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Culture.
Nous ne cultivons que les trois premières espèces
, mais les Anglais les cultivent toutes. Ce
font des arbtiftes toujours verts , d’un afpeét très-
agréable quand ils font en fleurs, mais qui Te con-
fervent fort difficilément, 8c qui ne fe propagent
guère que de femences, dont ils donnent
rarement dans nos climats.
Une terre légère, en partie renouvelée tous les
ans, des arrofemens modérés, même en é t é , 8c
le plus grand jour de l’orangerie, ou mieux de la
ferre tempérée, font ce que demandent les Platy-
lobions. On fème leurs graines fur couche à châf-
fis, & lorfqu’on a repiqué le plant qu’elles ont
donné, feùl à feul dans d’autres pots, il faut encore
les remettre fur couche jufqu’aux froids,
époque où on les rentre. Ce n’eft que Tannée fui-
vante qu’on peut avec fécurîté les abandonner à
eux-mêmes dans un lieu abrité & un peu ombragé. ( B o s c . )
PLAZE. P l a z a .
Arbriffeau du Pérou,'qui forme un genre dans la
fyngénéiie polygamie égale. 11 ne fe voit pas dans
Dos jardins. (B o s c .)
P LECTRANTHE. P l e c tr an th u s .
Genre de plante de la didynamie gymnofpermie
8c de la famille des Labiées, qui réunit fix efpèc.es,
dont trois fe cultivent dans nos écoles de botanique
& dans les grandes collerions de plantes.
Il eft figuré fous le nom de G ermaine dans les
llluftrations des genres de Lamarck, pl. 514.
Efpèces.
1. Le P le ctran th e en arbre.
PleStranthus fruticofus. Lhérit. D Du Cap de
Bonne-Efpérance.
2. Le Plectranthe nudiflore.
PleStranthus nudifiorus. Willd. if De la Chine.
3. Le Ple ctran the ponélué.
PleStranthus punSlatus. Lhérit. à* Du Cap de
Bonne-Efpérance.
4. Le Ple ctran th e cafqué.
PleStranthus galeatus. Vahl. if De Java.
y. Le Ple ctran th e de Forskhal.
PleStranthus Forskkalii. Vahl. if De l’Arabie. 6. Le Ple ctran the à feuilles épaiffes.
P Lctranthus çrajfifolius. Vahl. If De l’Egypte.
Culture.
Les trois premières efpèces font celles que nous
cultivons.
Le Ple&ranthe en arbre eft le plus commun dans
nos orangeries. Cette préférence, il la doit à la
beauté de fes touffes fleuries 5c à la facilité de
fa multiplication. Une terre fubftantielle, qu’on
renouvelle tous les ans, lui eft néeefiaire. Il craint
l’humidité pendant l’hiver : en conféquence il faut
le mettre dans la partie la plus fèche & la plus
éclairée de l’orangerie , 8c ne lui donner des arrofemens
que^ dans la plus abfolue néceflité. J’ai
même cru m’ appércevoir qu’ il étoit avantageux
de couper toutes fes branches , lorfque les fleurs
étoiént paffées, c’eft-à-dire, vers la fin de décembre,
pour affurer fa confervation 8c avoir de
plus belles touffes l’année fuivante. Pendant l’é té ,
il lui faut des arrofemens abondans unè expofi-
tion chaude. Elever cet arbufte fur une tige d’un
pied de haut, 8c lui faire une tête globuleufe, eft
un moyen propre à augmenter fes agrémens ; ainfî
on ne doit pas négliger de l’exécuter dans fa jeu-
neffe.
On multiplie le Ple&ranthe en arbre parle femis
de fes graines , dont il donne abondamment, femis
effedtué au printems dans des pots fur couche
nue, 8c par boutures placées également dans des
pots , mais fur une couche à châflis.
Le plant qui provient des graines, 8c il-en
manque peu, eft repiqué en août, feul à feul dans
d autres pots qu’ on rentre dans l ’orangerie aux approches
des gelées, 8c qu’ôn traite enfuite comme
les vieux pieds.
