Culture.
La moitié des efpèces de ce genre le cultive
dans nos jardins. .Quoiqu’elles craignent peu fes
froids, elles exigent d ’en être abritées pendant ;
l ’hiver. Une ferre tempérée leur convient mieux j
qu’une orangerie , parce.qu’elles redoutent l’ab-
fence de la lumière & la préfence de l ’humidité.
Un air ftagnant leur eft tres-contraire ; en confé-
quence on doit ouvrir les .châffis de la ferre toutes
les fois qu’il ne gèle pas, & que l ’air.n’eft pas
faturé d’eau. Toutes demandent la meilleure terre
de bruyère & de fréquens rempotemens. Il leur
faut des arrofemens abondans pendant leur végétation
, & elles pouffent fouveiït toute l’année. On
les fort vers le commencement de mai, & coiimë.
un foleil trop ardent leur eft nuifible pendant l*été,
on les place au levant , ou au couchant, ou à
l’abri de quelques grands arbres,. .
La multiplication des Leptofpermes a lieu dans
nos jardins ,: i° . par le femis de leurs graines, qui
ont befoin de relier dix-huit mois fur le pied pour
arriver à complète maturité. C ’eft fur des terrines
de terré' de bruyère qu’on les répand, 8c on les y
enterre par uh Ample arrofement,car elles font extrêmement
fines. Ces terrines fe placent enfuite fur
couches & fous châffis. Lejeuneplant, arrivé à deux
pouces de haut, fe repique feula feul dans de petits
pots, & fe conferve encore une année fous châffis,
après quoi on le traite comme les' vieux pieds j
2®. par. marcottes, qui prennent toujours racine
dans l’année ; on les fait, oii dans des cornets ou
en couchant un pied & en mettant en terre la bafe
de fes plus petits rameaux j 3 e. par boutures placées
dans des pots fur couches 8c fous châffis, boutures
qui ne réuffiffent pas toujours, mais dont on obtient
des produ&ions plus abondantes qu’il ne faut
pour fatisfaire aux befoins du commerce. Dumont-
Courfet perifè , je crois f avoir egalement re-j
marqué , que l'automne-eft la faifon la plus avantage
ufe 4 leur réuffite : ces boutures repli (es fe
cultivent comme les jeunes pieds ou les maiT
cottes. -
Les Leptofpermes font des arbulles d’un porc
élégant & d’ un afpeél fort agréable lorfqu’ ik font
couverts de fleurs. Tous exhalent, dans la chaleur
ou quand on les froiffe, une. odeur aromatique.
C ’elt avec l’infufion des fouillés dé la fécondé ef-
pèce, que Cook a guéri fon équipage du feorbut
lors de fa fécondé relâche à la Nouvelle-Hollande.
I! les employa enfuite, en guife de hou-,
blon , à la fabrication de fa bier're , & il s’en; .
trouva extrêmement bienj j’en ai pris plufieurs
fois l'infufibn avec plaifir, (B o s c .)
LEQUEE. L e che a .
Genre de plante de la triandrie trigynie 8c de ;
la famille deS Caryophillées , dans lequel fe trou- .
I vent une .demi-.louzaioe d efpèces, dont aucun,
; n’eft cultivée dans nos jardins. Il eft figuré pl.
des Illustrations des genres fie Lamarck.
Efpèçes.
.1. Là L equel axillaire.
Lechea major. Linn. ^ De l ’ Amérique fepten-
trionale.
2. La L equÉE à panicul.es.
Lechea minor. Linn. if De l’Amérique fepten-
trionale. ,
3. La LequÉe à feuilles de thym.
Lechea thymifoLia. Mich. '^ De l’Amérique
tentrionale.
La Lequée à grappes.
Lechea-racernaja. Mich; De l’Amérique fep.
tentrionale.' 1
5. La Lequée à feuilles menues.
Lechea tenuifolia. Mich.,2£ De l’Amérique fep.
tentrionale.
6. ; La Lequée verticillée.
Lechea verticillata. Mich. 7f, D e T Amérique
fep tentrionale.
