B O U
donner , puifqu’il attire une partie des hommes
& des moyens qu 'on voudroit tous concentrer
dans rifle-de-France, qui n'en eft éloignée
que de trente-cinq lieues. Voye% l'article
Ï s l e - d e - F r a n c e . -
BO U R BO N N O IS , ( province de France).
Voye% dans le Diôtion. de Jurifprudence l'époque
de fa réunion à la couronne , &.ç.
BOURGEOISIE. Voye^ le Dictionnaire de
Jurifprudence.
BO U RGO GNE . ( duché de ) f l f i p le DiCt.
de Jurifprudence. On y trouvera en peu de mots
ce qui regarde les états. Le Dictionnaire Univerfel
de M. Robinet- offre tous les détails qu'on peut
defirer fur cette matière.
B o u r g o g n e , (cercle de) Il fut déclaré un
des dix cercles de l'empiie d'Allemagne , par
Maximilien I , l'an 151a , & confirmé par
Charles-Quint , de la manière la plus authentique
3 à la drette dé Worms en 1j 21 3 à la paix
publique de Nuremberg en 1 f 22 , & fur-tout par
îe recès de la diette d'Ausbourg en 1548. L o r f
qu'on l'établit 3 il etoit d'une fort grande étendue
j il comprenoit le duché de Lorraine 3 la
Franche - Comté 3 & les dix-fept provinces des
pays-bas , & il appartenoit tout entier à la mai-
fon d'Autriche, à caufe du mariage de Maximilien
avec l'héritière dt Bourgogne; mais les guerres
& les révolutions Tdht beaucoup diminué.
Sept des dix-fept provinces du Pays-bas qui fe
trouvoient dans fon atxondiffement, compofent
aujourd'hui la république de Hollande. Louis XIV
a fait la conquête de la Franche-Comté 3 &
Louis X V a acquis la Lorraine.
Quelques écrivains de Droit public 3 veulent
que ce cercle fubfifte toujours. Ils conviennent
qu'on en a démembré plufieurs diftriéls en faveur
de la France 3 de la Hollande & de la Pruffe 3
dans les duchés de Brabant, de Limbourg, de
Luxembourg & de Gueldres, & dans les Comtés
de Flandres j deHainault & de Namurj mais
ils prétendent qu'il conferve fon rang dans l'empire
d’Allemage. Dans les queftiohs de cette ef-
pèce 3 ,©n ne doit examiner que le fait : fi le cercle
de Bourgogne n'envoie plus de membres à
la diete ; s'il ne paye plus les contributions de
l'Empire , il ffeft plus un cercle. Or il paroît qu'il
n'envoie plus de membres à la diete , & qu'il ne
paye plus les contributions de l'Empire.
Il donnoit fa voix à la diete dans le collège
des Princes, fur îe banc des féculiers, immédiate-
mement après celle de l'Autriche. Il préfentoît
deux afTefîeurs à la chambre de Wetzlar. Sa taxe
pour cette chambre étoit de 405- rixdalers 72
ereqtzers. Quant aux autres contingens de l'Empire
3 il fourniffoit originairement autant que
que deux électeurs , s'il s'agiffoit de befoins ordinaires
3 & autant que trois y s'il s'agiffoit de faire
la guerre aux Turcs.
B R A
Au refte 3 fî l'on veut abfolument que le cercle
de Bourgogne, foit encore un des cercles de l'Empire
3 il faut obferver que les domaines étant fournis
à la maifon d'Autriche, fon adminiftration
ne peut être la même que celle des autres j s'il
forme quelques affemblées, ce ne peut être à la
façon des autres cercles g ce ne peut être 3 comme
dans ceux-ci 3 par la direction de divers princes
ou états ; un feul lui en donne l'ordre immédiat ,
& fes affemblées ne font & ne peuvent être que
des affemblées provinciales. Dans cette fuppofi -
tion 3 il faut regarder les états du Brabant comme
la diete de ce cercle.
Voyei les articles Br a b a n t & P a y s - B a s
A u t r ic h ie n s .
BOURGUEMESTRE. V. le DiCt. de Jurifpr.
B R A B A N T . Voyeç fa pofition & fori étendue
dans le Dictionnaire de Géographie. On y trouve
aufli un précis de l'hiftoire politique du Brabant ,
auquel nous renvoyons les leCteurs.