Les boutures reprennent très-facilement, 3c ne
demandent, lorfqu’elles font bien enracinées, que
les foins que je viens d’indiquer pour le plant.
La fécondé efpèce diffère peu de la précédente,
mais elle eft moins belle 8c plus rare. Sa culture
eft la même.
La troifième efpèce, comme bifannuelle, fem-
ble ne devoir fe multiplier que de graines qui
mûriffent fort bien, 8c qui fe fèment comme celles
de la première ; mais on peut encore la multiplier de
boutures, ce qui la rend vivace entre les mains des
jardiniers. Sa nature étant beaucoup plus aqueufe
que celle des efpèces précédentes, il faut éviter
encore plus qu’elle foft atteinte de l ’humidité des
orangeries ordinaires : une ferre tempérée &
fèche convient beaucoup mieux. (B o s c . )
PLECTRONE. P l e c tr onia .
Arbre du Cap de Bonne-Efpérance, qui feul
forme un genre dans la pentandrie monogynie 8c
dans la famille des Rhamnoïdes. Il eft figuré pl. 146
des Illufirations des genres de Lamarck.
Comme on ne le cultive pas dans nos jardins, je
n’en dirai rien de plus. ( Bosc. )
PLÉGORHIZE. P z e corwi za .
Plante du Chili, qui forme un genre dans l’en-
néandrie monogynie, mais que nous ne poffédons
pas dans nos jardins. ( Bosc. )
PLEIN V EN T . Par oppofition aux arbres fruitiers
en efpalier, en contr’efpalier, en quenouille ,
en pyramide, & c . , on appelle ainfî ceux- qu'onlaifle
monter autant que leur nature le comporte,
8c qu’on n’affujetât à aucune forte de taille, dès
qu’ ils font parvenus a l’âge de cinq à fix ans.
Les arbres en Plein vent ne diffèrent donc de
ceux qui ont crû dans les forêts, que parce qu’ils
appartiennent à des variétés perfectionnées par la.
culture j qu’ils font des Sau v a g e o n s ou des
Fr anc s ( voye[ ces deux mots) greffés dans
une pépinière, 8c qu’ils ont été conduits, pendant
leurs premières années, félon les principes de
l’art. P'oyei Pépinière.
Généralement les arbres en Plein vent font attendre
leurs fruits bien plus long-tems que les arbres
taillés, & leurs fruits font moins gros; mais
durée de leur v ie , l’abondance 8c le bon goût
on en eft bien amplement dédommagé par la longue
de leurs produdtions. Nos pères ne connoiffoient
que les arbres en Plein vent, qu’ils plantoient autour
de leurs champs ou dans des enceintes voifi-
nes de leur domicile, appelées V ergers (voye^
ce mot). C’eft fous-Louis XIII, d’après Laquinti-
nie, qu’on a commencé 8 à voir des arbres tenus bas c annuellement taillés. Aujourd’hui, principalement
dans les jardins voifins des grandes villes, on
ne rencontre plus guère que des cerifiers 8c des
pruniers en Plein vent; tous les autres arbres fruitiers
font tenus en demi-tige, en pyramide, en
quenouille, en buiffon, en efpalier, en contr’e fpalier
, en nain , 8cc.
La fcience de la culture 8c les jouiffances des
riches ont certainement trouvé de grands avantages
dans ce changement ; mais l ’intérêt général de
la foçiété y a-t-il également gagné? Je ne le crois
pas. En effet, fi un poirier en pyramide donne
plus tôt & plus régulièrement des fruits, 8c de
plus beaux fruits qu’ un en Plein v en t, il en donne
cent fois moins , ne dure au plus que vingt ans,
& exige annuellement des foins pendant toute la
durée de fa vie.
Une circonftance qui a pu éloigner les riches de
là culture des arbres en Plein vent, c’ eft qu’exif-
tant depuis un fiècle , ils n’offroient que des variétés
peu perfectionnées, nullement comparables
pour le goût, la groffeur, & c . , à celles acquifes
depuis peu, 8c qu’ étant difpofées d’après la méthode
nouvelle , elles paroifloient devoir leur perfection
à cette méthode. Il exifte encore dans les
pays qui ont peu de communications avec les
grandes villes , furcout avec Paris, ainfî que j’ai été
à portée de l’obferver dan; mes voyages, beàuconp
de ces arbres qui portent des variétés inconnues
aux cultivareurs de la capitale, & généralement
toutes inférieures à celles qui fe voient dans nos
pépinières, mais fourniffant immenfément.
