
partagées en quatre greffes , qui renfermoîent quatre
efpèces de titres : des mémoriaux, des épîtres 3
des libelles , ou requêtes, & des difpofitions ou concef-
fions , auxquelles on attacha plus particulièrement
le nom de diplômes. Majfei 3 Hifior.-Dipl. p. 81.
Les premiers rois de France , à l'exemple des
empereurs romains , s'appliquèrent aufli à la collection
des chartes. W’encker , colleft. Archiv.
p. 86. Les archives du palais renfermoient , fous
la première race, les règlemens des conciles , les
loix des princes 3 & les aétes publics ou particuliers.
Nie. Ckrifiopk. Lynker3 Dijfert. de Archiv. imp.
n°. 2. Sous la fécondé race, on y inféra les préceptes
donnés par les fouverains, & les capitulaires.
Go ifi ad. t. 2 3 confi. imp. p. i o.
Les rois des deux premières races, & une partie
de ceux de la troifîème, avoient, felorj le
P. Daniel, Hifi. de France , an. 1194, deux fortes
d'archives , les archives ambulantes , qui les fui-
voient par-tout, 8c qu'on appelloit viatoria , &
les archives permanentes appellees fiataria. Les premières
étoient les plus importantes, ce qui prouve
qu’elles ne renfermoient pas les mêmes pièces
que les fécondés. Nos rois , dans ces premiers
temps, étant prefquè toujours en guerre ou en
voyage , expofoient les archives qu'ils traînoient à
leur fuite , au danger continuel, ou d'être altérées
par leur déplacement, ou de tomber au pouvoir
des ennemis. Au rapport du P. Daniel, ce dernier
cas arriva en 1194. Les papiers du roi & les regif-
tres publics furent pris par les anglois, qui défirent
notre arrière - garde. Comme on n'avoit pas
de double de ces archives, la perte fut irréparable.
Le tréfor aôtuel des chartes de France ne
peut donc, conclut dom de Vaines, remonter
plus haut que Philippe - Augufte : encore, félon
Dupuy} Traité des Droits du roi , p. 1005 , en eft-
on redevable au frère Guérin, religieux de l'ordre
de faint Jean de Jérufaiem, évêque de Senlis,
& chancelier de ce prince, qui forma en 12 1a ,
le premier Recueil du Tréfor des Chartes $ mais
on n’y trouve aucun a ôte antérieur à Louis le
jeune. Depuis ce temps on en prit un foin plus
particulier.
Les archives d’Allemagne, formées par Egin-
hard , fecretaire de Charlemagne, fubirent le
même fort que celles de France, parce qu'elles
étoient également ambulatoires. Wageinfalins,
Dijfert. de imp. archiv. n°. 7 , dit pofitivement,
que dans les archives impériales il refte peu d'inf-
trumens publics , non-feulement des temps antérieurs
à l'empereur Rodolphe , mais meme du
fiècle qui fuivit le règne de ce prince. Selon lu i,
le code des reces de l'empire ne renferme aucune
conftitution plus ancienne que celle de Frédéric
I I I , fi l’on en excepte la bulle d'or de Charles
IV . C e n'eft que vers la fin du quinzième
fiècle & au commencement du fefzième , fous
l’empereur Maximilien I , qu'on s’occupa férieu-
fement du foin de transmettre à la poftérité tous
les aftes émanés de l'autorité impériale, & tous
les faits intérefîans pour l’empire, Michel Neveu
de Windeschiée, Dijfert. de JÊèhiv , n°. 20,
obferve qu'on établit des dépôts à Mayence pour
l'archi-chancelier, à Vienne pour le vice - chancelier
& à Spire pour la chambre impériale. Les
archives de . cette dernière font connues fous le
nom de voûtes.
Les archives eccléfiaftiques font les plus anciennes
& les plus authentiques. Selon le favant
dom de Vaines, l’inftabilité des tréfors des chartes
, Fincurfîon des barbares 3 le peu de foin des
archivées publics , ont fait plus de mal aux <zr-
chives féculières , qu'aux archives eccléfiaftiques.
Voilà pourquoi ces dernières font réputées plus
exaôtes & plus authentiques.
Toutes les nations ont des archives, 8c elles
doivent toutes en avoir. C'eft dans ces vaftes dépôts
que l'homme d'état, & en ' général ceux qui
ont part à l’adminiftration des affaires publiques
trouvent les renfeignemens, les documens , 8c les
pièces dont ils ont befoiri.
