
B a le ( évêché de ) , en Allemagne , dans le
cercle du haut-Rhin.
- ACe petit état appartient en fouveraineté à l'évêque
de Bâte, qui eft prince de l'Empire : il a
pour bornes au feptentrion le Sundgaw propre ;
au couchant la' Franche - Comté > au midi & au
levant les terres des cantons de Bâle , de Berne
& de Soleure. Son étendue eft de vingt - deux
lieues du nord au fud, fur une largeur fort inégale
, qu’on peut évaluer à neuf ou dix_ lieues. Il
eft plus conlidérable que le canton de Bâle dont
la longueur n’eft que de huit lieues &. demie fur
fix de large.
Il ne faut point confondre cette fouveraineté
avec le.canton de Bâle, qui eft une des-républiques
fédératives de la^Sume , & qui dépendoit du
.domaine de l’évêque de Bâle y avant l’établiffe-
ment de la réforme. La ville de Bâle ctoit alors
Je fiége^dé l’évêque. Dans l’état aduef des cho-
fes' l’évêché de Bâle, qui feul eft fous la domination,
du prince-évêque , étoit autrefois dans fa
totalité membre de l’empiregermapique j jmais une
partie des.diftrids .qui le.çompofent, fe jettèrent
dans l’alliance des.fuïfies, fans'celfer-de reeon-
noître la fouvçrainété.de l’êvêqué 5 l’autre 3 qui
eft la plus conlidérable j refta attachée à l’Empire.
Par. cette fciflioh , le prince eft devenu partie intégrante
de deux corps politiques entièrement
diftinds, l’Allemagne & le Corps'Helvétique. Par
la partie de fes états,. que l’on nomme lis Franches
Montagnes , rëvêque eft allié des fept Cantons
catholiques 5 l’Elfgaw , qui forme l’autre
partie j eft incorporé à l’empire & fait partie du
cerclé du haut-Rhin.
Quelques années avant l’établiffement de la
réforme â Bâle 3 les évêques avoient déjà
tranfpôrté leur cour à Porentruy -, outils ont fixé
depuis leur réfidence.
Les états'dé l’évêché de Bâle font compofés
de quatre ordres, le clergé, la noblefle , les
villes & les bailliages : l’abbé de Bellelay en eft
préfident nër, & les taxes y font réparties de
manière que la noblélfe & le clergé en fupportent
enfemble la quatrième partie ; le refte eft impofé
fur les villes^ & les villages. La portion à fournir
par le clergé n’eft que la moitié de celle qui eft
payée par le corps de la nobleffe.
L’évêque de Bâle , prince de l’empire, â voix
& féance dans le collège des princes aux diètes
de Ratisbonne. Il y fîèg.e au-deflfus de l’évêque
de Liège, & alterne avec Brixen.
Sa taxe matriculaire eft de deux cavaliers &
quinze fantaflins 3 ou de 84 ’florins 3 outre une
contribution annuelle de 500 florins à la caifle
du cercle du haut-Rhin & de 40 rixd. 54 kreutz.
par quartier pour fon contingent à l'entretien de
la chambre impériale. Par l'alliance qu'il conclut
en 1J79 avec les cantons catholiques , & qui fut
renouvellée en i6j j3 1671169; & 171a , les
parties contactantes prirent l’engagement folemnel
de fe défendre réciproquement contre tout
agrefleur injufte , nommément pour caufe de religion
, ou en cas de révolte des fujets contre
leur fouverain. L ’étroite alliance qui unit l’évêque
de Bâle aux fept Cantons catholiques , traitée
fecrétement & à l’inlu des réformés , en 15 7 9 ,
fut jurée publiquement & folemnellemen't à Porentruy
au mois de janvier iy8ô;
L ’évêché de Bâle >a fes officiers héréditaires ;
ces offices fontaffedés; fa voir, celui de maréchal
à la famille d’Eptingen de Neuweiler ; celui d’é-
chanfon, à celle de Berenfels Hægenheim ; celui
de grand-chambellan, à celle de Reich de Rei-
chenftein , alternativement avec celle de Munch
de Muncheftein , furnommée de Levenbourg ;
celui de grand-fenéchal, aux barons de Schænau
de Dasheim ; 8c enfin celui de grand - maître -,
aux nobles Rotberg de Bamlach & Rheinweiler.
