
au fond du royaume de Bengale. Il eft borné au
nord - ouert par le royaume de Bengale , au nord-
eft 8c à l’eft par celui d’Ava, au fudpar celui de
Pégu j & à J’oueft par h mer. Il s’étend fur la
côte depuis Chatigam,. dernière ville du Bengale,
jufqu’au cap de Migras. Voyc[ le DiéHomraire
de'Géographie» La capitale eft Arakan-, qui a
donné fon nom an pays.
On donne à cette ville aujourd’hui environ
j 20000 mille habitans. Autrefois elle étoit plus
peuplée & plus riche ainfî que le refte du royaume
, mais, un defpotifme affreux a énervé le courage
& l’induftrie de ces peuples ; ils fe font
apperçus qu’ils n’étoient plus que les vils jouets,
les efclaves & les victimes d’un odieux tyran ;
ils craignent de multiplier le nombre de leurs,
femblables. Leur roi prend les titres les plus fastueux,
& entr’autres celui de roi de l’éléphant
blanc » il a un nombreux férail, qu’il augmente
& qu’il change tous les ans. Ses courtifans fe
croient fort honorés d’epoufer les concubines qu’il
rejette. Ils fe pemnettent toutes fortes de baf-
feffes' pour mériter fes faveurs. : il fe trouve
même des grands qui fervent en qualité de
laquais auprès de la concubine favorite , & qui
enuient patiemment fes caprices.
ARRIERE-BAN: , f. m. ïf arriére - ban eft la
convocation que le prince ou le fouverain fait de
toute la nobleffe de fes états , ou des pofteflfeurs
de fief, pour marcher en guerre contre l’ennemi
La convocation de Y arriéré-ban étoit autrefois
fort commune en France , où tous ceux qui
tenoicnt des fiefs & arrières - fiefs , étoient obligés
, fur la fommation du prince , de fe trouver
à l’armée , & d’y mener félon leur qualité un certain
nombre d’hommes d’armes ou d’archers. Mais
depuis l’établiffement des compagnies d’ordonnances
& des troupes réglés , Y arriéré - ban n’a
été convoqué que dans les plus preftans befoins.
Sous Louis XIV , Yarriere-ban fut convoqué pendant
la guerre commencée en j 688, & terminée
par la paix de Rifwick. La noblefte de chaque*
province forme alors un corps féparé , commandé
par un des plus anciens nobles de cette province.
Il y a des familles qui font en pofleflion de
cet honneur.
En Pologne, fur les univeffaux du roi ou de
la diète, les gentilshommes font obligés de monter
à cheval pour la défenfe de l’état, & l ’on nomme
ce corps de cavalerie, pofpolite.
Quelques auteurs difent que le ban eft la première
convocation, & Y arriére-ban la fécondé;
que c’eft un appel réitéré de ceux qui font demeurés
en arrière, oh qui ne fe font pas rendus à
temps à l’armée. D’autres font venir ce nom d‘he-.
ribarmum 3 proclamation du maître ou du fouvé-
j-ain, qui appelle les filets au fervice militaire,
fous les peines portées par les loix. Voye-[ Ba n .
ARTOIS , province def:rance. Voye^ dans 1$
Di&ionnaine de Jurifprudenee ce qui regarde fes
états ; ta réunion à la couronne, &c.
ARUSPICES, miniftres de la religion, chargés
lpécialement d’examiner les entrailles des animaux
pour en tirer des préfages.
Nous avons cru devoir faire un article arufpices,
parce qu’ils jouèrent un grand rôle dans la politique
de Rome. L’Etrurie devint l’ecole où tous
les peuples allèrent apprendre l’art odieux de réduire
la crédulité du vulgaire. Le fénat romain
y envoyoit des élèves choifis parifii les familles
les plus diftinguées de la république, afin que
Lécl'at de leur naiftance honorât davantage le mi-
niftère facré auquel ils étoient deftinés. Cette
vaine fcience étoit très-ancienne chez les romains ;
car Romttlus fonda un collège de trois arufpices,
tiré des trois tribus. Leur nombre augmenta beaucoup
dans la fuite. Le chef * qui étoit un des plus
diftingués des citoyens-, a voit beaucoup d’influence
fur les affaires publiques , mais les arufpic'es les
plus accrédités fortirent toujours de l’Etrurie.
