
Avances annuelles.
L a nourriture de i y chevaux, 30 feptiers , liv.
d'av. chacun, à y liv. lefep. monte (1) 22 yo
Gages de trois charretiers ..................• 400
La nourriture de 3 charretiers, 2001. chac. 600
Gages d'un valet de cour, 40 liv. & fa
nourriture , 100 liv........................... 140
Gages d'un berger................................ yyo
Pour fa nourriture & celle de fes chiens*. îyo
Gages d'un vacher 40 liv. & d'un porcher
20 liv., enfemole..................... 60
Pour leur nourriture , 200 liv. ci. . . . . . . 200
Gages de deux fervantes, l'une 40 liv. &
l'autre 30 liv.................. •••••••••• 70
Leur nourriture...................................... 200
Pour le maréchal, annuëllement............ 300
Pour le charron......................... 1 yo
Pour le bourrelier. ................................. 100
Pour le cordier............................ yo
Pour la récolte de 120 arp. de bled, y liv.
1 o f. par arpent................................ . . 660
Pour faucher 120 arp. d'avoine, 21. par arp. 240
Pour deux calvaniers pour engranger les
grains, un mois & demi chacun , à 1 1.
par jour .............................. .. * 90 ;
Pour garder les bleds , il faut un homme
pendant deux mois, à 1 liv. par jour .. 60
Il faut 3 batteurs toute l’année, auxquels
jon donne le 20e du bled, & pour l'avoine
1 f. par feptier, ce qui fait environ.. 900
Pour farcler les bleds , 10 f. par arpent.. 60
Pour échardonage de l'avoine, y f. par arp. 30 (
Pour frais , accidens & réparations locatives.........................
..................... 34°
T o ta l des avances annuelles.................. 7 y o o
A in fi le total des avances primitives & **
des avances annuelles de cette ferme eft de
2 y676 livres ; & iî l'on y joint la partie des
avances annuelles qui fe répètent pendant
deux ans avant la première récolte & la
nourriture du fermier & de fa famille, cela
fait un total d'avances primitives qui monte
à plus de ( 2 ) ............... ........................................... 30000
L e s avances primitives pour une charrue de
grande culture ordinaire font donc au moins de
10000 liv . ( aujourd'hui dè plus de 12000 liv. )
& les avances annuelles de 2100 1. ( de 2400 1.
au mo ins ).
Voyons-en maintenant les produits, d'après le te*
me moyen des récoltes & des prix des grains,
fuivant la table ci-jointe, pendant cinq années.
A n n é e s .
Septiers par arp.
femence & dîme
prélevée.
P r i x
du
feptier.
T otal
par
arpent.
Abondantes .....................9l. 10 1. 90 liv.
Bonnes • * ......... .. 8 12 96
Moyennes - ...................7 IOj-
. Foibles - • • .................. 6 20 120
Mauvaifes ..................... 5 n IJO
t o t a l pour les y ann. 3 y s7 S6i
Ainfi y6 i liv r e s , produit total des cinq années
divifées par 3 y feptiers , donnent 16 liv . pour le
prix commun du feptier.
Produit d’une charrue.
U n e charrue qui exploite 120 arpens, donne de
produit 6y74 liv. en y comprenant la dîme & le
profit des beftiaux. En voici le détail :
40 arpens en fromens, à 7 feptiers par
arpent année commune, dîme & femence
p rélev ée , donnent 280. feptiers, qui à 16I.
le feptier fon t ................................ ....................... 448©
40 arpens en avoine ou bleds de mars, à
4 fept. par arpent, dîme & femence préle
v é e , produifènt 160 feptiers, qui a y liv.
le feptier fo n t .......................... - ........................... Socr
T o ta l des produits des g r a in s .. . . . . . . . 528a
L e produit des beftiaux peut s'évaluer
ainfi : 8 v e a u x , à 9 l i v . . . . . . . . . . . . , . . . 72
Beurre & fromage , à 36 i. par v a ch e ,
fait pour les dix v a c h e s . . . . . . . . . . • . . . . 30©
1 yo moutons donnent 1 yo toifons-, à
2 liv. 10 f. la toifon............................ .. 37,y
L a b a ffe -c ou r ............................ ......... ............ .... 100
6127
Ajoutons la dîme au 1 y®............................ 43 7
T o ta l.................................................................. éy&4
(1) Nous ne comptons ici le feptier d’avoine que de douze boiflèaux comme Je feptier de bled, & non pas de ringsquatre
boifléaux , ainfi qu’on le fait à Paris. . . . . .
On ne compte point les fourages ; la récolte précédente de la ferme doit les fournir, & ils y doivent relier & y erre
confommés pour produire les fumiers. Si la ferme étoit dépaillée & fans fourage, le fermier feroit obligé de faire les
avances de ces premières dépenfes. Alors la ferme ne feroit guère louée que la' moitié du fermage.