L ’évêque eft fuffragant de la métropole de Be~
fançon ; 8c fon diocèfe fe divife en onze chapitres
ruraux ; lavoir , ceux de delà, de deçà*, &
d’ entre Ottenbuhl f ultra, y citra inter colles
Ottonis) \ de. deçà le Rhin, de Maflevaux, d’Elf-
gau ', de Leiméntal , de Sàlzgau, de Bufchgau
& de Frickgau. Ses dicaftèrés font le confeil
p riv é, le vicariat général, l’officialité, la-juftice
aülique & la chambre des finances.
La.partie de.!’évêché d eBâle annexée à l’Empire
, & en particulier au cercle du haut-Rhin ,
a pour villes Porentruy , en allemand Prentrut ,
capitale de tout l[état, 8c la réfidence du prince;
Delemont, Delfperg ou Telfp erg, fécondé ville
de l’évêché en grandeur 8c en population , Sainte^
Urfane , en allemand Sonderfit^y fitué.e fu r ie
Doubs, avec un chapitre; Lauffen , fur.la Biers ;
puis le. bourg d’Arlesheim, fiège du chapitre cathédral
a & Bellelay très-riche abbaye de prémontrés.
Dans la fécondé partie de la principauté alliée
aux Cantons, fe trouve la ville de Biennè, qui
fe gouverne en forme de république fous le haut
domaine de l’évêque , auquel elle prête fo i 8c
hommage, & paye certains droits; Neuftadt ,,
dite aufiî la bonne ville ou la neuve ville , fituée
fur le lae ^de Bienne , & qui jouit d’un grand
mombre de privilèges ; enfin le Val de S. Imier ,
%û la population des villages contigus l’ un à l’autre
atteftè d’une manière non équivoque la douceur
du gouvernement.
Des importions, droits St revenus de. /’évêché de
Bâle. Les princes, éveques de Bâle, font aU-
torifés par les conftitûtions de l’empire d’Allemagne,
à lever des impofitions, foit pour la dé-
fenfe, foit pour les befoîns de l’ état ou du fou-
verain ; mais ils ne font ufage de ce droit que
dans des cas extraordinaires.
Ils convoquent alors les états de la principauté ,
& ceux-ci propofent les moyens qu’ils jugent les
plus convenables pour fe procurer les fommes
qui font demandées,
Depuis
Depuis' 1747 3 ou s'eft fervi d’un cadaftre fe-
digé par des experts.
Une terre qui eft èftimée 100 livres paie 5 fols,
Bclorfqu’on veut doubler ou tripler l’impofition,
on annonce, par une ordonnance émanée du
prince, que l’on exiger«; deux ou trois impofitions.
Il y a dans chaque bailliage un receveur qui
forme les rôles des contribuables : ces rôles font
vifés fans frais par les baillis j ils font enfuite remis
à un notable qui. fe .charge de la perception
moyennant quatre deniers pour livre. Le receveur
du bailliage reçoit les deniers, & les remet
au receveur général, qui eft nommé par le prince,
& auquel il eft payé un fou pour livre ; enfin le
receveur général.fait l’ emploi des deniers, & en
rend compte à une comraiffion nommée par le
prince & par les députés de l’état.
Afin que les impôts ne tombent pas en entier
fur les propriétaires, on lève fur les meûniers.,
cabaretiers & artifans des villes , une efpècë de
capitation-. _ .
Pour fournir à l’entretien d'une garde fuifle ,
3c aux honoraires des miniftres qui réfident auprès
des cours de Verfailles, de Vienne & autres , ;
«on perçoit depuis environ un fiècle, un dr.ok .
d’aceife fur les vins qui. fe vendent en gros, lprf-
qu’ils ne font pas du crû du vendeur, & principalement
fur les vins qui fe vendent en détail
dans les cabarets, même fur la viande de boucherie
, les cartes , le tabaç 0 les liqueurs & les
cuirs verds ; mais pes droits font très-modiques.
Les lods n’ont Reu que dans un feul bailliage
de l’évêché ; on les y paie à raifon du dixième
denier.
I l fe perçoit aufli quelques droits de péage ,
qui ne font dûs que par l’étranger & le commerçant
qui fait pafter fes marçhandifes debout
à l’étranger.
Le noyveau cadaftre de la principauté de
Bâle y qui vient d’être renouvelle, renferme,
dit-on, deux défauts effentiels ; 19. on n’a point
compris les communes ; 20. on n’ a point fait entrer
dans cette eftimation les boia 3c les forêts.