L'Autriche poffède la plus grande partie du
Brabant 3 principalement la partie méridionale 3
qui comprend Bruxelles & dix-huit autres villes
fermées 3, un grand nombre de bourgs & de fei-
gneuries, & plus de cinq cents villages. La partie
feptentrionale 3 qui renferme Bois-le-Duc , huit
autres villes & près de deux cens villages , appartient
à la Hollande : c'eft une des premières
conquêtes des Provinces-Unies. Bruxelles eft le
fiège du gouvernement autrichien 5 la Haie eft
celui du gouvernement hollândois. Les membres
du premier forment * fous l'infpeCtion du gouverneur
général des Pays - Bas autrichiens 3 un-
confeil d'état , un confeil privé, un confeil des
finances & des domaines 3 une chambre des rentes
& une cour des fiefs. Les membres du fécond
forment, fous l'infpeCtion du ftatdhouder,
& fous les ordres des états généraux , un collège
de 8 confeillers , à la tête defquels eft un préfident.
Le Brabant autrichien 3 qu'on divife en quartier
de Louvain , quartier de Bruxelles 3 quartier
d'Anvers avec la feigneurie de Malines* eft encore
un pays d'état j -le clergé 3 les nobles & les
bourguemeftres & penfionnaires des villes de
Louvain 3 de Bruxelles & d'Anvers , s'affemblent
ordinairement à Bruxelles quatre fois l'année 5 ils
délibèrent fur le rapport de deux membres du
clergé & de deux de la no.bleffe : ces commiffions
ne font pas perpétuelles y les membres .du cierge-
des quittent au bout de £x ans , & ceux de la
nobleffe au bout de quatre.
Outre le confeil de Brabant 3 il ÿ a plufieurs
autres confeils & tribunaux qui réfident à Bruxelles.
Le confeil d'état préfidé par 1e fouve-
rain ou le gouverneur général eft compofé ordinairement
de l'archevêque de Malines 3 primat
dés Pays - Bas, du chef - préfident,* du
chancelier de Brabant 3 du préfident dû grand
confeil & dè quelques autres ccnfeillers au choix
B R A
du prince , 4 un audiencier & des fecretaires d'état.
En 1702 3 il parut un décret de Philippe V3
donné à Naples le 2 juin, en vertu duquelTe
confeil d'état , le confeil privé & celui des finances
furent réunis en un feul, fous le nom de
confeil royal. Les puiffances maritimes , alliées
du roi Charles III, rétablirent le confeil d'état
en 1706 ; & le même prince ayant été élu empereur
, y nomma de nouveaux confeillers, en
qualité de fouverain des Pays-Bas.
Le confeil privé eft compofé du chef-préfident
& de cinq ou fix confeillers que nomme le fouverain.
Ce confeil & le grand confeil .de Malines
furent réunis jufqu'en 1504. A cette époque,
Philippe le Bel établit une partie des confeillers
à Malines , & retint Tes autres auprès de fa per-
fonne , ou de celle du gouverneur du Pays-Bas.
Charles-Quint confirma l'inftitution du confeil
privé par fes lettres-patentes, en 1517 & i jp .
Philippe V l’abrogea en 1702 > mais l'empereur
Charles .VI le rétablit en 1725.
Le confeil des finances régit, les domaines du
prince, & donne les réglemens fur tout ce qui
concerne les droits d'entrée & de fortie. Il y
avoit autrefois un -chef des finances ; le tréforier
général, aidé de quelques confeillers & commis
des domaines & finances, en exerce aujourd'hui
les fonctions. Le confeil des finances a deux
greffiers, un confeiller député pour les affaires du
commerce & un fifcal.
Le Brabant hollândois n'eft plus un pays d'états,
& il n'a ni le droit d'envoyer des députés
à l'affemb.lée des états généraux, ni les privilè-.
ges du pays de Drenthe. Il a fouvent follicité
ces prérogatives j mais , envifagé par la république
comme un pays de conquête , & jouiffant
d’ailleurs de fes anciennes franchifes en matière
eccléfiaftiquê & civile , on n’a jamais Youlu lui
accorder ce qu'il dcmandoit.
BRAMES , la première des caftes de l'Inde.