Les riches dévots payoient magnifiquement un
charlatan émifque , pour les diriger dans la conduite
de leurs affaires domeftiques.
t Ce miniftère facré s’éxetçoit d’une manière
très - folemnelle. L’arufpice examinoit avec une
gravité impofante les mouvemens de la viétime
qu’on conduirait à l’autel. Si elle marchoit fans
indocilité & fans répugnance, fi, en recevant le
coup mortel, elle ne pouffoit aucun cri plaintif,
alors on en tiroit un préfage favorable. Dès qu’elle
étoit tombée fous la hache ou le couteau facré,
il obfervoit les entrailles fumantes. Le foie, le
coeur, la ratte & les reins, fixoient fur-tout fon
attention.
Les arufpices exercèrent bientôt fur les efprits
un empire fort étendu. Tout fut fournis à leur
examen & à leurs déplions : on ne contraria point
de mariages, il ne naquit point d’enfans , on n’erv
treprit point de voyages fans les confulter : chaque
chofe fournifloit de bons ou mauvais préfages. Celui
qui, en fortant de fa maifon , rencontroit un eunuque
, un nain ou un éthiopien, regardoit cette
rencontre comme un avis de ne pas aller plus loin.
Chaque nom devint finiftre ou favorable. Tout
mot qui préfentoit une idée funefte, fut proferit
par les dévots. Cette efpèce de fuperftition fe
répandit principalement chez les athéniens. Au lieu
de dire :Un teleflmort, on dit : Il a vécu. On donna
le pom d'Euménides aux furies, celui Ü homme
public un bourreau , & celui de nïztifon aux prifons
& aux cachots. Un homme qui prononçoit par
i hafard un de ces motsfiniftres, trembloit pour
I lui & pour ceux qui l’avoient entendu. On ima-
I gina enfuite qu’après les avoir articulés 3 il fuffi-
foit de cracher pour en prévenir les effets.
Les augûres ont trop de rapport aux arufpices
pour en faire-un article féparé. Les uns & les autres
ont la même origine & la même antiquité.
Les dçrniçrs préteqdojent découvrir i’avçnir par
l’examen de la vi&ime, & les premiers par le vol
des oifeaux & l’appetit plus ou moins grand des
poulets facrés. Les étymologiftes dérivent le nom
d’augure des deux mots latins avium geirritus. Il
feroit difficile de fixer l’origine de ces idées fu-
perftitieufes ; on les voit répandues fur la terre
fans pouvoir en découvrir la 1-ource.
• Lorfque la politique eut confacré cette fcience
frivole pour donner un nouveau frein à la multitude,
les premiers personnages de l’état briguèrent
la dignité d’augure. Quiconque y afpiroit
étoit obligé de fubir un examen févère. Ses moeurs
dévoient être pures & fans tache. Le moindre
défaut du corps étoit une exclufion, & une fois
admis dans ce collège , ou jouiffoit de la vénération
publique. Le droit de les élire appartenait
originairement au peuple ; mais dans la fuite il fut
déféré au collège des augurés; on fuppofa qu’étant
les plus intéreffés à faire refpe&er leur miniftère
, ils ne eboifiroient que des hommes affez
honnêtes pour, l’annoblir. Chez les romains il
falloit être deTamille patricienne pour y arriver :
on ,n’y reçut les plébéiens que l’an 454 de la
fondation de Rome. Les empereurs, pour affermir
leur pouvoir ufurpe, le réfervèrent le titre
& les fonctions d’augure, qui qn tmpofoient aux
peuples: A l’aide de ce moyen politique, ils devinrent
les maîtres des deftinées de l’état , fans
éprouver de réfiftance.
Les augures jouifïbient en effet de beaucoup
d’autorité ; ils avoient le droit d’indiquer le jour
& le lieu où le fénat pouvoir s’aftembler ; lorfque
des motifs fecrets leur faifoient craindre des
décidons contraires aux intérêts de leur faétion,
ils alléguaient quelque mauvais préfage pour rompre
ou différer l’aftemblée ; ils prononçoient alors
cette formule , id aves abdieant 3 les oifeaux le
défapprouvent ; fi une entreprise leur étoit avantageuse
, ils difoient, id aves addicunt | les oifeaux
l’approuvent.
