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des deux refufe Conftamment de fe Contenter de la
moitié de ce droit.
i° . La maifon de Saxe-Saalfeld , nommée auffi
la maifon de Saxe-Qobouvg-Saalfeld , par rapport
à la part qu'elle a dans cette principauté, poffède
le bailliage de Cobourg.
i ° . La maifon de Saxe-Meinungen pofscde trois
bailliages.
3°. La maifon de Saxe-Gotha ne pofsède que
les biens domaniaux de Ludwigsbourg & de
Schweickhof.
4°. La maifon de Saxe-Hildbourghaufen pofsède
fix bailliages, qu'on qualifie de principauté
particulière.
Les collèges fupéiieurs du prince font : celui du
confeil prive, la régence, le confiftoire & le collège
de la chambre. Le duc Ernefte fut celui qui
introduifit le droit d'aînefîe dans fa maifon. On
eftime que les revenus annuels que le duc perçoit
dans cette province, fe montent à Soooo rixdal.
Remarques fur la population , les productions & le
commerce. Cette principauté a environ 16 lieues de
long fur 8 de large. On y compte dix villes & fix
bourgs. Les gentilshommes y font tous delà clafle
de ceux qu'on appelle en allemand-faxon fckrijfts-
ajfen ou Zauteleyfoejfig, c'eft-à-dire, que s'ils ont
des procès, ils ne,peuvent être cités & actionnés,
qu'en vertu d'ordres immédiats de la chancellerie
du prince, & pardevant les tribunaux même du
prince, fans être fournis, comme ceux que l'on
appelle amtfajfen , aux ordres médiats & aux tribunaux
des préfets ou baillifs.5 ils forment les
états, conjointement avec les -villes qui en ont le
droit : les états ont leur direéteur & leur fyndic.
A quelques calviniftes près, qui font dans Hild-
bourghaufen, tout le pays eft luthérien, & gouverne,
en ce qui regarde les matières eccléfiafti-
qnes, par des furintendans, qui ont leurs adjoints.
Le pays produit affez de b led, pour qu'en cas
de befoin il puifîe fecourir les peuples vcnfins ; il
s'en exporte de la laine , des moutons gras & des
bêtes à corne engraiflees. Le commerce des ha-
bitans de Sonnenberg confifte en tables à écrire ,
en ardoifes, pierres à repafler & pierres à fiifîl,
en ouvrages de bois de toutes efpèces, en poix
t z en potalTe. Les autres villes ont d'autres ref-
fources ; le pays, en général, abonde en artiftes
êz gens de métiers.
Les vivres y font à bas prix, & les moeurs douces
, fimples & honnêtes : la vigueur du corps &
la bravoure y font communes, comme dans le refte
de l'Allemagne.
Vbye% les articles Sa x e & G o t h a .
C O C H IN C H IN E , royaume d'Afie au fud de
celui deTonquin. Pendant le peu de temps que
les françois furent établis à Siam , la compagnie
chercha à s'introduire au Tonquin. Elle fe fiattoit
de pouvoir négocier avec fureté, avec utilité ,
chez une nation que les chinois avoient pris foin
d ’iflftruire, ji y avoir environ fept fiècles.
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La Coekinchine étoit trop voifine de Siam, pour
ne pas attirer aufii l'attention des françois ; & il
eft vraifemblable qu'ils auroient cherché a s'y fixèr,
s ils avoient eu la fagacité de prévoir ce que cet
état naiflant devoit devenir un jour.
L'Europe doit à un voyageur philofophe le peu
qu elle fait avec certitude de ce beau pays. Voici
à quoi- f es connoiflances fe réduifent.
Lorfque les françois arrivèrent dans ces contrées
éloignées, il n'y avoit pas plus d'un demi-fiècle
qu un prince de Tonquin , fuyant devant fon fou-
rerain qui le pourfuivoit comme un rebelle, avoit
franchi avec fes foldats & fes partifans le fleuve
qui fertr de barrière entre le Tonquin & la Cochin-
chine. Les fugitifs aguerris & polices chaffèrent
bientôt des habitans épars qui erroient.fans fociété
policée, fans forme de gouvernement c iv il, &
fans autres loix que celles de l'intérêt mutuel 8c
fenfîble qu'ils avoient à ne point fe nuire réciproquement.
