
[ fol où elles font plantées , il vaut m ie u x , lî on
veut en avoir conftamment de b e lle s , les changer
de place tous les deux a n s , en les divifant en hiver
I par de Amples coups de b ê c h e , & en replantant
I de fuite féparement, dans d'autres places, la to-
I talité ou une partie des morceaux. Cette fépa-
! ration , loin de nuire à la floraifon fuivante, la
I favorife au contraire.
8. L e Phlox blanc. 1
P h lox fuaveolens. Ait. D e l Amérique fep- j
tentrionale. .
9. Le Phlox pileux.
Phlox pilofa. Linn. of D e l'Am é riq u e feptentrionale.
...
10. L e Phlox a larges feuilles.
Phlox latifolia. M icH. of D e l'Amé riq u e tep-
tentrionale.
i l . L e P h l o x arilte.
Phlox ariftata. M ic h . of De. l'Am é riq u e fep-
tentrionale.
12. L e Phlox rampant.
Phlox reptans. M ic h , i f D e l'Am é riq u e fepten-
trionale.
15. L e Phlox ligneux. .
p h lo x f f fm k o f a . W illd . of D e l'Amérique
feptentrionale. HH
14. Le Phlox de Sibérie.
P h lo x pbirica. Linn, of D e la Sibérie.
1 r. L e Phlox triflore.
Phlox triflora. M ic h , of D e l'Amérique feptentrionale.
„ . . .
16. Le P hlox a feuilles fétacees.
Phlox fetacea. Linn, of D e l'Amérique feptentrionale.
, , ,,
17. Le Phlox fubule.
P h lox fuhulata. L in n, of D e l'Am é riq u e feptentripnale.
.
18. Le Phlox linéaire.
P h lo x linearis. R u iz & Pav. of D u Pérou.
19. L e Phlox biflore.
Phlox Ufiora. R u iz & Pav. of D u Pérou.
10. L e Phlox pinné.
Phlox pinnata. Cavan, of D e l'Amerique méridionale.
Culture.
N o u s poffédons dans nos jardins les efpèces
n " . 1 , z , 5. 4. 5» 7» 6 | fflB g É Ê
17 ; toutes s 'y font plus ou moins remarquer par
le nombre de leurs t ige s, la beauré bc la durée
de leurs fl eurs. Il eft fâcheux q u e g a une p rè s I ces
fleurs forent fans o d e u r, & meme a ie nt , io n -
q u'elles commencent à fe faner, une odeur re-
^ L a plus commune de toutes dans nos jardins ,
& la plus belle, ett la paniculée 5 elle ne craint ni
le froid ni le chaud. U n terrein a rg ileux, légèrement
humide , eft celui où elle profpere le plus.
Les touffes qu'elle fo rm e, fouvent hautes de trois
à quatre pieds , augmentent chaque annee de diamètre,
de forte q u 'il faut les arrêter fi on ne veut
pas qu'elles s'emparent de tout le terrein. D aille
u rs, elles perdent de leur effet. lorfqu elles ont
plus d 'u n pied de diamètre. C 'eft en hiver qu on
enlève leurs accrus. . • H R
Comme, encore plus que celles des autres plantes
, à raifon de la vigueur de leur vegetation, les
touffes du P hlo x paniculé épuifent rapidement le
Quand on coupe les tiges du P hlo x paniculé
I avant que fes fleurs foient complètement paffees,
il en pouffe de nouvelles, qui fleuriffent fouvent
avant les fortes gelées, mais .c’eft aux dépensées
productions de l'année fuivante 5 de forte que
cette opération n'eft pas avantageufe.
O n place le P hlo x paniculé dans les jardins
ornés & dans les jardins pay fage rs, au milieu
des plates-bandes des parterres, le l«ng des allées
, entre les fabriques, fur le bord des eaux.
To ute s les expofitions lui font b o n n e s , pourvu
qu’il ait de l’air.
L a multiplication du Phlox paniculé f>eut fe
faire par le femis de fes graines, par le déchirement
des vieux pieds & par boutures. L e premier
moyen donne des variétés dans .la nuance des
fleurs bleues, des fleurs blanches & des feuilles
panachées ; mais on l'emploie peu , le fécond
fourniffant plus q u'il n'eft néceffaire aux befoins>
& rempliffant plus rapidement le but. I l eft encore
plus rare de faire ufage du trôiftème.