E/ifuite une communauté qui contient dans
fon étendue mille arpens de terres labourables
& cinq cens arpens de prés, & qui n’ a d’ailleurs
ni communes ni 1>ois, n eftr Certainement pas
aufti riche qu’une autre communauté qui renfermerait
dans fon territoire , outre la même
quantité de terres & de prés , des communes &
dçs Vois > ü ferait jufte de plus injpofer cette
dernière communauté que la première, ce qui
n’ a point lieu par la manière dont on a fait le
cadaftre.
B AMB ER Ç ( évêfhé de ) , état fouverain
d’AHfmagne dans 1; Franconie, entre le haut
Palatmat, les margraviats de Culmbach & d’Anf-
pach^ & l’évêché de Wurtzbourg. Il a environ
15 milles d’étendue & dix de largeur; on y
çpmpte 18 villes 8c iy bourgs.
Q&ççn. polit, St diplomatique* Tom, l*
C e pays appartenoit autrefois aux comtes de
Babenberg ; après la mort d’A lb e r t, il retoi rna
à l’empire en 908. L ’empereur Othon 1XI le
donna au fils de fa foeur, Henri duc de Bavière,
qui lui fuccéda fur le trône impérial! C e prince
érigea l’an 1006 le comté de Babenberg en évêché.
Le Pape Benoît V III abandonna la iurifdiélion
archiépiscopale au premier évêque. Clément II
accorda encore à ce liège de plus grandes prérogatives.
L ’ évêque de Bamberg relève immédiatement du
faint-fiège, 8c il adminiftre fon évêché à Yinfiar
des archevêques. Il eft décoré du pallium, 8c il
jouit de la quatrième place, dans le collège des
princes, fur le banc eccléfiaftique.
Il eft prince convoquant & directeur du cercle
de Franconie ; il reçoit les fuffrages, 8c donne
le lien le dernier. La,taxe matriculaire de l’évêché
eft aujourd’hui de 437 florins; il paie pour
l ’entretien de la chambre impériale 574 écus de
l’ empire, & 78 trois quarts kreutfers.
Le chapitre de la cathédrale eft compofé de
vingt chanoines capitulaires & de quatorze domiciliaires.
L ’évêque demande leur avis & leur
confentement dans les affaires importantes.
La régence ou dicaftêre de la coHr, eft com-
pofée d’un préfident, d’un chancelier, & d’environ
vingt confeillers ; elle a dans, fa dépendance
le fiège provincial de Bamberg 3 la juftice tutélaire
, le Liège de la police, la juftice criminelle
& le fiège prévôtal, auquel reffortiffent les étran-*
gers & les habitans qui ne font pas bourgeois.
La ..chambre des finances, & la tréforerie ,
adminiftrent les revenus du prince. Chacun de
- ces collèges a fon préfident particulier ; le dernier
fait en outre les fondions de confeil de guerre.
On lit dans plufieurs ouvrages que l’ empereur
Henri pou'r rendre l’ évêché de Bamberg plus ref-
pedable , ordonna que les éledeurs feraient
feudataires de l’évêque de Bamberg ; qu’ils prendraient
de lui l’inveftiture de leurs fiefs, & qu’ eii
qualité de grands officiers de l’empire , ils le
fer viraient comme ils avoient coutume de fervi r
les empereurs dans, les grandes cérémonies.
Un écrivain françois, d’ailleurs fort fayant 8c
très-judicieux, a adopté cette fable :
« De tous ces éveques d’Allemagne, dit- i l ,
» celui de Bamberg n’eft pas feulement le pre-
» mier, il eft encore le plus diftingué par fe$
« prérogatives. Il ne reconnoît pour métropoli-
» tain que le pape., & fes fujets ne peuvent ap-
» peller de fes décrets. Il jouit d’un privilège
>» fort extraordinaire. Il a droit de recevoir le
>j. ferment que les éledeurs font à l’empereur,
. » pour leurs charges de grand échanfon, de
grand maître, de grand maréchal, de grand
« chambellan, & de grand tréforier; & ce qui
« étoit autrefois fingulier, tous ces éledeurs ,
>j quoique fouverains , étoient officiers hérédi-
tàiies de l’évêque de Qambcrg , & le feryoient
Q e