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mens s'affoibliffent en vieilüffant, il eft né.ceffaire *
de fe fournir tous les ans de nouveaux pieds ;
même quelques cultivateurs préfèrent les traiter |
comme plantes annuelles, en mettant en pleine
terre, contre un mur expofé au midi, une partie
des pieds q u'ils fe font procurés, & on doit les
approuver.
Cette efpèce donne des variétés à fleurs blanches
& centre ro uge , à fleurs blanches & centre
vert. Lorfqu* on mélange avec intelligence les ;
pieds de ces deux variétés avec le type , on
en obtient des effets très-agréables. ( Bosc. )
P Ë R U J L E . P e r v l a .
A rb re du B ré f il, qui feul forme un genre dans
la dioécie polyandrie.
N o u s ne le poffédons pas dans nos jardins ;
ainfi je n'ai rien à dire fur fa culture ( B o s c . )
- P E S O G N E . Cette maladie des pieds , à laquelle
les mourons font fi fujets depuis .quelques années,
a de fi grands rapports avec le F o ü r c h e t ( yoyeç
ce m o t ) , qu'elle eft. confondue avec lui par la j
plupart des cultivateurs. A l'article F o ü r c h e t I
j ’ai commis la même erreur j mais il eft de fait que
cette dernière maladie eft une ulcération de la
glande de la fourche du pied , & que la P efo gn e ,
q u ’on appelle suffi pie tin , pourriture du pied., cra-
p .matau, eft celle de la couronne.des fabors.
I l eft fort remarquable que la Pefogne ne foit
connue que depuis quelques années. N ’avoit-elle
pas été remarquée ou n'exiûoit-eile p as ? C ’eft
ce fur quoi je ne puis prononcer. T o u t ce que je
puis aflurer, c’eft qu'elle n'a jamais été auffi commune
qu'elle l'eft en ce moment dans les pays que
j'ai habités pendant ma jeuneffe , puifque je ne
Pavois pas obfervée.
O n doit à MM. Charles Préfet, T a rd y de la
B ro f fy , D a n do lo & M o re l de V in d é , les meilleures
cbfervations qui aient été faites fur la
Pefogne.
L o r s de l'invallon de cette maladie, les bêtes
boitent peu , font fans fièvre, & mangent comme
à l ’ordinaire j on ne remarque encre les doigts
q u'u n peu de rougeur ou au plus un léger fuin-
temènt. •
Quelques jours plus tard, les bêtes boitent
tout b a s , paillent à g e n o u x , ont la fiè vre , font
triftes, mangent p eu ; une ulcération plus, ou
moins é tendue, plus ou moins fétide , exifte entre
leurs doigts & autour de la couronne de leurs
fabots : fi on n 'y apporte pas de remède, ces
fym.ptômes s'aggravent bientôt ; les bêtes ne peuvent
plus fe le v e r , ceffent de manger, la puanteur
devient infuponable ,.leur laine tombe, leurs
fabots fe détachent, les os fe carient; elles
meurent.
C e qu’il y a de plus inquiétant dans cette maladie,
c'eft qu’elle fe communique , non-feulement
aux bêtes du même troupeau, mais à celles de
tous les troupeaux qui paillent fur les memes
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ter reins, qui voyagent par les mêmes chemins ; \
plus forte raifon à ceux qui lejournent dans les
mêmes bergeries.
■La première chofe à faire quand on s'apperçofi
q u ’une bête b o ite , c'eft de la féparer complètement
des autres, & d’examiner l'intervalle des
deux ongles ou fabots du pied qui forme le boitement,
pour déterminer la caufe de cet état : fi
c'eft une épiné, une bleffure quelconque , on peut
la remettre dans le troupeau ; fi c'elt la Pefogne
ou le piécin. on T ifolera , & on veillera attentivement
fur les autres, pour ifoler auffitôt de même
celles qui boiteront.