Cette efpèce eft une de celles qui fentent mauvais
lorfqu'elles fe fanent : en conféquence on doit
éviter de la mettre dans des carafes, fur les cheminées
ou les confoles des appartemens > ce qui J
eft fâcheux, car elle y produit un fort bel effet.
L e P h lo x ondulé diffère peu du précédent, & fe J
cultive comme lui. :
Il en eft de même des Phlo x maculé, de la Ca-1
ro lin e , glabre, divergent, à feuilles ovales, blanc |
& pileux. Il ne faut pas confondre l’avant-dernier j
avec la variété blanche du paniculé , & on len j
diftingue fort bien à fon odeur agréable. On en I J cultive une variété à feuilles panachées.
L e Phlox rampant eft très-propre à faire des |
bordures, mais il a befoin d'etre châtré^deuxoli
trois fois par an , tant il a dedifpofition a s étendre. I
O n doit le laiffer dans la même place trois ou I
quatre ans au m o in s , parce^ q u e , quand il eft I
trop vigoureux , il donne moins de fleurs, & <lue
par ce moyen il l ’eft moins. t I
L e Phlo x ligneux craint les gelées du climat de I
Paris : on le tient en p otp ou rp ou vo ir le rentrer dans I
l'orangerie pendant l ’hiver : quand il eft conve* I
nablement con d uit, il ne ceffe pas un feul nw- I
ment d'être en fleur. C ’eft de boutures faites lut I
couche & fous châflîs qu’il fe multiplie le p»us|
communément, & elles manquent rarement. I
L e Phlo x à feuilles fétacees craint auffi les ge* I Ilées 5 cependant on peut hafarder de le placer en I
pleine terre contre un mur expofé au midi, & I
couvrir de feuilles fèches pendant les gelées. J
Le Phlox fubulé les redoute moinsj aufli le place- j
t-on toujours comme j'ai dit qu’on p ouvoit placer
le précédent.
D u refte , ces deux efpèces ne fe voient guère
que dans les écoles de botanique, quoiqu’elles
foient d’un fort agréable afpeCt ( B o s c . )
P H O B È R E . P hobbra.
Genre de plante de l’icofandrie monogynie &
de la famille des Myrtes , qui renferme deux ar-
b.iffeaux de la C h in e , qui ne fe cultivent pas dans
nos jardins, & fur lefquels je n’ai par conféquent
rien à dire. (B o s c . )
P H O R M IO N . P ho rmium.
Plante vivacède.la N ouvelle-Zélande, qui feule
conftitue un genre fort voifin des Jacinthes , &
ëncore plus des Lachenalés ( voye\ ces mots ) ,
& dont la culture peut devenir un jour un objet
de grande importance pour l’E urope , à raifon de
l’excellence & de l’abondance de la filaffe que contiennent
fes feuilles. Voye^ C h a n v r e & L i n .
N ou s devons la connoilïance de cette plante & des
avantages économiques qu’elle préfente, au célèbre
C o o k , qui l’a appelée lin de la Nouvelle-Zélande,
& c’eft d'après ce q u 'i l nous en a appris , que la
France &: l’Angleterre ont fait des expéditions
uniquement pour l’apporter en Europe. L e s premières
des nôtres n ’ont point réuffi, mais bien une
de celles des A n g la is , qui en ont envoyé des pieds
au Jardin d uM u fé um de P a r is , où ils fe font multipliés
, Sc d 'o ù ils ont été répandus dans le reftë de
la France, en Italie & en Allemagne. L'expédition
du capitaine Baudin en a depuis directement rapportés
aujourd'hui on en trouve dans prefque toutes
les écoles de botanique , dans les jardins des
amateurs & dans ceux des marchands. Sa poffef-
fion peut être regardée comme nous étant affurée
pour toujours.
