
P A N
P A N A G E . O n appelle ainfi, dans l’ancien lah- j
gage confervé dans le ftyle foreûier , 1 action de
mettre les cochons dans les forêts, en automne ,
pour manger le g lan d , la faîne, &r autres truies
iurabondans à la reproduction.
L e Panage étoit jadis un droit des habitans de
beaucoup de communes 5 on l’a lupprimé pendant
la révolution , fous des prétextes plaufibies 5 mais
je ferai voir aux mots C hêne & Hêtre, dans le
jDictionnaire des Arbres & Arbujlcs , qu il y a plus
d’avantages que d’inconvéniens pour la reproduction
, de le permettre chaque année pendant un
tems plus ou moins long, & proportionné à l’abondance
des glands & des faînes., (B oac.)
P A N A I S . P AS TIN AC A.
Genre de plante de la pentandrie d igynie & de
la famille des Ombcllifercs , dans lequel fe trouvent
réunies quatre efpèces qui fe voient dans nos écoles
de botanique, & dont uneeft l’objet d’une culture
de grande importance dans les jardins & dans
les champs. 11 eft figuré pl. 106 des lLluftrations
des genres de Lamarck.
Efpeces.
1. L e Panais cultivé.
Pafiinaca fativa. L in n. a " Indigène.
2. L e P a r a i s luifant.
Pafiinaca lacida. L inn. d* D u midi de l’Europe.
3. L e Panais à feuilles furdécompofées.
Pafiinaca dijfefta. Vent, <ƒ’ D e l’Orient.
4. Le Panais opoponax.
Pafiinaca opoponax. Linn. ^ D u midi de 1 E u rope.
Culture«
L e Panais cultivé croît naturellement & fe trouve
en abondance dans les champs argileux & un peu
humides des parties moyennes & méridionales de
l ’Europe ; il nuit beaucoup aux cultures des céréales
dans la chaîne de montagnes qui s’étend de Lan-
gres à L y o n , contrée où j'ai demeuré pendant ma
jeuneffe 5 mais on ne l’y voit pas avec déplaifir,
parce que tous les beftiaux, furtout les cochons, le
recherchent. Les vaches qui s’en nourriffent, donnent
du lait plus favoureux & plus abondant. L e
faire difparoître ferait très-facile, au m oyen d 'un
affolement dans lequel entreroient des prairies artificielles
& des récoltes qui exigent d’être b inées
} mais on ne fait ce que c ’eit qu’affolement
. dans cette contrée.
C ’eft pour fa racine, qui a une faveur aromatique
fucrée (elle contient 12 pour 100 de lu c re,
félon D ra pie r) , qu’on cultive le Panais. Cette racine
paffe pour très-nourriffante & très-échauffante
; elle fe mange, foit cuite avec des viandes,
lo ir affaifonnée au b eurre, à l’huile, au la it , & c.,
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foit frite j mais tous les goûts ne s’en accommo*]
dent pas également bien. On en fait en ThuringJ
un extrait qui remplace les confitures, & qu‘0n
dit excellent. Quelqu’étendue que foit fa cultural
en France , il s’en faut de beaucoup qu’elle foit!
aufïi générale qu’il feroit à defirer, tant pour
nourriture de l hpmme que pour celle des animaux, I
La culture d-:s Panais étant plus pratiquée dans!
les jardins que dans les champs, je vais d'abord 1
en parler.
Le Panais cultivé offre deux variétés qui m'or..
paru inférieures au commun : ce font le Panais àj
racines rondes , & le Panais de Siam. Il eft vrai quç
je n’en ai goûté qu'à Paris, lieu où le commun
eft beaucoup moins bon que dans les parties!
moyennes ôc méridionnales de la France, probi-l
blement parce qu’on fume trop les terres qu'on
lui defline. Il n’eft jamais d'excellente qualité dans
les terreins argileux 6e humides.
Une terre profonde , légère & humide , eft
celle où profpèrent le mieux les Panais : or, on
peut toujours la rendre telle par des défonce-!
mens, des labours, des mélanges, un affolement!
régulier, &c. 8çç.
L’expofition la plus chaude doit être préférée
dans le climat de Paris , & plus au nord. Dans le]
Midi c’eft tout le contraire : trop de fumier nuitl
à leur bonté ; aufïi , en général, n’eh-metronï
point pour eux dans les jardins bien dirigés.
La planche deftinée aux Panais doit avoir éta
labourée une ou deux fois, bien nétoÿée, foit des
pierres, foit de chiendent.
L'époque des femis des Panais varie ; les uns les
exécutent avant, les autres après l ’hiver. Danslej
premier cas , on rifque de les voir monter em
graines l’été fuivant; dans le fécond, qu’ils ii’ar-j
rivent pas à toute leur groffeur : le mieux eft d’era
femer à toutes les époques, fucceflivementdeloiij
\ en loin. i On fème la graine des Panais à la volée ou: «j
rayon, mais plus communément de la première!
manière. Comme il eft rare qu’elle foit toute bonnei
on la répand moins clair que l’çxigeroitl’efpace qyej
doit couvrir chaque pied , faaf à éclaircir lorfque
le plant fera levé. Elle demande à être très-peuj
recouverte, c’eft-à-dire , feulement enterrée dej
deux à trois lignes.
