
de celle de rabbaye de Walkenried & de la principauté
de Grubenhaguen ; il ÿ ajouta auîfi le
comté de Blankenbourg, fief qui devint vacant,
& qu'il retira en vertu de fon droit de fuzerainete.
Le dernier mourut en 1634 fans heritier niale ,
& fes états échurent à la branche de Lunebourg.
Cette branche eut pour fouche le duc Bernard ,
comme on l'a dit plus haut ; elle fut continuée
par Frédéric fon fils, qui furvéquit à fes enfans :
en 147S il eut pour fucceffeur fon petit - fils
Henri le moyen, fils d'Otton le victorieux, qui,
en ryi i , céda tous fes domaines aOtton3 Emette
8 c à François fes trois fils. Le premier fit, en
1 e 27 3 un paCte de fucceflion éventuelle avec fes
frères 8c leur poftérité, 8c fixa fa demeure ^ a
Haarbourg. Sa lignée ne fut pas longue ; elle s e-
teignit en 1641 par la mort de Guillaume fôn petit-
fils. Le duc François établit fa réfidence à Gif-
horn, où il mourut fans laiffer d'héritiers : le duc
Ernefte perpétua fa race, 8c introduifit la religion
Luthérienne dans fes états. Il eut pour fils Henri
& Guillaume , qui tous deux font reconnus pour
chef des deux branches a&uelles de la maifon de
Brunfwick & de Lunebourg î favoir le premier,
de celle de Dannenberg, devenue par la fuite
celle de Wolfenbutel, & le fécond de celle de
Zelle. Henri ne régna point ; il abandonna la régence
à fon frère cadet; il s établit a Dannenberg,
& jouit du bailliage de ce nom & de quelques
autres. Le duc Augufte, fon troifième fils .obtint
la principauté de Brunfwick apres 1extinction de
l'ancienne branche de Wolfenbutel. &^s établit
dans cette dernière ville. Ses deux fils aines , Jes
ducs Rodolphe, Augufte & Antoine-Ulnc. lui
fuccédèrent l'un après l'autre'; la ville de BrunJ-
' wick s'étant révoltée , le premier la fournit de
nouveau. Le duc Ferdinand-Albert, fils cadet du
duc Augufte. fe retira à Bévern ou il finit fes
jours. Antoine -Ulric eut pour fucceffeur le duc
Augufte - Guillaume fon fils ; mais celui-ci étant
mort en 1731 fans laiffer de poftérne . la regence
paffa au duc Louis - Rodolphe-fon frere , qui. juf-
qu'alors-, avoit poffédé la principauté de Blankenbourg
; il mourut en 173 ? fans Rentier male
& cette régence échut au fils du duc Ferdinand-
Albert de Bévern du même nom. Ferdinand-Albert
deBevem mourut la même annee, &11 eut
pour fucceffeur le duc Charles fon fils, pere du
duc régnant de Brunfwick - Wolfenbutel. 1 3
La branche de Zelle eut pour- fouche. alnli
ou on l’a obfervé, le duc Guillaume qui mourut
en içqi . & auquel fuccédèrent tour-a-tour fes
trois fils, Chriftian , Augufte & Frédéric. Aucun
d'eux ne^ fe rrçaria, & les domaines de cette branche
échurent à la poftérité du duc George, qui
étoit mort en 1641 , fous la regençe du duc Frédéric
fon frère : celw-ei mourut en 164S, a l âge
de 74 ans. Le duc George, qui fe rendit célébré
dans la guerre de trente ans, laifla quatre fils,
Qwiftian^üis , Çeorgs-ÇuiiUunae , Jçata-Hedéric
& Ernefte-Augufte. Prévoyant que les principautés
de Calenberg 8c de Lunebourg écheoi-
roient à lui ou à fa famille , il régla par fon tefta-
ment, que deux de fes fils feulement auroient la
régence des. états qu'il poffédoit alors ; on exécuta
fa dernière volonté. Le duc Chriftian-Louis
eut la principauté de Lunebourg , 8c le duc
George - Guillaume celle de Calenberg y mais le
premier étant mort en i66y, Jean - Frédéric,
troifième frère, fe mit en poffeflion de la principauté
de Lunebourg. Son frère aîné lui en dif-
puta le droit ; mais la querelle fe termina la même
année : George - Guillaume obtint la principauté
de Lunebourg, l'abbaye de Walkenried, le bailliage
de Schauen & les comtés de Hoya & de
Diepholz ; il abandonna enfuite les deux comtés
au duc Ernefte-Augufte , fon frère cadet ; Jean-
Frédéric obtint de fon côté la principauté de
Calenberg & celle de Grubenhaguen. Celui-ci
mourut en 1679 ; George-Guillaume ne finit fes
jours qu'en 1705 , après être parvenu au duché
de Lunebourg.
