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bourg , de Pblogne, de Hongrie > en vit même 1
un (impie gentilhomme de Bohêmt parvenir au
trône i À fe nommoit George de Podibrath j il fût
ragent du royaume pendant la minorité de La-
dillasiy & il devint roi- après la mort prématurée
de Ladiflas. '
En t f4 7 y le fceptfe de Bohême fut déclare
héréditaire dans la maifon d'Autriche } Maximilien
11 3 Rodolphe II & Matthias- n a’bufèrent pas
dfc leur poüvoi-r abft>lu j mais Ferdinand II méconnut
les douceurs dé k tolérance , & les avantages
die la modération : -Ü a voit «Tes'principes
„cruels , 8c il fit des opérations violé rires > la
Bohême fe révolta y la couronne fut donnée à
rélefteur palatin j les princes proteftans fe liguèrent
j & la guerre de trente ans commença. La
Bohême éprouva toute forte de malheurs' durant
cette guerre 3 & plus de 30 mille familles èn
iortirent pendant les années 1622 1623’ , 1624,
1^25 & i #26. Après ÎW paix de Weftphaïte Y
Ferdinand III & fes fuecelleurs pojlédèrent affez-
tranquillement ce royaume , jufqu'à la mort de
Charles V I en A cette époque 3 l’ éleCteur
de Bavière réclama la couronne de Bohême : ce
fut le lignai d'une guerre nouvelle : cette contrée
fut ravagée par le fer & la flamme. La maifon
d'Autriche l'a poffedée paifiblement depuis «74IObservations
fu r les révolutions de la Bohême.
Aucun pays de l'Europe n'a fouffert des révolutions
aufli cruelles j 8c 3 pour en donner une
preuve fans-réplique} fous RodolpheII , il n'y a
pas deux cents ans 3 on y comptoir trente-quatre
mille fept cents villages 3 ,fept cents trente-deux
villes grandes 8c petites, cent vingt- quatre châteaux
, des terres feigneurialès- fans nombre , &
plus de trois millions d’hàfeftans. Cette population
tomba fucceffivement à moins de quatre cens
mille âmes > elle eft remontée, fous' une admi-
niftration devenue moins dure, au point où on
la voit aujourd'hui.
De l'état aÜuel de la Bohême*. La Bohême eft
un pays d'états : le cle rgé, la noblerie & quelques
villes y tiennent des affembîées, afanuellés,
que la cour ordonne & dirige. JL'auférit'é des
états- eft à-peu-près nulle | ces états ont çrU longtemps
avoir le droit de dîfpofer de la couronne.
Ils voulurent ufer de leur droit au commencement
du feizième fiècle, & ils, élurent l'éleCteur
palatin j on leur foutint que la bulle d'or ne leur
actordok ce privilège* quédâns le' cas où- la maifon
d'Autriche • viendrait à s'éteindre. Les bohémiens
réfutèrent cette affeftiott j mais ils ne
purent triompher.
Les états étoierit autrefois les tuteurs de leurs
rois mineurs-, 8c ils réclamaient, en cette qualité ,
lé luffhge électoral ; ils citoiénr fes çonftiturions'
dé l'empire , qui accordoient ce privilège à tous
les tuteurs des ,électeurs : depuis- qu’ils fé trouvent
dans l'abaiffement, cètte prétention n k plus
lie*»
B a h
L'archevêque de Prague eft légat né du faint-
fiège, prince du Saint-Empire, métropolitain des
évêques de Konigingratz 8c de Leutméritz , & il
.couronne les rois' de' Bohême.
Quelqfles-un'es, des grandes charges de la cour
font héréditaires dans certaines familles { telles
font celles de grand-maréchal, de grand maitrç-
d'hôrel, de gran.l chef de cuifîne, de grand écuyer
tranchant, de grand échanfon, de grand argentier,
de grand portier, cfe grand porte-étendard',
de* grand maître & de grand tréforier. Il en eft
d'autres plus importantes réfervées aux naturels
du pays, fans être héréditaires : on peut citer
celles de grand bnrgrave , de-grand maître de 1 c-
tat, de grand maréchal de l'état, de grand chambellan
de l'état, de grand juge de l'état, de
grand juge des fiefs, de premier préfident des
appellations, de premier préfident des- finances
8c de premier fécrètaire d'état.