Comme les brames jouent un grand rôle dans la
légiflation & l'adminiftration des peuples de l'Inde
, nous croyons devoir en parler ici.
Le légiflateur de l'Inde deftina les brames à être
les prêtres & les feuls miniftres de la religion. Devenus
trop nombreux, la plupart s'adonnent à d’autres
fon&ions ; mais ne voulant faire aucun métier
fervile, ils s'introduifent dans les çours où ils
exercent toute forte d'emplois, depuis celui de
miniftres jufqu'à celui d'efpions j ( les efpions ne
font pas flétris dans l'Inde comme en Europe : )
on les emploie fur-tout comme écrivains. Les fei-
gneurs , les généraux & même les officiers fubal-
ternes des troupes en ont à leur fervice ; plufieurs
de ces brames fe contentent de la paye de
fimple foldat.
Benarès , ville fituée fur le Gange, eft la
principale ou plutôt l'unique école des brames.
Leur chef, qu'on nomme le grand bramine, eft
B R À 387
refpe&é de toute la nation , & il jouit d'une
multitude de privilèges.
Il donne des difpenfes pour les mariages ; il
a , dit-on , un revenu affez confidérable , fondé
fur la négligence des naturels du pays. On affure
que fi les indiens perdent quelque chofe , ils
doivent payer en argent au grand bramine la valeur
de ce qu'ils ont perdu j & q ue , s'ils ne
font pas fidèles à remplir cette obligation , on
les chaffe ignominieufement de leurs tribus.
C e t ufage fingulier eft peut-être établi & ob-
fervé dans quelques cantons j mais les anglois 3
maîtres aujourd’hui d'une grande partie de l'Inde
, ont fûrement réduit beaucoup cette partie
des revenus du grand bramine.
Il y a dans l'Inde deux codes ou fhafiers dif-
férens 5 le premier eft communément défigné en
Europe, fous le nom de Ve dam j mais M. Dow
prétend qu'on doit dire bedang , mot compofé de
beda & a n g , c'eft-à-dire , corps de doctrine ou
de fcience. Les habitans de la côte de Coromandel
, de celle de Malabar & du Decan fuivent
le vedam. On l ’appelle aufli bedang shafler. Les
habitans du Bengale, & ceux qui demeurent fur
les bords du Gange, fuivent un autre cod e , qu'ils
appellent neadirfen shafler. Le mot neadirfen eft
formé , dit-il, de nea , qui veut dire vrai , jufte
& dirfen, qui fignifie expliquer. Ainfi neadirfen
fignifie explication de la vérité. C e code, ajoute
M. Dow , eft moins ancien de 900 ans que le
bedang ; il fut écrit , ; il y a environ 4000 ans ,
par un fage , nommé Goutam. L'un & l'autre de
ces codes eft en langue famskrete.
De temps immémorial les brames, feuls dépo-
fitaires des livres , des connoiffances & des règle-
mens, tarit civils que religieux, en avoient fait
un fecret, que la préfence de la mort, au milieu
des fupplices, né leur avoit point arraché. Il n’y
avoir aucune forte de terreurs & de féduétiôns
auxquels ilsjfeuffent réfifté, lorfque tout récemment
M. Haftings , gouverneur général des éta-
bliffemens anglojs dans le Bengale, & le plus
éclairé des européens qui foient paffés aux Indes ,
devint poffefleur du Code des indiens. Il corrompit
quelques brames ; il fit fentir à d'autres le
ridicule & les inconvéniens de leur myftérieufe
réferve. Les vieillards , que leur expérience &
leurs études, avoient élevés au-deffus des préjugés
de leur cafte , fe prêtèrent à fes vues, dans
l'efpérance d'obtenir un plus libre exercice de leur
religion & de leur loix. Ils étoient au nombre de
onze , dont le plus âgé paffoit quatre-vingt ans ,
& le plus jeune n'en avoit pas moins de trente-
cinq. Ils compulfèrent dix-huit auteurs originaire
famskrets 5 & le recueil des fentences qu’ils en
tirèrent, traduit en perfan, fous les yeux des
brames 3 le fut du perfan en anglois par M. Hal-
hed. Les compilateurs du Code rejettèrent unanimement
deux propofitions 5 l'une de fupprimer
j quelques paragraphes fcandaleux, l'aiitre d'inf