar, de Montferrat & de Tefchen, Prince
de la Suabe 8c de CharleviUe comte princier
de Hapsbourg , de Flandre , de Tyrol , de
Hainault, de Kybourg, de Goertz & dé Gra-
difça j Margrave du faint Empire romain , de
Burgau, de la haute 8c baffe - Lufaçe , de Pont-
à-Mouffon 8c de Nornény 5 comte de Namur ,
de Provence, de Vaudemont , de. Blankenbèrg,
de_ Ziitphen , de Saarwerdën , de Salm, de Fal-
keinftein ; feigneur de la Marche - Venède 8c de
Malines, 8ec.
S e c t i o n I Ve.
Des revenus , de la force & de la puijfance de l'archi*
duché & de la maifon d'Autriche.
Nous ne parlerons point de la H o n g r i e , de
la B o h êm e , des P a y s -B a s A u t r ic h ie n s ,
du Mua n o i s , ni de l a T o s c a n e . Nous en
ferons des articles particuliers, 8c npus y renvoyons
le leâetir. Il en eft de même des provins
çes que poffède l'empereur fur la frontière des
états du grand-fejgneur.
Tous les états que poffède l'empereur font
gouvernés monarchiquement, 8c fon autorité y eft:
plus ou moins étendue, félon Içs privilèges de ces
divérffs provinces.
La difperfion de tous ces états affaiblit extrêmement
la puiffance Autrichienne j mais l’archidu-
ché d'Autriche, la Hongrie , la Bohême, 8cc. fe
trouvant pr^s l'un, de l'autre , produifent une
malle de forces 'plus confidérable que celles d’aucun
autre prince d'Allemagne, fins en excepter
le roi de Pruffe. Cette maifon eft regardée, corn-
\ me l'qn des balfins de la balance de l'Europe. Le$
angloii
angîois 8c les hollandois , qui ont autrefois effayé
de la détruire, fe croient intéreffés à la foutenir,
mais pour prix de leur complaifance, ils ont exigé
tant d’égards 8c de ménagemens, (témoins le traité
«|e barrière , l'affaire de la compagnie d’Oftende,
la paix deBreflau, le traité de Worms , 8c la
convention de Hanovre,.) que l'empereur aétuel
fjaroît avoir renoncé à acheter leurs fecours.
Rien n’elt ftable dans la politique non plus que
dans les. autres affaires.de ce monde. On voit les
alliances les plus naturelles fe diffoudre, 8c on y
fubftitue des arrangemens qui bouleverfent les
anciennes fpéculations des hommes d'état. L'empereur
aéîuel a feriti les avantages du commerce,
êc il veut que Tes états aient au dehors tout le
commerce que, comporte leur pofitipn. On fait
que depuis fon avènement au trône d'Autriche 3
de Hongrie, de Bohême 3 &c. il n'a ménagé ni
les anglois ni les hollandois > 8c il médite fans
doute des projets nuifibles au commerce de ces
deux nations. ,
Pour faire connoître ce que les pays héréditaires
de la maifon d‘Autriche on Allemagne font
eiltr'eux, voici un état qui parut en 1748, des
contingens qu'ils doivent fournir à la caiffe militaire
pour l'entretien des troupes.
La baffe -Autriche paye.. .. . . .. . i dô8 968 flor.