D a n s le courant d’avril on donne un p rem ie r bij
nage aux Panais, pendant lequel on arrache tous
les pieds qui font à moins de f î x à huit p o u c e s dej
autres ; ceux qui n'en donnent point d u to u t onl
grand tort, car leurs Panais ne prennent point jj
groffeur qu’ils doivent avoir, & montent plusfuj
rement en graines la première année. Un autre:
binage, pendant lequel on arrache les piedsqnj
montent en graines, eft donné en juin. On en reüj
ordinairement là , quoiqu’un troifième binage "j
pût être que très-avantageux au grofïïffement des]
racines. On arrofe pendant les féchereflès. I
Couper les feuilles des Panais pour les donne
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L , vaches, eft une fort mativaife opération ,
attendu qu’elles concourent puifïamnient à augmenter
la groffeur & à perfectionner la faveur
L s racines. k .
Dès le mois de juillet on peut commencer a
Langer des Panais 5 mais ce n’eft qu’en feptembre
L'ils ont acquis toute leur qualité. II êft mieux de
ifes lailfer en terre pendant l'h iv e r , que de les
Lettre en ferre, fauf à en faire une petite provision
pour les jours où la gelée ne permet pas d’en
arracner. Dès les premiers jours du printems ils
[deviennent ligneux au centre ; a in f i , il Faut avoir
confommé avant cette époque tout ce qu’on ne
[veut pas conferver pour avoir des graines.
Ce font les plus beaux pieds qu’on réferve pour
avoir des graines; ils doivent être ifolés, afin qu'ils
prennent tout leur développement. La graine des
premières ombelles fleuries eft la meilleure, on ne
la cueille que lorfqu’elle eft très-fèche , & on la
garde dans des facs de papier, tenus eh lieu fec.
Plufieurs cultivateurs coupent les pieds rez terre
pour les ïufpendre dans un grenier lorfque la moitié
des graines eft arrivée à maturité. Je trouve
id-.s inconvéniens égaux à l’une & à l’autre de ces
deux pratiques. Cette graine eft encore bonne la
[troifième & même la quatrième année j cependant-
il vaut toujours mieux préférer la plus nouvelle.
Ce que j ’ai dit au commencement de cet article,
relativement à l’excellence des Panais , feuilles &c
racines,pour la nourriture des beftiaux, doit faire
préjuger qu’ il eft fort avantageux de les cultiver
!en grand. Cette culture eft peu pratiquée en
France; mais il n’en eft pas de même en Angleterre
& en Allemagne. Notre climat lui eft cependant
très-favorable, comme on l ’a vu. Outre cela
Ion gagne beaucoup à augmenter le nombre des
[plantes cultivées, furtout des plantes à racines
pivotantes, parce qu’elles facilitent les moyens
[de retarder le retour des mêmes cultures dans le
jniêrae fol, & qu’elles exigent des labours plus profonds.
il eft donc à defirer qu’on fe livre à la culture
en grand de cette plante, dans lesdépartemens
méridionaux furtout, où les fourages font généralement
fi rares.
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ce qu elle eft plus économique, & qu’elle Lifte
dans la terre une partie des racines, qui l’engraif-
ferit aufii bien qu’une fumure complète.
L a néceflîté d ’épargner les frais des binages r.e
permet pas d ’en donner à la main dans la culture
des Panais pour la nourriture des beftiaux > mais
il y a moyen d’y fuppléer par des labours légers
faits à la c ha rru e , ou mieux avec une houé à
c h e v a l, à plufieurs fers. P ou r cela on s’y prend
de deux manières : ou on fème la graine en rayons,
& on laboure entre les ra y o n s , ou on la fème à
la volée , 8e, au p rintems, lorfque les Panais ont
cinq à fix feuilles , on fait paffer la charrue ou
la houe à cheval à travers c h à m p e n laiffant in tactes
des bandes d 'u n demi-pied alternant avec
des bandes de même largeur retournées. Voyc-i
Rangées ; voye^ aufïi les articles C arotte 6c
Betterave , plantes dont la culture ne diffère
pas effentiellement de celle des Panais.
I l réfulte des calculs de M . Leb rigan t, que dans
la ci-devant Bretagne un champ en Panais rapporte
trois fois plus qu’en froment , & qu’il eft en
outre plus favorablement «ifpofé pour les cultures
Drivantes.
O n peut encore femer le Panais pendant la durée
de la végétation des céréales., du lin , d u chanvre
du p avo t , du c o lz a , Src. , bien affuré que ,
fans aucun foin, il fournira une excellente pâture
aux beftiaux après la récolte de ces plantes ; mais
dans ce cas il faut que les pieds fuient fort ef-
pacés.
Dans les jardins de botanique on fème chaque
anhée le Panais cultivé en- p la ce, & on fe borne
à l ’éclaircir, à empêcher les mauvaifes herbes de
nuire i fa croiffance.
Les Panais luifant & à feuilles furdécompofées
s’y cultivent de même ; cependant, comme ils
font plus fenfibles aux fortes gelées de l’hiver ,
il eft bon d’en tenir quelques pieds en p o t , pour
les rentrer dans l'orangerie.
L e Panais opoponax étant vivace , ne pourroit
fe conferver dans le climat de Paris fi on ne le
tenoit en p o t , & fi on ne le rentroit dans l’oran gerie
pendant l'h iver. C ’eft une plante très-belle
par fou feuillage & fon port ; elle fe multiplie de
graines qu’on fème dans des pots fur couche -Et
fous châflïs. O n croit que fon fuc, qui eft jaune,
e ft , après qu’il a été de fléché , la gomme-réfine
que les apothicaires appellent opoponax, gomme-
réfine dont on fait aujourd’hui fort peu d ’ufage.
( B ose, )
P A N A R I S D E S M O U T O N S . Voye.l aux mets
Fourchet 6? Pesogne.
P A N C A L I E R : variété de C hou.
P A N C O V E . P a n ç q v ia .
Arb re de Guinée, qui feul forme un genre dans
l ’heptandrie monogynie.
C e t arbre n’a pas encore été introduit dans nos
jardins. (B o s c .)