Ils y fondèrent un empire fur la culture
& la propriété.
La découverte de l'or a naturellement amené
celle dey impôts, & le nom d'adminiftration des
finances ne tardera pas à remplacer celui de législation
civile & de contrat focial. Les tributs ne
font plus des offrandes volontaires, mais des exactions
par contrainte. Des hommes adroits vont
furprendre, au palais du roi, le privilège de piller
les. Pr.ovinces. Avec de l'o r , ils achètent à la fois
lè droit du crime 5z de l'impunité : ils corrompent
les courtifans, fe dérobent aux magiftrats, &
vexent les laboureurs. Déjà les grands chemins
offrent aux voyageurs des villages abandonnés par
leurs habitans, 8z des terres négligées. Le roi du
c ie l, femblable aux dieux d'Epicure , laifle tomber
les fléaux & les calamités fur les campagnes.
Il ignore & les maux &z les larmes de fes peuples.
Bientôt on les verra dans le néant, où font en-
fevelis les fauvages qui leur cédèrent leur territoire.
Ainfi périfîent, ainfî périront les nations
gouvernées par le defpotifme. Si la Coekinchine
rentre dans le çahos dont elle eft fortie il y a environ
cent cinquante ans, elle deviendra indifférente
aux J navigateurs qui fréquentent fes ports.
Les chinois , qui font en poneflion d'y faire le
principal commerce, en tirent aujourd'hui eh échange
des marchandifes qu'ils y portent, des bois de
menuiferie,des bois pour la charpente des maifons
& pour la conftru&ion des vaifleaux.
Une immenfe quantité de fucre ; le brut à 4 liv. "
le cent, le blanc à 8 , & à dix le fucre candi.
De la fôiede bonne qualité, des fatins agréables
& du pitre , filament d'un arbre reflemblanc
au bananier, qu'ils mçlent en fraude dans leurs
manufactures.
f Du thé noir & mauvais , 'qui fért à la confomma-
tion du peuple.
De la canelle fi parfaite, qu'on la paye trois'
ôu quatre fois plus cher que celle de Ceylanj-if
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y en a peu j elle ne croît que fur une montagne
toujours entourée de gardes.
Du poivre excellent & du fer fi pur , qu'on
le forge fortant de la mine, fans le faire fondre.
De T o r , au titre de 23 karats. Il y eft plus
abondant que dans aucune autre contrée de l'o rient.
Dubois d'aigle, qui eft plus ou moins parfait,
félon qu'il eft plus ou moins réfineux. Les morceaux
qui contiennent le plus de cette réfîne,
font communément tirés du coeur de l’arbre ou
de fa racine. On les nomme calunbac, 8z ils font
toujours vendus au poids de l'or aux chinois, qui
les regardent Comme le premier des cordiaux. On
les conferve avec un foin extrême dans des boè’tés
d'etain , pour qu'ils ne fèchent pas. Quand on
veut les employer , on les broie fur un marbre
avec des liquides convenables aux différentes maladies
qu'on éprouve. Le bois d'aigle inférieur ,
qui fe vend au moins cent francs là livre, eft
porté en Perfe, en Turquie, en Arabie. On l'y
emploie à parfumer les 'habits, 8z même , dans
les grandes occafions, les appartemens, en y mêlant
de l’ambre. Il a encore une autre deftination.
C 'eft un ufage chez ces peuples, que ceux qui,
reçoivent une vifite de quelqu'un auquel on veut
témoigner de là confidération , lui préfentent à fumer
5 fuit le café accompagné de confitures. Lorf-
queda converfation commence à languir , arrive
le forbet qui femble annoncer le départ. Dès qiie
l'étranger fe lève pour s'en aller , on lui préfentè
une caflolette où brûle duvbois d'aigle, dont on
fait exhaler la fumée fous fa barbe , qu'on parfume
d'eau rofe.
Quoiqtie lés françois, qui ne pouvoient guères
porter que des draps , du plomb, de la poudre
à canon & du foufre , à ‘la Coekinchine, euflent
été réduits à y faire le commerce, principalement
avec de l'argent, il falloît le fuivre en concurrence
avec les chinois. Les bénéfices qu'on auroit faits
fur les marchandifes envoyées en Europe, ou qui
fé ferbient vendues dans l'Inde, auroient fait dif-
paroître cet inconvénient.