La fortune d'Ernefte-Augufte augmenta fuc-
ceflivement ; il eut l'Evêché d'Ofnabruck eh
1662., lfcs principautés de Calenberg 8c de Gru-
benhagen en 1679, & fut créé enfin Electeur en
1692. Il établit en 1680 le droit d'aîneffe dans la
branche principale de Guillaume; l'Empereur confirma
cet arrangement en 1689, 8c il le ratifia une
fécondé fois en 1692 , époque où l’on créa un
neuvième éleâorat en faveur de ce Prince. Georges
Louis , fils d'Erneft - Augufte , acquit à fa
famille en 1705 la principauté de Lunebourg, le
duché de Lauenbourg 8c la totalité du comté de
Hoya. En 1714 il obtint la couronne de la Grande-
Bretagne & d'Irlande, en 1714& en 1715 le duché
deBrême &la principauté de Verden. Il mourut en
i'7i7,-&eut pour fucceffeur au trône d'Angleterre
& à l'Ele&orat George Augufte, ou Augufte
II , fon fils unique , dont la mémoire fera
toujours chère à l'Empire. George-Augufte , ap-
pellé en Angleterre George II , termina fes jours
en 1760, 8c il eut pour héritier de tous fes domaines
Georges III, fon petit-fils. Les françois fe
rendirent maîtres en 1757 dè prefque tout le pays
éle&oral de Brunfwick 8c de Lunebourg.
Des titres 3 -privilèges 8* prérogatives de l'Elec
teur de Brunfwick. Lorfque l'empereur Léopold
créa électeur Ernefte-Augufte duc de Brunjwick
& de Lunebourg, 8c qu'il rendit cette nouvelle
dignité héréditaire , l'éle&orat étoit compofé des
principautés de Calenberg , de Zelle & de Gru-
benhagen , des comtés de Hoya 8c de Diepholz
8c des pays appartenans au* ducs de Hanovre 8c
de Zelle. Comme il falloir y annexer une grahda
charge de la cour, l'empereur y attacha celle de
grand banneret : le duc de Wurtemberg forma
une oppofition, & le duc de Brunfwick renonça
à ce titre de fon propre mouvement. En 1710 pn
infçqd^ à l'éle&oyat de Brunjwick I3 charge de.
eranc}*
grand-tréferîer, qu'abandonna l’éle&eur palatin,
pour reprendre celle de grand-maître d'hôtel,
dont jouifîbit la maifon électorale de Bavière mife
au banc de l’empire. La maifon de Bavière ayant
recouvré enfuite ia charge dont elle avoit été privée
, l'éleCteur de Brunjwick conferva toujours
celle qui lui avoit été donnée ; 8c il reftifa de la
rendre, avant d'être pourvu d'une autre. Depuis
cette époque, il prend, ainfi que l'éleCteur palatin
, le titre de grand-tréferier y il en exerça les
fondions en 1742 ,„ lors du couronnement de
l’Empereur Charles VII, de même qu'à celui de
l'empereur François I, arrivé en 17^ •
La dignité éle&orale de la maifon de Branfwick-
Lunebourg fut reconnue par celle de Brunfwick-
Wolfenbutel en 1703 8c 1706, 8c en 1708 par
tout l'Empirê. Le duc de Brunfwick entra auflitôt
dans le collège des électeurs. Son plénipotentiaire
y prit la neuvième place; & fa maifon n’en conferva
pas moins les trois fuffrages qir'élle avoit
dans le collège des princes » à titre de fouverain
de Zell, de Calenberg 8c de Grubenhagen : ainfi
les mêmes pays donnent à la maifon électorale de
Brunfwick voix & féànqe dans le collège des électeurs,
& dans celui des princes. Cette maifon a
troiS autres fuffrages dans le collège des princes ,
à caufe des duchés 8c principautés c4e Brême, de
Lauenbourg & de Verden. Elle a de plus quatre
voix dans le collège des comtes de Weftphalie ,
comme fouverain des comtés de Hoya , de Diepholz
, de Spiegelberg & de Hallermund : mais
elle en a cédé une aux comtes de Platen.