On diftingue en Allemagne les archives de l’empire
de celles de l ’empereur ; on garde dans les
premières les loix fondamentales , les ordonnance
s , lesinftrumens, les documens, les diplômes,
les privilèges , les pragmatiques- fanôtions ,' les
recès, les mandats, les édits , les referipts, les
décrets, les ftatuts , les généalogies & les armoiries
j les états ou regiftres des terres , des lieux ,
des impôts &-des fiefs les traités, les protocoles
des affemblées & diètes impériales, de» députations;
les alliances, les légations , les matricules
, & c . , &c. Il ne faut pas confondre ces
archives avec celles de l’empereur. Tous' les états
de l’empire ont aufli leurs archives particulières.
On a bâti à Florence deux dépôts ifolés , 8c
d’ une conftruôlion foîide, deftinés à la conferva-'
tion des actes qui intéreffent la conftitution
nationale, 8c de ceux qui aflurent la fortune &
l’état des citoyens. Les notaires font tenus de
verfer dans ces dépôts une expédition de tous leurs
aétes.
Voy.dans le Dictionnaire de Jurifprudence l’article
archives, qui fervira de fupplément à celu
i-c i.
A R CH IV IS T E , Voye\ le Dictionnaire de Jurifprudence.
AR CHO N T E S ,p rem ie rs magiftrats de la république
d’Athènes. Voye% le Dictionnaire de
J uri (prudence.
AK EM B ERG , ( principauté d’ ) , dans le cercle
de Weftphalie, entre Tarchévêché de Cologne
, le Duché de Juliers 8c le comté de Blanc?-
henhem. La ville d'Aremberg 8c deux villages,
forment toute cette fouveraineté.
C e fut en 15 7 6 , que Maximilien II érigea ce
diftriôt en principauté immédiate de l’Empire.
Le prince du,c d’Aremberg & d'Arfcfioz, fiége dans
les affemblée.s du cercle du bas Rhin, immédiatement
ment après l’électeur Palatin ; & dans celles de la
diète de LEmpire, après le duc de Wirtemberg ,
prince de Montbéliard, Ses mois romains font de
deux hommes de cheval & de fix fantaffins, ou
de 48 florins en argent. Sa contribution à Wetz-
lard eft de 81 rixd. 60 kr.
. AREOPAGE j tribunal d’Athènes. Voye^ le
Dictionnaire de Jurifprudence,
ARGENT, fubft. m; métal blanc 3 le plus pur
& le plus précieux après l'or...
; On peut çonfidérerXargent fous un double point
de vue.
Comme métal, & comme gage intermédiaire
des échangés 8c. des objets de commerce.
L'argent métal a une valeur intrinféque relative.
i°. Aux avances faites pour l’extraire, 8c le
rendre propre à nos ufages.
z°.. À fes propriétés.
. $p. Aux conventions foetales.
. Son éclat, fa denfité, fa duCtilité, fa pureté,
lui ont mérité le fécond rang dans la clafle des
métaux j çonfîdéré fous ce point de vue, comme
matière fufceptible d'être ouvrée & convertie en
meubles. , bijoux , &ç. c'eft une marchandife
comme une. autre, & qui s'achette de même à
valeur pour valeur égale.
• Lyargent, ( efpèces , m$nnoie ) , regardé comme
gage des échanges, 8c ligne de valeur des objets
commerces , fe prend pour tous les.métaux,
qui, fabriqués au coin du fouverain3 font reçus
dans le commerce à la faveur de cette atteftation
ptiblique. Souf cette acception, l ’argent a une
valeur vénale, relative à la quantité du numéraire
en circulation dans le commercé, 8c à l’abondance
des matières qu'il repréfente.
Dans.l'origine des foçié.tésoui1 argentétoit inconnu
, le commerce dut fe faire immédiatement entre
les produéteurs 8c les confommateurs d'une denrée
ou les' fabricateurs. d'une marchandife quelconque
çontre une .autre. On ne connoifloit alors que
cette façon d’échanges. L’accord fait .entr’eux,
chacun.alloit prendre chez l'autre la portion des
denrées qui lui étoit néceflfaire , & la tranfportoit
chez foi. Tous les achats 8c. toutes les. ventes né-
ceflitoient ainfi. de doubles voyages 8c des tranfports
difficiles 8c coûteux. A mefure que la fo*
çiété s’étendit 8c s'éclaira, les difficultés qui fe
multiplioient devinrent plus embarraflantes. On
comprit enfin quel feroit l'avantage d’introduire
dans le commerce un gage intermédiaire des cho-
fes échangées, 8c d’abord les beftiaux devinrent
ce gage.On donnoit tant de moutons ou de boeufs,
pour tant de marchandifes ( i) . Get ufage , qui
avoit aufli fes: incônvéniens , nerfubfifta que juf-
qu’ au temps où les métaux furent admis dans le
commerce comme lignes des valeurs. Les obfer-
varions qu'on fit fans doute fur les propriétés de-
ces métaux, leur firent accorder la préférence.