Il paroît cependant que les vaifleaux françois
vont encore à la Coekinchine , & qu'ils font quelque
commerce. Le -capitaine King parle , dans le
dernier voyage de Cook , d'une lettre fignée par un
miflionnaire françois , qui fut remifr non loin de là
aux commandans anglois : il jugea, d'après cette
lettre , qu'on attendoit à la Coekinchine des vaifleaux
françois 5 mais nous ne favons pas fi ces liaifons
établies vraifemblabîement entre rifle de France .
& la Coekinchine pendant la guerre, fubfiftent depuis
la paix.
C O D E . Voyei le Di&ionnaire de Jurifpru-
dence, où l'on trouve de grands détails fur les
codes des loix romaines , fur les différentes compilations
des loix françoifes auxquelles on donne
le nom de codes, & une notice de différens codes
etrangers.
C O E TH E N , partie du pays d'Anhaît, qui
appartient a la branche d'Anhait-Coèthen. Voyez
1 article A n h à l t .
CO IR E , ville capitale de la république entière
des grifons, & particuliérement de la ligue de la
Maifon-Dieu. Nous renvoyons à l'article Gri-
so n s & L ig u e s g r is e s ce qui a rapport à cette
coHfederation : nous parlerons feulement ici de
1 évêché de Coire, qu'on compte parmi les corps
politiques 3 & nous dirons enfuite quelques mots
d». 1 adminiftration de la ville, qui compofe une
forte de république.
_ f- origine de leveche de Coire eft incertaine.
On le croit cependant très - ancien. Le premier
eveque fut, dit-on , Afimo qui vivoit en 440 ;
/ prétendent que S. Lucius eft Je premier
evêqUe ( il vivoit vers 176. ) La ligue de la Mai-
fon-Dieü exerce le proteftorat fur les terres de
ce duché , & fouvent elle La affilié de toutes fes
forces. En 140 j 5 l’évêché étoit déjà allié de
quelques communautés de cette ligue. En 1471 ,
1524 & 1 y44) Lévêque accéda au traité conclu
entre les trois ligues. En 1441, Lévêché & la ligue
firent un traité qui régla les. droits réciproques
des deux parties „ Sr ce traité rend l'évêque de
Coire fubordonné à la ligue à quelques égards.
Auffi le chapitre fait-il tous fes efforts pour an-
nuller ce traite qu on a éludé à plufieurs reprifes ;
il en eft refulté différens écrits trés-curieux & très-
inftruétifs.
L’évêque de Coire eft prince de l’empire, dignité
qui paroît avoir été accordée en 1 i7o par Frédéric
I à Egino & à fes fucceffeurs. Il affilie à la
diete de l’empire, & a fon rang entre l’évêque
de Lubeck & celui de Fulda. Il paye auffi des
mois romains. Il faifoit autrefois partie des états
du-cercle de Suabe , & il reprit en 1642 voix
& feance aux dietes de ce cercle ; mais il a néglige
ce droit depuis, & il n’eft plus attaché à
aucun des cercles, quoique, dans la matricule
annuelle ,r la chambre impériale le place dans le
cercle d’Autriche. Il eft fuffragant de l’archevêque
de Mayence. Son diocèfe eft partagé en fix chapitres
dont trois font partie des grifons ; les au-
tres s’étendent fur une partie de la Suiffe & du
Tirol. Il eft élu par vingt-quatre chanoines, dont
fix feulement font obligés à la réfidence , & font
ks fouis qui, dans leur qualité de chanoines ,
jouiffent de quelques revenus. Le prévôt eft nomme
par la cour de Rome.
, Le temporel de cet évêché eft beaucoup moins
étendu à préfent qu’il ne l’étôit autrefois ; ce qü’on
doit attribuer à la mauvaife économie de plufieurs
eveques.
E eveque poffede la foigneurie de Furftenburg
dans le l irol., 8c celle de Furftenau dans la vallée
de Domlefchg. L’une & l’autre font gouvernées
par des baillifs qui perçoivent les revenus du prince.
Il a le péage de la Lanquart, de beaux domaines
8c quelques fiels. On lui paye en outre