La hautt-Autriche. ........ ï 2Ô0 000'
Le royaume de Bohême...........y 270 458
Celui de Hongrie.. . . . . . . . . . .i 447 772
La Tranfylvanie.......... 721 832
Le barinat de Temefwar.. . . . . jyy 3 60
L'Efclâvonie, la Servie 8c les territoires
qui en dépendent.... 139 934 ,
La Moravie. .. L......... . 1 856 490
Les diftriéts que la maifon à?Autriche
a confervés dans la haute-
Sïléfie • .. ........... ................ '245 298
La Styrie ........................ ....... 1 182 545-
La Carinthie...................... 637 79$
La Croatie .......... 336 171 A
Gqricc ,8c Gradifca.............. 41 yo2
Ces revends de Yzïc\\\à.\xché^AyAutriche font,
ou des contributions appellées collectes, ou des fub-
fides accordés par les états fur les biens domaniaux,
dont cependant la plus grande partie eft
aliénée, ou des droits d'entrée, de péage, d'ac-
cife, 8cc. En vertu d’une ancienne coutume,
confirmée par une bulle du pape Nicolas V ,
les archiducs peuvent auffi exiger dès impôts des
eccléfiaftiques. Il faut obferver en général que les
pays au-deffous 8c au-deffus de l'Ens, rapportent
au prince dix millions de florins ‘par an, 8c
que les revenus de la Stirie, de la Carinthie 8c
de la Carniole, font à peu-près de la même valeur.
Les revenus annuels de Charles V I , à
l'époque la plus brillante de fon règne, c’eft-à-
dire , depuis 1718 jufqu'en 173y, ne paffoient
pas quarante millions de florins ; au lieu que fous
(Econ. pplit. & diplomatique* Tom, I,
l'impératrice Marie - TKérèfe , on les évaluoit
en jufqu'à einquante-fept millions. Tous
les péages dans les pays, héréditaires dp la maifon
à‘Autriche étoient engagés ( en 1770 ) k
la [banque de Vienne j- Tadminiftration en eft
confiée à la députation.de la banque 3 qui. régît
pour le même, objet le bannat de Temefwar.
Nous, allons entrer dans quelques détails fur les
impofitions de l'Autriche. On comprend fous le
nàm id.-Autriche 3 Y Autriche proprement dite,, la
Styrie , la Carinthie, le.Frioul autrichien , les
cotes de la mer Adriatique , Gradifca , le comté
de Gorice & le comté de Giley.
Chacune de ces provinces a fon adminiftration
& fes états à part; mais les contributions &les
impâts y font, à-peu-près les mêmes, & s'y perçoivent
de la même manière. .
Les étais de ces provinces jouiffoient encore
de.privilèges très-étendus, à la fin du dernier
fiècle ; on les voyoit fourent ne point déférer
aux demandes du fouverain. L'empereur Léopold
a reftreint ces privilèges, & il n'a confervé que
ceux dont jouiffoient les états de Bohême. .
En 176a, les malverfations de quelques employés
donnèrent lieu d'examiner i'adminiflration
des états ijil fut-reconnu que ces états tenoient
une caiffe fecrète, qu'ils rempliffoient en augmentant
les fournies auxquelles étoient fixées les im-
politions.
L’impératrice deftitua les employés ,_ changea
la forme d’adminillration , & laifla fubfifter les
impofitions fur le pied où les états les avoient
portées.
Les états n'ont plus que le droit de répartir les
impôts , c‘eft-à-dire, de déterminer la fournie
que chaque [ville ou feigneurie doit fupporter
dans la contribution qui eft demandée par le fouverain
s ils font en même-temps refponfables de
la rentrée des deniers.
La répartition générale fe fait d’après un ancien
cadaftre, qui détermine le contingent de chaque
ville & chaque feigneurie ;. on expédie des ordres
aux officiers municipaux & feigneuriaux qui,
d’après ces ordres & un cadaftre particulier, règlent
la fortune que chaque communauté, dépendante
d’une même feigneurie, doit payer.
Anciennement, les bien,s nobles, ceux du
cierge C& tçus les fonds qui n’étoient point attaches
a des maifous de payfans, étoient exempts
de contributions. Mais depuis la nouvelle forme
d’adminiliration établie en 1748, tous les biens
fonds, même ceqx qui forment le patrimoine du
fouverain & des églifes, y font fournis.
La condition des feigneurs dans l’Autriche ell
la même que celle des feigneurs dans la Bohème ;
ils font refponfables des taxes de leurs vaffaux,
& ils. ont le même intérêt de faciliter à ceux-ci
les moyens d’acquitter les. taxes.
Lorfqu’un feignent n'envoie pas au jour fixe