Culture.,
J’ai obfervé les deux premières d e ces efpèces
en • C a r o l i n e , où elles croiffent ert très-grande
abondance. dans les fables les plus a r i d e s , & où
eiles forment des touff s de deux pieds de haut
fur un de diamètre , touffes qui ne manquent pas
d’élégance. On n’en tire aucun parti} mais un jour
on les emploiera à chauffer le fou r , à augmenter
la maife dés fumiers, 8cc; •
J’a vois apporté en France une grande quantité
de graines de ces efpèces. Elles ont levé 5 mais
le plant qui en eft provenu n’ a pas febfifté. (Bosc.)
. LEROT. Beaucoup de perfonnes confondent
cet animal avec le lo ir , quoiqu’ il en f o it fort
diftinét. On n’a à fe plaindre du loir que dans les
jardins voifins des grandes forêts, & ieLérotdé-
vafte même ceux des faubourgs de Paris. Le lctii
ne fe retire pendant le jour que dans le creux des
arbres, & le Lérot fe cache principalement dans
les trous des murs. C ’eft aux pêches que c e der*
nier s’attache le plus volontiers , & un feul individu
peut anéantir, en quelques jours, la récolte
de l’efpalier le mieux garni, non en les mangeant,
mais en îès. entamant toutes 8c en les fa ifa n t tomber.
Il fe bat contre les chats , & les force à la retraite
par la douleur de fes morfures. C’eft avec
des pièges de différentes fortes, avec des viandes,
des fruits empoifonnés , qu’ on doit lui faire«
guerrè. Il aime furtout lés noix.
Les trous habités par des Lérots fe recofinoil-
fent à la mauvaife) odeur qui en émane , & aU*
extrémens qui en couvrent l’entrée* Voyc\,P0Ul
le fu-rplus ,r au mot Lerot du Dictionnaire w
Quadrupèdes. {B o s c . ) .1
LERQUE. L erchea. 1 Arbre des Indes, qui feul forme un genre dans
la monade!phie penrandrie 8c dans la famille des
iyixbJacées ou des Tiliacées.
I Comme cet arbre , qui eft appelé lé Le'p.què
l o n g u e queue, n’eft pas encore cultivé dans
nos jardins, ie n’ai rien à en dire de plus,
j Bosc. )
■ LESQUE. Ce font, dans fe Médoc-, les terres
Hans culture.
I • N LESSERTIE. L e s s er t ia .
■ , Genre de plante-éta(blf par Decandol’e , pour
Rlacer ie-BAGUEKAUDIER DE SIBERIE , boluted
ferennàns. Linn; 1 /
m Comme ce gerrre n’ a pas été généralement
adopté, je parlerai de cette efpèce au mot Ba -
É uenaudier du Dictionnaire des Arbres & Ar~
mufies. (B o s c.) 'I ■
w LESSIVE : opération par laquelle on nétoie le
linge employé à l’ufage de l ’homme1, foie direéie-
inent, foie in iireéfement, de toutes lés .matières
Étrangères qui leTâlftfent, 'c’eft- à-dire, ' de'celles
|e la tranfpiration & de la fueur, de ’ce'llés qui
pnient dès- voies excrétoires1, dé celles ' pr&vé-:
jnant de^ la bouc , de la pouffière, des objets
qu’on laiffe tomber, de celles qui font le réfuftac
de l'emploi dans les repas, dans les cüifines , dabs
|economie domeftiqüe enfin, d’uné certainepor-
lionde ce lingè. ,;! ■
H C’eft de l'eau feule ou de l’eau & des alkafis ,
|ont on fait ufagédans les LéffivëséLa'prêmfêrë
■ mu pour enlever la pouffière ,^la'boüe b/ bèali-
ioup de fortes de taches. Lés féconds TohC nM-'
bires pour diffoüdre les gniffes, les huiles, &c.'
■ eft des fubft.inces tachantes, comme l’encre',
■ rouille, &c. qui demandent l ’aéfion de certains ■
g - chimiques pour être compietemené dif- '
l „ Lei favon 3 oui eft un compofé d’ alkaü 8b
0nulle, eft très-employé pour le blânchiffage' du
■ jge > parce qu’il eft moins caulliqùe que Falkali'
S Cornrne là laine & la foie font fufceDtibIes:
getre diffoutes dans les aikalis', on ne pëtit lès '
f't r e a la L e ff iv e ; elles fe bîanchiffent' à l’eau
h?de fTvoanI,eaU chai'?ëe p î | ? f quàn-.