Si on ne prenoit pas ces précautions, on feroit
expofé à voir la maladie fe perpétuer indéfiniment
dans le troupeau, parce qu'elle en attaqueroit
non-feulement toutes les bêtes,. mais encore plu-
fieurs fois fucceffivement celles qui auraient été
guéries^
Lorfq u ’on fait voyager un troupeau, il faut donc
prendre des informations fur les bergeries où on
les fait pafîer la n u it , même fur les troupeaux qui
ont fuivi depuis peu ia même route, il faut encore
plus néceffairement cantonner fon troupeau lorfqu’on
aprend que la Pefogne règne dans un des
troupeaux de la commune q u'o n habite.
Les premiers remèdes indiqués contre cette maladie
étoient des caufiiques fecs, comme les vitriols
de cuivre 6c de zinc , le verdet en p o u d re , &ic.,
caùftiques q u ’on plaçoit fur l’ulcère ou fur h
couronne des fabots , à cet effet découverte au
moyen d'un canif; ils renipliffoient fouvent fort
incomplètement le b u t , parce q u'ils ne pénétroient
pas toujours fous les fabots , qu'il falloir alors complètement
détacher. L 'e a u de Goula rd, qu'on a
auffi employée, n’avoit pas cet inconvénient ; mais
elle n'agi (Toit pas avec affez d'énergie. O n étoit
de plus obligé, lorfque les fabors étoient enlevés,
d’envelopper le pied de bandes de toiles fines,
coûteufes & difficiles à maintenir.
O n doit à M . M o re l de V in d é la connoiffance
de l'emploi des acides minéraux, furtout de l'acide
nitrique , comme moyen curatif certain, &
de l'ufage le plus facile. A u jo u rd ’hui donc, dès
qu'une bête à laine eft attaquée de cette maladie,
on la fépare des autres, comme il a été d it , & de
fuite on paffe dans l’entre-deux des fabots du
pied malade, & autour de là couronne de ces
mêmes fabots, un pinceau trempé dans de l'eau
fécondé (eau-forte du commerce a f fo ib lie ) ,&
on laiffe la bête tranquille ; le furlendemain on recommence.
Ordinairement ces deux panfetnens
.fuffifent : il eft bon cependant de ne rendre la
malade au troupeau que lorfqu’après plufieurs
jours d'obfervations, on s'eft afîuré quelle eft
entièrement guérie.
L a litière qui a fervi aux bêtes malades doit
être enterrée de fuite o u b rûlée , & le f o l , ainfi
que les râteliers, doivent être lavés à plufieurs
eaux bouillantes.
Cette maladie a auffi gagné les cochons, 8c
nuifoit beaucoup à leur commerce avant qu'on
connût le moyen de guérifon dont il vient d ’être
queftion, parce q ue , d 'un c ôté, elle les fai foit
rapidement m a ig r ir , & que de l’autre elle s'o p -
pofoit à ce q u ’on les conduisît aux fo ire s , par
fimpoffibilité de les faire marcher. ( B o s c . )
P E S S E . H i p puri s .
Genre de plante figuré pl. 5 des lllufiraùons
des genres de Lamarck, & qui appartient à la mo-
nandrie m o no g yn ie , & de la famille des Naïades.
Il renferme deux efpèces, dont l’une fe cultive
dans les écoles de botanique.
Efpèces.
1. La Pesse des marais.
Hippuris vulgaris. Linn. “2f Indigène.
1 . La P e s s e maritime.
Hippuris maritima. Linn. 2f. D u nord de l’E u -
La première efpèce eft, félon Linnacus, très-
recherchée par les chèvres , & repouflee par les
autres beftiaux. Je nve i'ai jamais vue b rou tée , &
de fait on ne mène guère les chèvres dans les marais
fangeux , les feuls où elle fe plaife & où elle
foit très-abondante. , >
Elle fe lève en motte à toutes les époques de
l’année pour être tranfportée dans les écoles de
botanique, où on la plante dans une terrine remplie
d'eau qu’on renouvelle fo u v e n t , ou mieux
dans un baffiri ; là elle ne demande d'autres foins
qu’un ou deux farcl.ages par an. ( B o s c . ) Pesse ou É p ic é a . Voyei Sa p in .