Il paroït qu’au temps de Cicéron aucun des
magifïrats de là république ne croyoit à la fcience
des augures & des arufjices; elle leur offroic un
moyen fur de mener le peuple , & ils n’avoientgarde
de la tourner publiquement en ridicule.
Le peuple de rome avoir une aveugle confiance
dans la manière dont mangeaient les poulets
facrés, & fur-tout ceux qu’on tiroit de l’ifle de
Négrepont. Le tréfor publie entretenoit des poulets
facrés au capitole , & dans les temples. Lès
dévots en élevoient dans leurs maifons. Lès généraux
les moins fupeftitieüx en avoient dans
leur camp, & ils s’en Servaient avec fuccès pour
inlpirer plus de fécurité à leurs foldats. Quand les
poulets mangeoient avec appétit le grain qu’on
leur jettoit * c’étoit un préfage heureux. Mais
s’ils l’éparpilloient, ôn croyoit devoir abandonner
l’entreprife. Au refte les magiftrats étant augures
eux-mêmes, ou ayant beaucoup d’influence
fur le collège des augures , étoient les maîtres
d’annoncer au peuple les préfages qui.leur convenaient
; & s’ils éprouvaient en cela quelque oppofi-
tion, ils arrivoient à leurs fins par des intrigues ou.
par des moyens violens ; a in fi Qaudius Pulcher
ordonna de jetter les poulets facrés dans la mer,
parce qu’ils avoient relufé de manger : « Et bien ,
« dit-il, il faut les faire boire puifqu’ils ne veu-
m lent pas manger «. Malheureufement il fut
battu , oc fa défaite fut regardée comme la punition
de fon facrilège.
ASSEMBLÉES.
ASSEMBLÉES DU CLERGE.
ASSEMBLÉES DES ÉTATS. ces trois
articles dans le Dictionnaire de Jurifprudenee.
ASHAM , AZEM ou ASEM , royaume d‘Afie3
peu connu. On le trouve à l’orient de l’empire
Mogol : on affùre qu’il produit en abondance tout
ce qui eft néceflairq à la vie. Il eft riche par fes
mines d’or , d’argent 3 de fer, de plomb , fa
laque , la meilleure de toute J’A fie, dont il fe fait
une grande exportation pour le Japon & laChine,
par la foie que les européens & les afiatiques en
tirent : on y fait des bracelets d’ivoire, d’écaille
de tortue, fort en ufage dans quelques royaumes
des Indes , voifins des états du Grand - Mogol.
On y recueille auifi beaucoup de cire , mais, elle
n’eft pas eftimée.
Àzo ou Azooi, en étoit autrefois la capitale.
C’eft aujourd’hui Kemmerou où Je roi tient fa
cour. Ses fujets, dit-on, ne lui payent aucun
fubfide. Mais il pofte de en propre toutes les mines
de fes états , qu’il fait exploiter à fon profit,
non par fes fujets , mais par des efclaves. On
afîure que l’exportation de l’or y eft défendue ,
quoique celle de l’argent & des autres métaux y
foit permife.
On croit que le royaume d’Asham ou Azem, a
fait autrefois partie du Bengale , dont il n’eft
féparé que par une rivière qui fe jette dans le
Gange. Quelques auteurs lui attribuent l’invention
de la poudre à canon : ils aftûrent que cette découverte
fe répandit d’abord au Pégu, & enfuite
à la Chine Ses mines exploitées par des efclaves,
comme on vient de le dire , & au profit du fau-
verain, ne produifent pas , à beaucoup près , ce
qu’elles produiroient entre des mains plus habiles.
Le fel manquoit autrefois dans cette contrée f.
les habitans étoient réduits à celui qu’ils tiroient
de la décoCtion de quelques plantes.
ASCENSION, (ifle deT). Voye1 le Diélion-
naire de Géographie.
ASIE, l’une des quatre parties du monde. Des-
obfervations tirées de Montefquieu formeront cet
article.
L'Afie n’a point proprement de zone tempérée ^
& les lieux fitués dans un climat très - froid , y
touchent immédiatement ceiix.qui font dans 110
climat très-c&aud> c’eft-à-dire , la Turquie, Le
Perfe , le Mogol, la Chine , la Go née âc ie
Japón.