Tribunaux & chambres d a dm in if ration. Quelques
tribunaux de jufticc 8c quelques' chambres des finances
fe trouvent à Prague ; mais la régence fu-
périeure & la chancellerie font à Vienne. Chaque
cercle du pays, chaque ville & chaque fief a
d’ailleurs fa police 8c fes tribunaux particuliers ,
& il y a poiir tout l'état une ordonnance générale.
Lorfque Charles IV fut élevé à l'Empire, les
juges de Bohême rendoient la juftice arbitrairement.
Ce prince fit rédiger les conftitutions bohémiennes
pour fervir de règles; aux tribunaux. Au
défaut de droit municipal, les bohémiens fe fervent
du droit romain.
D e s revenus & des domaines de la Bohême. Des
vingt-quatre mille hommes de milice , établis par
la maifon d'Autriche en 1753 , ily en a neuf mille
fur lé compte de la Bohême.
Le Dictionnaire- de J’urifprudenee parle avec
beaucoup d'étendue des impôts & des revenus
de la Bohême , 8c nous y renvoyons le leCteür.
Il y a en Allemagne plufieurs fiefs qui relèvent
du royaume de. Bohélnè, tels font le duché de
Siléfie, les marquifats de Moravie 8c de Luface,
Le roi de Prude, qui a- conquis la plus grande &
la meilleure partie de la Siléfie, a rompu ce noeud
féodal pour les domaines dont il s eft empare. La
reine Marie - Thérèfe 8c les états de Boheme,
lui ont cédé la fouveraineté entière de ja Siléfie
& du comté de Glatzmais il y a peut-être quçl-
que proteftation fecrette , à la fuite dé cette cefi-
fiOn. . ; , • : .j;
PlufieurS éle'éfeurs , princes eecléfiàftiques 8c
féculiers, comtes, &-c. ont des fiefs qui relevent
du royaume de Bohêrne. L'empereur Charles VII
aliéna qneîqires-üns'd'e'ces'fiefs, mais k reine Marie-
Thérèfe , étant rentrée en pofïéffion de la B o h e -
, me , les revendiqua-, & ceux- qui les poffédoîent
n'ofècent pass s'expofer à fon reffentiment.
La Bohême nfeft plus un cercle de r,Empire >
quoi qu'en quelques auteurs. C'eft un royaume
indépendant, qui d'éleCtif, eft devenu here-
B G H
Artaire par le fort des armes, 8c dont les habitans
font moins fujets que citoyens de l'Empire.
D u roi de B o h êm e , envifagé comme électeur, &*
de f e s prérogatives royales... Le roi de Bohême , en
qualité de prince électoral du faint-Empire, paye
à Wetzlar 300 florins> & il eft taxé d’ailleurs fur
Je pied des autres électeurs. La bulle d’or lui
accorde la préféance fur les électeurs féculiers ;
& dans les grandes folemnités publiques, il la
prend même fur l’impératrice. La Bo h êm e , dans
Jes interrègnes de l'empirene reconnoît pas
Lautorité du vicaire. Qn ne. peut point appelles
des fentences de fes tribunaux aux tribunaux de
l'Empire.
Ses fujets ne peuvent être cités hors du royaume.
Il eft fournis à la jurifdiétion de l'Empire dont
il eft'variai : mais il s'agit de favoir s'il y .eft fournis
comme roi ou comme. électeur j la queftion
n’eft pas décidée. C'eft vraifemblablement en
cette dernière qualité j car la Bohême n'elt pas un
fief de-l'Empire, &le roi, comme tel, eft indépendant.
Les rois de Bohême ont toujours joui des
prérogatives royales, du pouvoir de faire des loix,
de battre monnoie,, de créer des nobles , des
comtes, des barons, de faire la guerre pu la paix,
de lever des impôts , fauf les privilèges des états
:du royaume.
Nous avpns dit -ailleurs que les rois de Bohême
ne font point obligés de recevoir l'inveftiture à la ;
cour impériale §£ hors de leur état.
Des publiciftes ont cru que le roi de Bohême
afeft oas véritablement électeur de l’Empire : ;
obliges de convenir qu'il a un fuffrage dans le ;
collège électoral, iis di-fent qu'on lui a permis de j
donner fa voix-, afin de faire pencher la balance, I
lorfque celles des électeurs fie trouveraient partagées.