P E S T E . O n appelle ainfi ; dans la médecine
humaine, une forte de maladie charboneufe qui
fe communique & enlève annuellement beaucoup
de monde en Orient ; maladie q u i , de loih en
loin, pénètre fur quelques points des côtes de
l’Emope , & y caufe de grands ravages.
Par extenfion on appelle quelquefois Pejle toutes
les maladies qui enlèvent en peu de tems beaucoup
d’hommes ou d'animaux dans un même lieu.
C'eft au charbon q u e , d'après la définition p récédente
, on doit principalement appliquer le
nom de Pefie dans la médecine vétérinaire. Voye% Ma la d ie s c h a r b o n e u s e s & É p iz o o t ie s .
(Bosc.- )
P É T A L E . C e nom eft fynonyme de corolle*
dans l’expreffioncoro/Z* monopétale, & indique feu-
len^ent une partie de la corolle dans l'expreffion
corolle polypetale.
Les Pétales font proprement les fleurs pour la
plupart des hommes ; p ou r lés boraniftes, ils ne
font qu'une portion de la fleur. Voyei aux mots Fleurs & C o r o l l e , tant dans ce IJiétionnaire ,
dans celui de Botanique.
P E T A S IT E : e fp è c e d u .g e n r è .T ü S S iL A C E ,
P É T À L O U R E . y~oye[ Mourirl
P É T A L O S T O M E . P b t a l o s t o m u m .
Genre de plante de la diadelphie pentandrie 8c
de la famille des Légumineufes, qui fe rapproche
beaucoupdes Psoraliers, des Dalées, d e sHy-
ménopappf.s , &c. ( voyeç ces mots.), & dont on
cultive trois efpèces dans les jardins de Paris.
Comme il n’a pas été queftion des Dalées à leur
article, & que leur culture diffère peu, j'en parlerai
ici.
Efpèces.
1. L e Pétalostome blanc.
Petalofiomum candidum. M ic h . i f D e I ’Améri-»
que feptentrionaîe.
z. L e Pétalostome carné.
_ Petalofiomum carneum. M ic h . D e l’Amérique
feptentrionaîe.
5. L e Pétalostome violer.
Petalofiomum violaceum. M ic h . ^ D e l ’Am é rique
feptentrionaîe.
4. L e Pétalostome queue-de-renard.
Petalofiomum alopecuroides. M ic h . O D e l ’A mérique
feptentrionaîe.
ƒ. La Dalée de Ciifforr.
Dalea cliffortiana. W ilid . O D e l ’Amérique
feptentrionaie.
6 . La D a l é e ennéaphylle.
Dalea enneaphylla. "Wilid. O D u Mex ique.
7. La Dalée odorante.
Dalea citriodora. W ilid . Q D u Mex ique.
8. La D a l é e phymathode.
Dalea phymathodes. W ilid . D u Mex ique.
9. La Dalee penchée.
Dalea nutans. W ilid . ?£ D u Mex iq ue .
10. La D alee changeante.
Dalea mutabilis. W iild . if D e C uba.
11. La Dalée lagopède.
Dalea lagopus. W i lid . 7f D u Mexique.
12. L a D a l é e réclinée.
Dalea rtclinata. W iild . i f D u Mexique.
13. La D a l é e jaune.
Dalea lutea. Cavan. i f D u Mexique.
14. La Dalee couchée.
Dalea proftrata. Orteg. i f D u Mexique. iy . L a D a lée tom enteufe.
Dalea tomentofa. W ilid . if D u Mexique.
Culture.
L e s trois premières efpèces, que j'ai cultivée*
en Amérique & dans les pépinières de Verfa ille s,
font des plantes très-élégances, q u 'il eft fâcheux
de ne p ouvoir multiplier facilement dans le climat
de P a r is , parce que leurs graines y mûriflent rarement
; elles demandent la terre de bruyère &
une expofition chaude pour profpérer. Générale/-