. fes tiffus de lin , de chanvre & de Coton
Ë f cS; f , Apportent pas non' plus les Teffivés'
a,VU r t f S i n> a que 1e bien & le roti^è Oui
îPPliques convenablement ; y réfiftem un peu
L . ^ eralement le lingè fa le S’accumule dans des
| rv: î rmî ,res , dans des minnes, & c . où' iVcon-f
I, l0» hwmdjté & s’altère: Tl éft très-impor-
çur la Prolonction de fa durée, ffe réfendre.
f11 contraire
tant que polir blé.'
au grenier, afin de le faire fëché'r àUp
On appelle Buanderie le lieu 011 on fait la Leffive.
Dans les maifons des riches, c ’ eft un bâtiment ou
au moins une chambre particulière. Les pauvres ,
qui n’ont fouvent qu’ une pièce a cheminée, font
obligés de faire leur Leffive dans cette pièce.
Les procédés du leffivage peuvent fe ranger
tous fqus quatre fériés :
L-échangeage y
Le coulage j
Le retirage j
Le favonage.
Pour échanger le linge , on le met dans un envier
a moitié plein d'eau, ou dans un L a v o i r
(voyèç ce mot) , 8c oh le frotte comme fi on fe
lavoit. Le but de cette première opération eft de
l imbiber d’ eau dans toutes fes parties,'8c d'enlever
toutes les faletés qui font fiifcepcibl.es d'éoe
drftoutes dans l'eau fèuîe.
Souvent, & on .de.vtoit toujours le faire pour
la perfection des procédés fui vans, on échange
dans une eau de favon.
Toutes les fois qu’on emploie du favon, il faut
éviter’ de fe fer vir d’e au féléniceu (è, 8c les eaux
de puits le font très- fouvent. On reconnoît de
• telles.faux à la propriété qu'elles ont de né pas
îdiffoydré complètement le favon.
j Le linge échangé' eft rincé dans de la nouve’ îe
!eau, tordu, & mis dans le cuvier où doit fe faire
Tecoulagè'.
g Pour difpofer le linge dans le cuvier de coulage
; d’ une.' 'manière convenable, il faut étendre tha--
que pièce féparénient, .& mettre fe plus fin au
■ fond. Lôffqufe le cuvier eft prefque plein, on recouvre
fe linge d’uné groffe to ile , fur laquelle cn‘
met‘une couche épaiffe de crois ou quatre pouces
de cendré tarnifée , 'cendre qui contient plus ou
moins d’alkali, & dont-qn augmente la force au
befoin, en y ajoutant de la potaife ou de la foude,
& même une petite quantité de chaux.
fait o.n coule, c ’elf-à-dire y. qu’ on veffè-
fur là cendie de 1 eàti froide , ou plus communément
de 1 Vau chaude , eau qui d'iftoüt l’alkali
qü elfe contient, le porte fur le linge,dont il dif-;
, iouf lbsTachéis graifieufei, 8c qui s’échappe goutte1
à goutte pat un trou garni de paille, mésiàgé àu!
fond du cuvier, Bc to‘mbe dans un ,afitre' petitTu-
vier a cq diipofe, où on là puifepour la remettre
fur le feu 8c enfuite für la cendre, & cela pendant
douze, quinze , vingt heures & même plus, félon
la quantité dé linge à lefiiverl
O11 çalcufe^rdinairemenc fur vingt-cinq boif-
feaqx de céndres, & fer une ‘ à deux livres de
potaffe' où dé foude, IdrfqtrVUès^fdhc d’ailleurs
bonnes, par cinq cents livres dé lingel La chaux
lera extrêmement.ménagée, attendu qu’elle peut
brûler le linge ; âuffi ne doit-elfe être employée
que par des perfonhes très - prudentes &■ *tiès-
exercées.
exercées, & ;etVcdrè:plus fes
blaTfclrrfle-üts dé p^Jfcflio'r, jùgehf/'à l’inTpeaibn