La culture de cette plante eft extrêmement facile,
peu fujète aux inconvéniens qui font manquer
fi fouvent le lin & le chanvre : fa production
en filaffe eft exceffivement abondante. Les opéra-
rations q u ’exige cette filaffe ne peuvent fe comparer,
par la fimpîicité & l’économie, à celles
qu’exigent les deux plantes précitées. Q ue d 'a vantages
! E t cette plante ne deviendroit pas
bientôt l'objet d’une culture des plus étendues
en E u ro p e , furtouc dans les parties méridionales
de la France, dont le climat paroît fi bien lui convenir
!
M on collègue Labillardière, qui a vifîté la N o u velle
Zélande après C o o k , a confirmé que les ha-
bitansde cette île en tiroient une filaflè, dont ils
fabriquoient leurs vêtemens, leurs filets de pêche,
leurs c ord es , & c . Il a fajt p lus, dans un M ém o ire
publié parmi ceux de l’Inftitut, il a conftaté que la
force bc la diftenfion font ainfi repréfentées dans
les objets textiles les plus ufités j favoir , fous le
.premier rap p ort , celle du pite par 7 , celle du lin j
par 11 | , celle du chanvre par 16 { , celle du Phor-
mion par 23 *£$, & celle dé la foie par 34; & fous
le fécond rap p ort , celle du pite du lin | , du
chanvre 1 , du Phormion a \ , de la foie 5.
A l’avantage de la fo rc e , les fibres du Phormion
joignent une éclatante blancheur & un coup d 'oe il
fatiné , qui les rendront d ’un emploi bien moins
difpendieux dans la fabrication des toiles, puifque
ces toiles n'exigeront pas l’opération du blanchif-
fage, opération fixouteufe, & qui affoiblit encore
confidérablement les fibres du chanvre ou du lin
qui les compofent.
O n doit à mon collaborateur T h o u in un excellent
M ém o ire fur la culture du P hormion textile
( c ’eft ainfi qu’il traduit le nom latin Phormium te-
nax). Je vais en donner l’extrait.
L e P hormion perd fçs feuilles extérieures chaque
année, à mefure q u'il en pouffe de nouvelles
au centre. Il en réfulre que la récolte des feuilles
doit être faite fuccefiivement, & dès que les extérieures
font parvenues à toute leur croiffance.
L e s plus mauvaifes terres fuffifent au P hormion ,
mais il profite davantage dans celles qui font fertiles
: on peut donc le mettre dans toutes. L e s
foibles gelées du climat de Paris ne I affeCtent nullement,
mais on a lieu de craindre q u'il n’en foie
pas de même des fortes. O n fait indubitablement
qu il peut paffer toute l’année fans couverture dans
les parties méridionales de la France.
C e font les oeilletons , qui naiffent rous les ans
autour du collet des racines, qui fervent de m oyen
de multiplication dans nos climats, où cette plante
n’a encore fleuri qu’une f o i s , chez M . Fré cin et ,
cultivateur près de M o ntelim a rt, & où elle n’a pas
donné de graines. O n peut obtenir au m oins cinq à
fîx de ces oeilletons par an des pieds en pleine terre ;
c’eft au princems qu’on les fépare par éclatement.
Pourvu q u ’ils aient trois ou quatre fibrilles de racines,
iL. reprennent fans difficulté } s’ils n’en ont
p oin t, il faut les traiter comme des boutures forcées,
c’eft-à-dire, les placer dans des pots fur
couche & fous châffis, & les arrofer fouvent. -,
I l eft prudent de tenir en pot les jeunes pieds de
P hormion pendant leurs deux premières années,
afin de p ouvoir les rentrer dans l’orangerie pendant
l’hiver..
Les cultivateurs marchands des environs de
Paris tiennent les pieds de Phormion qu’ils def-
tinent à la production dès oeilletons , pieds
q u'ils appellent akf mères i en pleine terre, dans
des b âches, à raifon du haut prix dés jeunes pieds j
mais b ie ntô t , fans d oute, ils les mettront en pleine
terre, & fe contenteront de les cou vrir de feuilles
fèches ou de. fougère pendant lè fort de l’hiver.
La quantité de pieds de Phormion qui exiftent
en ce moment dans le M id i , principalement chez
M . F ré c in e t , dont il vient déjà d ’être parlé, &
chez M . Faujas de Sa in t -F o n d , fon voifin , fait
croire que bientôt cette plante pourra être culti*
vée en grand, pour l’u tilité , dans cette partie de
J i i l ij