Durables, divifibles, malléables', ils pouvoient
être réduits à telle forme ou grandeur qu’on vou-
droit leur donner ; ils pouvoient être tranfportés
fans beaucoup de peine , gardés fans déchet j ils
étoient fufceptibles de conferver long-temps les
marques dont ils porteroient l’empreinte, & qui
rendroient leur valeur authentique. Cette valeur
étoit augmentée par leur rareté. L ’or & l’argent,
plus purs & plus rares que les autres métaux ,
dévoient être aufli relativement .plus précieux ,
& conféquemment moins employés que les autres.
Les premières, efpèces frappées en rtionnoie ,
faites i pour remplacer dans le commercé la valeur
des pièces de bétail qui en étoient le gage, en
portèrent d’abord la figure 8c le nom. Il eft vraisemblable
que chaque pièce de monnoie valoit
alors là pièce de bétail qu'elle repréfentoit. Que
cent pièces figurées d'un mouton , par exemple,
équivsloient à cent moutons, & que la pièce
d’o r , d’argent, ou marquée d'un boeu f ou d'une
vache, pouvoit fuffire à payer le prix d’un de ces
animaux-. On. ne frappa long-temps que des pièces
de cuivre : l'or & l'argent étoient trop rares î‘
8c lorfqué dans la fuite ils furent convertis en
monnoie, ils ne parurent d’abord qu’en petiter
quantité , & avec une valeur relative à leur rareté.
Les fouverains , villes , républiques , monarques
, qui de tout temps ont eu feuls le droit de
frapper monnoie ( 2 ) dans leurs territoires, la
firent marquer de lignes convenus 8c authentiques
pour en alfûrer la valeur. Ils atteftoient
par . cette marque , que. telle pièce devoit être
reçue dans toute l'étendue de leurs domaines
( i ) D^ps.-çoyces les fociécés encore peu formées , qui tiennent de plus-près à cette groffière {implicite, & où T^rgent
ne circule, pas , on s’eft fait des gages conventionnels d’échanges qui y tiennent lieu de monnoie : aînfi les lapons &
lès fauvage'sd’Amérique emploient les peaux de petits-gris, d’hermine, de. caftor pour fo'lder les marchandées qu’on-
leur apporté; dans d’autres pays, c’eft de la poudre d’o r, de l’ivoire, des coquillages , &c,
(2) Si.de grands valïàyx ont fait autrefois frapper monnoie dans les villes de leurs domaines, ce n’a été que par
une coneeflion exprefle ou tacite de leurs fouverains. Sous le gouvernement féodal, ces feigneurs qui afpiroient à fe rendre
.indépendant , s’arrogeoient tout ce qu’ils pouvoient des fondions & de l’autorité du chef de la foçiétê. Ils empié-
riôi'ent. fans celle , fur fes droits ; & quand le fouverain foible 'dù indolent ne pouvoit ou n’ofoit réprimer ces ufurpa-
tions , ils fe regavdoient comme jufte*s pôflefleurs de ce qu’ils avoient ufurpé. Une longue poflèlGon femoloit enfuit®
légitimer leur ; audace ils. la tranfmettoient; à leurs1 defeendans qui la regardoienc comme une portion de leur patrimoine.
C’eft jair.fi.: que beaucoup de grands feigneurs parvinrent à jouir de droits régaliens , entr’autres de celui de battre
monnoie, que quelques-uns fe firent côiïfirmer par de foibles moiîàrques ; mais les fouverains ne virent jamais que d’un
o:.! jaloux cette léfiôu de leurs d; oits, & ne la fouffrirent que tant qu’ils ne crurent pouvoir la réprimer. Dès que le
gouvernement devint alïèz ferme pour fe faire craindre de tous ceux qui auroient pu le troubler, il fit rentrer dans fd
tuains les droits qu’on lui avoit ravis ; & celui de battre monnoie s’y concentra comme les autres,
Q£con. polit, & diplomatique. Tom^ I. G g