Chacune des principautés & chacun des comtés
que poffede la maifon de Brunfwick eft chargé
d’une taxe matricu’laire (1)5 mais outre ces taxes
particulières , elle en paye une générale pour ce
quelle pofiede dans les cercles quanto matriculari & pro pr&fladdone ibl'uEsm &p iroen e,r ipbruos
publicis. Cette dernière contribution eft fixée par
mois romain à 60 cavaliers 8c 277 fantaflîns , ou à
1828 florins eh argent. Ses domaines en général
payent d'ailleurs 811 rixdales 58 & demi kreut.
pour l'entretien de la chambre. Les électeurs
ayant le droit de nommer deux confeillers à la
chambre impériale, lorfque le nombre des afîef*
feurs eft porté à jo,. celui de Brunfwick l'obtint
yà l'inftar des autres ; mais comme il n'y a
aujourd'hui que 25 afîefieurs à la chambre impériale
, il n'en nomme plus qu'un.
Indépendamment de ces privilèges que donne
la dignité électorale à la maifon de Brunfwick 3 fes
pofiefiîons lui en donnent plufieurs autres; i°. elle
a le directoire dans le cercle de la baffe Saxe,
alternativement avec Magdebourg , par rapport
au duché de Brême ; & ce duché l'autorife à prë-
fenterun aflefieur à la chambre impériale’: 2°. elle
a le co-direCtoire avec Magdebourg 8c Brême,
lorfque la dignité électorale fe trouve occupée
par le plus ancien de la maifon de Brunfwick y
3° elle a cinq fuffrages de prince dans le cercle
delà baffe Saxe ; 40. elle alterne pour l’évêché
d'Ofnabruck avec un évêque catholique 5 5°- La
principauté de Calenberg lui donne lo droit de
' protection fur la ville de Hildeshekn ; 6 °. elle a
conjointement avec la maifon de Brunfwick. Wolfenbutel
, le droit de protection fur la ville impériale
de Goflar, fur l'abbaye de Corvey & fur
la ville de Hoerter; 70. enfin elle préfente un des
quatre afîefieurs de la chambre impériale, que le
cercle de la baffe Saxe eft en droit de nommer.
Voici le titre de l'éle-Cteur, qui eft très-fimple ;
N . duc de Brunfwick 8c de Lunebourg, archi-
tréforier du faint-Empire romain & électeur. Ses
armes font divifées en trois quartiers.
De /'adminijlration & des tribunaux , des états d t
Brunfwick. Le confeil privé royal & électoral de
Hanovre exerce la régence provinciale ; il repréfente
le prince, & il jouit d’une grande autorité;
les affaires d'état intérieures ou extérieures
font de fon reffort. Il a le pouvoir légiflatif, il
fait les ordonnances , & accorde des privilèges
au nom du fouverain. Il a l'infpeCtion fuprême
de tout ce qui a rapport aux droits régaliens 8c
aux affaires de police : il fixe les appointerons des
officiers de juftice des villes, il accorde les lettres
d'inveftiture, &c. Lorfqu'il furvient une affaire
importante ,' il la communique , avec fon avis ^
au roi d'Angleterre 8c attend les ordres du cabinet
de faint-James. Son autorité s'étend non-
feulement fur les pays éleCloraux , mais aufli fur
les duchés de Brême, de Verden 8c de Lauenbourg
; on porte devant lui les appels en matières
confiftoriales du pays de Hadeln.
Des revenus & des impôts. Les revenus de l'é-
le&eur proviennent, i°. des bailliages domaniaux
qui font affermés ; 2°. des péages ; 30. des mines
du Hartz qu'il pofiede feul , & de celles qu'il
pofiede conjointement avec le duc de jBrunfwick-
Wolfenbutel ; 40. des falines & du produit des
forêts & de la chaffe ; 50. des peftes & meffage-
ries ; 6 °. des monnoies , dont le rapport n’eft pas
confidérable, car les efpeces ont plus de valeur
intrinféque dans les états dè Brunfwick 3 que dans
les autres pays d'Allemagne ; 70. de l’impôt établi
fur les eaux-de-vie étrangères & fur celles du
pays; 8°. des contributions des duchés deBrême
& de Verden. Tous ces revenus font adminiftrés
par la chambre des comptes de l’Eleéteur , à
laquelle préfide un membre du confeil privé.
On évalue à trois millions de rixdales les femmes
que perçoit.l’Ele^leur de Brunfwick dans fes
divers états. Le roi George II avoit accumulé en
1757 un tréfor de 12 millions de Rixdales. Si Je
prince demande ynç contribution extraordinaire, de
(t) Voyey_ les divers articles des pa/s qui appartiennent à la maifon 4c Jlrunfwiçk. (OEcort. polit. & diplomatique. Tom. I. G g g