(2) Nous obferverons encore ici que c es avances exigent aujourd’hui des dépenfes plus confidérables, parce que tout a augmenté
depuis as ans que cet étât eft fait.
C U L
Diftribution de ce produit.
Produit net ou revenu.
liv.
F ermage, 1 0 liv . par arpent.......... .................... 1200
Im p ô t , moitié-du fermage.............................. 600
D îm e ..................................................................... 437
I 2 237.
Avances annuelles pour culture & hefiiaux.
Nourriture des chevaux de la b o u r .. . . . . 7 y o
Gages des domeftiques pour culture , envi-
. ron iy o liv r e s , pour beftiaux, 1 yo l iv • 300 j
Leur nourriture pour culture environ 2yo 1.
\ pour beftiaux , 2yo l iv ........... .. y00
Salaires, journaliers, colons .......................... 700
Ouvrages d'induftrie pour entretien d'inf-
trumens de culture & des réparations
locatives ............... 2yo
T o t a l . . ........................................................... 2yoo
Intérêt de 12000 1. d'avances'primitives &
annuelles, à 1 o pour cen t ....................... . . 1200
Rétribution du ferm ie r , y47 liv ................ y47
T o t a l ............ ....................... .. 6yf>4
O n v o i t , par l'é ta t & la diftribution de ces
produits , que les avances annuelles pour une charrue
, qui font de 2100 liv. fans celles faites pour
les beftiau x, y donnent cent pour cent de produit
n e t , diftribue au propriétaire, à l'impôt & à la
d îm e , outre la rentrée des avances primitives &
une partie de la rétribution des fermiers (Q .
De la grande culture moyenne.
Qu oiqu 'on fa ffe , dans cette culture , à-peu-près
autant de dépenfe que dans la p réc éd en te, les
mêmes avances ne donnent plus que 66 pour cent
de produit net. Plufieurs caufes concourent à cette
diminution des revenus, ce que nous allons faire
coniioître par les détails fui vans.
Etat de la ferme de Bernoville, ( élection de Guife ,
généralité de SoiJJons ) en I j 6 f .
C e tte ferme ( exploitée par le fieur du Buiffon, laboureur
flamand, habile agriculteur , qui eft venu
s'établir dans cette province ) fe trouvant placée
dans un fol d'une qualité médiocre , ne donne
pas les mêmes revenus que la ferme précédente.
L a ferme de Bernoville eft compofee de 7 y o arpens
de terres labourables, cultivées par 6 charrues
& par trente chevaux de lab o u r , y pour chaque
attelée, dont il y en a toujours un qui repofé
hors le temps des femences, que l’on fait avec douze
charrues attelées de deux chevaux chacune. Dans
les autres temps, il faut toujours quatre chevaux,
& quelquefois fix pour labourer les terres, parce
qu'elles font très-fortes & trop en pente. Les chemins
font mauvais, & les charois des plus difficiles.
Ces terres, avant M. du Buiffon, n'avoient
jamais rendu que quatre grains pour un.
Les 7yo arpens font ainfi diftribués.
Sole (Thiver.
arpens.
En bled-froment.............................................. 120
En orge d'hiver ou fcourgeon....................... 30
En feigle ....................................................• • • 30
En lentilles qui fe sèment dans les petites
t e r r e s . .. . .. ..................................................
T o ta l...................... . . . ........................... 20£*
Sole de mars.
En lin 10 , féveroles 2 y , vefces 10 , faraf
i n 2 y . . . . . . . ............................. 7®-
Eri avoine, I4y ......................................... .. • M-y
T o ta l........................................ 21 y
. . . . - 41 f
Sole de jachères prés artificiels.
En luferne 1 o , fainfoin 80, trèfle 20 , enfemble
........................................... n o
En jachères....................................................... 22y
T o ta l................ ................................. .... 3 3 y
Total de la diftribution des arpens.. . . 7yo
S'il n'y avoit pas de prairies artificielles, les trois
foies feroient de 2yo. arpens chacune : on y trouve
de l'avantage, parce que cela donne les moyens
de multiplier les fumiers par un plus grand nombre
de beftiaux. C'eft à la faveur de ces prairies
que M. du Buiffon eft parvenu, à naturalifer une
belle race de moutons flandrins. D'ailleurs les terres
qui ont été prairies font meilleures pour le froment.
Avances primitives.
Six charrues ferrées, à 24 liv. p iè c e . . .. t44
Douze binoirs , à 1 y liv ................................ 180
Six herfes, à 9 liv. y compris leur fu ite .. y 4
Six charrètes montées de leurs eflieux de
fe r , à 180 liv - ............................................ io8q
(1) Plus de deux tiers de cette rétribution fo,nî pris fur le profit des befljaux.
C C C C c 2