Leur méprife vient de ce que les rois de
Bohême ont paru rarement aux aflTemblées de
l'Empire avant la fin du dernier fiècle, de ce qu'ils
ja’ont jamais voulu contribuer aux dépenfes du
corps germanique , de ce qu'ils ©nt dit poqr fe
juftifi.er, que leur royaume formoit un état féparé
de l’Allemagne, que leurs fujets parlant une langue
différente de celle des allemands, & ne .recevant
aucune protection de l'empire , ils .n'étoienî
point obligés de fupportex les charges du corps
germanique.
Il paflfe pour conftant, d’après les g,6tes publics
, 8c jes confticutions de-l'Empire , que le.
roi de Bohême eft le premier des çle>Cteurs laïques >
il eft revêtu d’un des archi-offices de fiEmpire :
mais nous avouerons en même - temps , qu'excepté
les diètes pour l'éieétion d'un roi des romains,
les rois de Bohême n’ont point,paru aux'
aflçmblées de l’Empire ni même .aux diètes particulières
des électeurs, où il n’étoit question que
des intérêts du collège électoral-- peut - cçre que
s'ils avoient voulu y être admis, on le leur aurojt
xefufé, ou que du moins ils n'v auroient point eu
de voix. Nous ajouterons que je roi de Bohêmc a ç
B O I
fut jamais appelle pour dreffer la capitulation
lors de i'éieCtion de l’empereur Léopold ; ce
prince demanda à être admis, en qualité de roi
de Bohême 3 à la rédaCtion de la capitulation ;
mais fia demande fut unanimement T rejettée , 8c
même on ne voulut pas recevoir les mémoires
qui contenoient fes avis fur cette matière, quoiqu'on
ne rejette pas ceux des princes & des villes
impériales.
A I’éieCtion de Jofeph, fils aîné de Léopold ,
tout ce que put obtenir du collège électoral la
maifon d'Autriche, fut que la capitulation feroit
lue à l'ambalfadeur qui repréfentoit le roi de
B o hême, & qu'on lui demanderoit s'il avoit quelque
chofe à propofer , avant qu’elle fût lignée ;
mais plufieurs écrivains aîlemans croient que, fi
ce miniftre avoit propofé des retranchemens ou
des additions ôn ne Tauroit pas écouté.
L’empereur Jofeph crut alors qu’il étoit de
fon intérêt, comme roi de B o h êm e , de rétablir
fiôn fuffrage dans les affemblées de l’Empire , 8c
il y parvint en 1708. Depuis cette réadmiflîon ,
la maifon d’Autriche a toujours eu un ambaffa-
deur aux diètes, pour repréfenter le roi de B o h ê me.
Voy eç Je Dictionnaire de Géographie. Son
article B.o h em E , fervira de fupplément à
celui - ci._
BOIS, f. m. Subftance végétale & folide , qui
forme la tige 8c les branches des arbres , qui tire
fia nourriture & fon accroilïèment de l’humide ra-*
diçal 8c des fucs de la tente.
B o is fe dit également d’un terrein planté d'arbres
, propres à ,la conftmCtion des bâtimens de
■ terre 8c de mer, ,à la charpente, à la menuiferie ,
.à entretenir le feu dans nos cuifîaes & dans nos
„appartemens , & .à un,e infinité d’autres ufages.
Sous la déaotrination générique de bois , on
comprend les forêts, les futaies, les taillis , les
huilions, les bouquets, les garennes , les lifières,
les bordures, &ç. qu’on diftingue Lun de l’autre
par l’étendue, par l’âge, par la hauteur des ar-
bre$ j par leur efpèç-e. 2 par leur deftination. Le
buiftbn contient depuis j,o arpens jufqu'à 2000 ;-
la forêt depuis 2000 jufqu'à tout efpaçè quelconque
a u-de (fus.
Nous -n'entrerons point ici dans le détail de
toutes ces divifions, dqjà traitées fous les mots qui
Jes concernent dans d*autres parties de l'Encyclopédie
méthodique -( y^oye^ les Dictionnaires
d’Agriculture, de Commerce , de Jurifiprudenee
à,l'article Bois ) } mais dans les vues & félon les
plans de l’économie politique, nous examinerons
jjLiccintement la nature ê ç rhiftorique des bois ,
[’importance :dont ils font pour la fociété , leur
dépériflement progreffif en Europe 8c fiur-tout ea
France 5 enfin les moyens d'en arrêter la dégradation
& d'en opérer le r,étabfi?(femeB.t dans notre
patrie,.
Les bois couvrent naturellement U terre , partout
, où des marais Sç [’indigence abfolue du fol
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