Je dois donc ic i, lans proferire lés arbres taillés,
faire des voeux pour que les propriétaires reviennent
un peu plus à la culture des arbres en Plein
vent, 8c que les limites des champs, que les vergers
fe replantent avec les nouvelles variétés, fans
contredit fupérieuresaux anciennes ; en le faifant,
ils s’attacheront d’autant leurs enfans, pour qui
fera la plus abondante production de ces arbres,
& dont la propriété aura par-là acquis plus de v a leur;
car on compte pour quelque chofe , en cas de
v ente, les arbres en Plein vent, 8c pour rien ceux
qui fe taillent dans.le jardin.
Lorfque les pépinières n’étoient point connues ,
ou étoient peu communes, on arrachoit dans les
bois des poiriers, des pommiers, des cerifierscrû.s
naturellement, pour les planter dans le verger ou
en plein champ, & les greffer en fente à fix ou
huit pieds de terre, trois à quatre ans après, c’eft-
à-dire, lorfqu’ils avoient pris un bel empâtement
de racines. Cette pratique avoir l’avantage de
donner des arbres robuftes 8c par conféquent d’une
longue v ie , car rien ne les affaiblit plus que de
les greffer à deux ou trois ans 8c rez terre. Je ne
la confeillerai cependant pas, parce qu’elle feroit
aujourd’ hui impraticable dans les trois quarts de
la France ; mais je dirai : femez en pépinière
des graines de poires, de pommes, de cerifes
fauvages ; traitez comme les francs les plants qui
en proviendront, & ne les greffez qu’ à cinq ou fix
ans 8c après les avoir mis en place. Les arbres qui
réfulteront de cette manière d’opérer jouiront des
avantages- d’ une longue v ie , 8c feront bien plus
fûrs à la reprife. Voye^ Sa u v a g e o n .
Aux environs de Paris 8c des autres grandes
villes de France, on ne deftine à devenir des
Pleins vents que les fujets de pommier 8c de poirier
dont la greffe a manqué à deux ou trois ans ,
8c qui en conféquence fe font élevés. Ou. les appelle
alors des Égr a ins ( voye[ çe mot 8c celui
Pépinière) j ils font prefque toujours le produit
du femis des pommiers 8c des poiriers a cidre
(voyei Fr a n c ) , 8c par conféquent un peu plus
faibles que les fauvageons. Les cerifiers font toujours
le réfultat du femis des merifes, 8c les pruniers
de celui de deux ou trois variétés peu perfectionnées
de prunes. ( Voye^ Pr u n ie r .) Ces
deux arbres fe prêtent difficilement à une „taille
rigoureufe. Quant aux pêchers 8c aux abricotiers
qu’on veut difpofer pour le Plein vent, on les
greffe ordinairement fur le prunier. Les noyers &
les châtaigniers proviennent de femis; on greffe le
C o ig n a s s ie r , le N eflier , le C o rm ie r , l’A - ,
ZAROLiER, fur L’Épine ouïe Po ir ie r . { Voyeç
ces mots.) L ’Olivier , le C o rn ou il le r , le
N oisetier 8c le Figuier fe tiennent toujours ou
en Plein vent ou en buiffon. VoytT^ ces mots.
C ’ eft prefque généralement à trois ou quatre ans,
8c en fente, à fix ou huit pieds de haut, qu’on greffe
les égrains dèftinés à devenir des Pleins Vents.
Ces égrains greffes fe lèvent la fécondé ou la troi-
ïième année après cette opération pour être mis
définitivement en place.
Ces arbres ne commencent à donner du fruit
que fix à huit ans après leur plantation^. 8c ne font
en plein rapport qu’à vingt ans ; mais ils continuent
à produire pendant quarante ou.cinquantb